La vie, la ville | Le mystère JUNKO

Notre journaliste parcourt le Grand Montréal pour parler de personnes, d’événements ou de lieux qui marquent la vie urbaine.


Publié à 00h42

Mis à jour à 5h00

Une impressionnante créature animale métallique est apparue au cours de l’été près du bassin Wellington. C’est l’œuvre de celui dont on ne connaît que le nom d’artiste : JUNKO. Comme Banksy, ses sculptures apparaissent anonymement dans l’espace public.

JUNKO préfère ne pas accorder de longs entretiens pour préserver le mystère de son art. Il a quand même échangé quelques mails avec nous. Son nom d’artiste ne fait pas référence à l’espèce d’oiseau junco, mais au mot « waste » en anglais (ordure), qui est au cœur de sa démarche.

L’année dernière, à l’invitation de MURAL, l’artiste a installé une œuvre d’art public intitulée BIXOconstruit à partir de pièces de vélo BIXI irréparables.

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PHOTO FOURNIE PAR MURAL

Cette sculpture de JUNKO est réalisée à partir de pièces de vélos BIXI obsolètes.

JUNKO a une manière unique de combiner des matériaux abandonnés pour leur donner une seconde vie en les transformant en créatures fascinantes.

Catherine Matusiak, directrice des communications chez MURAL

Ses sculptures aux allures futuristes – dont l’installation est souvent non autorisée – représentent des bêtes, naturelles ou fantastiques, qui peuvent être constituées de pièces de voiture abandonnées, de vieux appareils électroménagers ou encore de déchets de plastique.

JUNKO considère l’espace où il expose ses créations comme une forme « d’habitat ». Leur implantation, souvent dans des terrains vagues ou au passé industriel, constitue un message en soi. « JUNKO est sans aucun doute un artiste original et innovant sur la scène artistique urbaine locale. Ses installations peuplent le paysage montréalais », soutient Catherine Matusiak.

L’artiste est également à l’honneur dans l’exposition immersive Détours-Rencontres urbaines présenté au Centre des souvenirs montréalaises, qui présente des personnages insolites de Montréal.

Consultez la page de l’exposition au Centre Souvenirs de Montréal

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PHOTO DU COMPTE INSTAGRAM @JUNKO.PLAYTIME

Une photo rare de celui que l’on suppose est JUNKO

À Montréal et ailleurs

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PHOTO SYLVAIN MAYER, ARCHIVES LA NEWSLETTER

L’œuvre de JUNKO qui se dresse dans les ruines de l’ancienne usine Belgo à Shawinigan, photographiée l’hiver dernier.

Par email, JUNKO a indiqué à La presse qu’il n’est pas à Montréal en ce moment.

Ces dernières années, il est apparu dans d’autres villes canadiennes et même à Shawinigan sur le site de l’ancienne usine Belgo. L’année dernière, à Vancouver, il a accroché une grosse araignée sous un viaduc visible depuis le train léger sur rail SkyTrain. JUNKO n’avait pas demandé d’autorisation alors la Ville a voulu retirer sa sculpture intitulée Phobiemais après des protestations et des reportages – même de la BBC – il est resté en place.

A Toronto, c’est sa créature dragon Kopaka qui a fait jaser, une commande de la chaîne de magasins Livestock Nike et sa collection de chaussures ISPA.

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

La sculpture de l’araignée Halo est encore bien visible au coin des rues Saint-Patrick et De La Vérendrye.

À Montréal, JUNKO a notamment apposé sa marque sur le skatepark sous le viaduc Van Horne, sur la falaise Saint-Jacques et dans les terrains vagues de LaSalle.

Mais c’est sans doute dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve que l’artiste originaire de la Nouvelle-Écosse a frappé le plus fort.

Sa sculpture sert même de logo au groupe Mobilisation 6600, qui est à l’origine de la création d’un parc nature entre les boisés Steinberg et Vimont, mais qui mène également un combat pour contrer les nuisances de Ray-Mont Logistique, qui développe un grande plateforme de transbordement.

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE ARCHIVES

En 2021, JUNKO a placé son œuvre Starfox au sommet d’une colline séparant une friche ferroviaire du quartier Viauville du terrain de l’entreprise Ray-Mont Logistique.

Une colline sépare le vaste terrain de l’entreprise situé tout près du port de Montréal. A l’origine, en 2021, JUNKO a installé une sculpture intitulée Starfox. Les travaux étaient destinés à un projet qui a avorté, a-t-il expliqué à La pressemais finalement, c’était un endroit idéal compte tenu du mouvement de résistance dans le quartier.

Lire « Mobilisation 6600 : une victoire, mais le combat continue »

À l’époque, se souvient Anaïs Houde, co-porte-parole de Mobilisation 6600, les membres du groupe venaient de tenir une grande manifestation, frustrés que la Ville ait perdu en Cour d’appel dans sa série judiciaire contre Ray-Mont Logistique. « Lorsque JUNKO a installé sa sculpture au sommet de la colline, cela a provoqué un émoi au sein de la mobilisation et cela a créé un élan incroyable pour faire connaître notre lutte », raconte Anaïs Houde.

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Le travail de JUNKO Esprit de la forêt

Ou, Starfox – que l’on retrouve également sur la page couverture d’une bande dessinée signée Jean-Félix Chénier et Yoakim Bélanger — a été vandalisée, mais son créateur lui a donné un successeur, L’esprit de la forêt. Constituée de débris naturels des environs, la sculpture – qui a du panache – occupe aujourd’hui le cœur de l’espace créé par les citoyens appelé The Waste Lands.

Anaïs Houde dit que les gens ont vu JUNKO sans le savoir sous une capuche. « C’est incroyable, le cadeau qu’il nous a fait. »

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Anaïs Houde porte le t-shirt du groupe Mobilisation 6600 qui a pour symbole une œuvre de JUNKO.

Quant à la sculpture Monstre de rivière apparue récemment aux abords du bassin Wellington, tout près des silos abandonnés de P&H Milling, elle est également dans un secteur, Bridge-Bonaventure, au cœur de la mobilisation communautaire pour que son réaménagement soit à échelle humaine. «Personne ne me dit comment, où et quand le faire», explique l’artiste.

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PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

La sculpture récemment apparue près du bassin Wellington

Lire « Comment rêver le secteur Pont-Bonaventure ? »

 
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