A Rhode-Saint-Genèse, pour la première fois depuis trente ans, francophones et néerlandophones se présentent ensemble sur une même liste

A Rhode-Saint-Genèse, pour la première fois depuis trente ans, francophones et néerlandophones se présentent ensemble sur une même liste
A Rhode-Saint-Genèse, pour la première fois depuis trente ans, francophones et néerlandophones se présentent ensemble sur une même liste

Depuis plusieurs années, les prix de l’immobilier sont dopés par l’exode urbain des classes sociales supérieures de la région bruxelloise, souhaitant résider dans des quartiers verts à proximité immédiate de la capitale. La commune figure également dans le classement des dix communes flamandes aux revenus les plus élevés.

Rappelons qu’à Rhode, comme dans les cinq autres communes dotées d’équipements en périphérie bruxelloise, la langue officielle est le néerlandais. Cela signifie que la langue de référence reste majoritairement le néerlandais, mais que les affichages destinés à l’ensemble de la population (affiches, panneaux, inscriptions diverses) doivent être bilingues. Dans leurs contacts avec l’administration, les citoyens parlent en néerlandais ou en français et les documents sont rédigés en néerlandais ou en français.

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Les élus néerlandophones en chute libre

Les querelles linguistiques du passé entre néerlandophones et francophones de Rhode appartiennent-elles au passé ?

« Il fut un temps où les habitants francophones de Rhode réclamaient le rattachement de leur commune à Bruxelles, explique Anne Sobrie, échevine néerlandophone. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, cela fait longtemps que nous ne sommes pas entrés dans une période de paix communautaire.

Le conseil municipal de Rhode compte 25 membres, 18 francophones et 7 néerlandophones. Le collège échevinal est composé du bourgmestre Pierre Rolin (labellisé Les Engagés) et de 5 échevins : Sophie Wilmès (MR, récemment nommée vice-présidente du Parlement européen), Miguel Delacroix (Les Engagés), Anne Sobrie (CD&V), Philippe De Vleeschouwer et Nicolas Kuczynski (MR).

En 2018, les néerlandophones de la commune n’ont obtenu qu’un seul échevin. “En effet, le nombre d’élus flamands au conseil communal et au CPAS est en chute libre à Rhode depuis des années.»observe Anne Sobrie qui insiste néanmoins sur «bien comprendre” entre élus néerlandophones et francophones qui «faire du bon travail ensemble. Le maire Pierre Rolin gère sa commune.en bon père de famille »précise l’échevine qui estime que l’essentiel est de maintenir ce bon esprit de collaboration entre francophones et néerlandophones.

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Accent 1640

Les listes définitives pour le 13 octobre doivent être déposées au plus tard le 14 septembre. Ce que l’on sait à ce jour, c’est que le bourgmestre Pierre Rolin (Intérêts communaux-Gemeentebelangen, IC-GB) est candidat à sa propre succession. Les autres élus devraient revenir comme échevins, sauf surprise. On ne sait pas encore ce que décidera Sophie Wilmès, échevine des Finances et du Budget, des Classes moyennes, de la Petite enfance, de la Culture francophone, du Développement durable et de la Communication. Il n’est pas certain que le champion aux 530 000 voix de préférence continuera à siéger au conseil échevinal pendant les six prochaines années.

« Pour la première fois depuis trente ans, francophones et néerlandophones se présentent ensemble sur la même liste à Rhode», s’enthousiasme Anne Sobrie. L’élu qui a obtenu 1 300 voix en 2018, occupe la deuxième place de la liste Accent 1640 menée par le conseiller municipal Jan Rombaut. Une liste qui prétend défendre les intérêts de chaque citoyen de Rhode. “Il est stupide de réclamer des pistes cyclables francophones, des trottoirs néerlandophones, des feux tricolores voulus par les démocrates-chrétiens, un éclairage public réclamé par les libéraux ou des sentiers piétonniers obtenus par les socialistes. ironise Jan Rombaut.

Communes disposant d’installations, mode d’emploi

La nouvelle liste Accent 1640 est un ouvrage collectif réunissant néerlandophones et francophones. Des conseillers municipaux et des élus CPAS de l’ancienne liste Engagement 1640 ont pris l’initiative. Parmi eux : Raf Stoffels, Patrick De Cauwer, Roland Swalens et les conseillers du CPAS Jan Willems et Machteld Stoffels. Lode Vanoost, ancien sénateur d’Agalev et garde rural à la retraite, figure sur la liste parmi d’autres proches partisans de Groen. Le conseiller municipal francophone Pierre-Yves Bouvy occupe également une place sur la liste. La liste est ouverte à tous les citoyens de bonne volonté.

« Rhode est une commune flamande, ne l’oublions pas. Même si 80 % de ses habitants sont francophones. Ne soyons pas aveugles pour autant», observe Anne Sobrie. La N-VA veille au respect de la langue véhiculaire à Rhode. Le parti présidé par Bart De Wever se présentera aux électeurs de Rhode sous la bannière Voor Rode. Isolés, les nationalistes ont créé leur propre liste avec l’aide d’une poignée d’édiles indépendants. Le conseiller municipal N-VA Bruno Stoffels est en tête de liste. Il a obtenu 711 voix en 2018.

Logo pas assez flamand ?

On entend sur le terrain que tout se passe bien dans le meilleur des mondes possible à Rhode. S’il reste des harcèlements, ils viennent de l’extérieur… Ainsi, début mai, le gouverneur du Brabant flamand, Jan Spooren (N-VA), a retiré le logo de la commune de Rhode-Saint-Genèse.parce qu’il contrevenait à la législation sur l’usage des langues ».

Le logo de la commune à équipements comporte à la fois le nom néerlandophone Sint-Genesius-Rode en bleu foncé, et le nom francophone Rhode-Saint-Genèse en vert.

Le logo de Rhode-Saint-Genèse supprimé par le gouverneur en raison de la loi sur les langues

Mais, selon un élu N-VA de la commune, le logo n’était pas assez flamand. Ce dernier s’est donc adressé au gouverneur de la province pour s’en plaindre. Le gouverneur le suivit. La commune a alors contesté la décision flamande et porté l’affaire devant le Conseil d’Etat.

« Un logo qui reprend les noms néerlandophones et francophones de la commune présuppose l’égalité entre ces langues », » a écrit le gouverneur Spooren. “Mais la loi administrative sur les langues prescrit la priorité du néerlandais à Rhode-Saint-Genèse, ce qui n’est pas assez clair ici. il a justifié. Selon la municipalité, au contraire, la différence de couleur entre les deux noms est nette et le nom néerlandais est prioritaire puisqu’il apparaît en haut du logo.

Trois plaintes ont été déposées. La N-VA locale a dénoncé l’affaire. Cette saga a duré deux ans. “J’avais prévenu le collège échevinal. Je savais que ce projet de logo allait déclencher des réactions chez certains flamants roses », insiste Anne Sobrie.

 
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