“On l’a trouvée dans un lit sale qui n’était pas le sien”, maltraitance dans un Ehpad de Haute-Garonne ?

“On l’a trouvée dans un lit sale qui n’était pas le sien”, maltraitance dans un Ehpad de Haute-Garonne ?
“On l’a trouvée dans un lit sale qui n’était pas le sien”, maltraitance dans un Ehpad de Haute-Garonne ?

l’essentiel
Des familles dénoncent des maltraitances à l’Ehpad L’Hermitage à Montréjeau. Ils ont adressé un courrier aux services du département et de l’ARS Occitanie.

Près de trois ans après le scandale Orpea, les conditions de vie et de travail semblent toujours être un point sensible dans les Ehpad. A Montréjeau, plusieurs proches de résidents dénoncent des manquements à L’Hermitage, l’Ehpad du groupe Les Familles. « On assiste à une dégradation rapide et inquiétante de la qualité des soins », assure Véronique Bourrel, présidente du Conseil de la vie sociale, dont le mari est à l’Ermitage depuis 2021.

En trois ans, elle a vu se succéder trois directions. “Avant, il y avait une vraie qualité de vie, ça ne s’appelait pas Les famille pour rien.” Aujourd’hui, au nom d’une dizaine de familles, elle dénonce des « erreurs extrêmement graves », dont les patients sont les premiers à payer.

« Abus passif »

Les proches conviennent que le personnel n’a jamais été intentionnellement malveillant. Selon le président du Conseil de la vie sociale, ces maltraitances proviennent d’un manque de management, d’un turnover important et d’un personnel mal formé et mal accompagné. « Il n’y a pas de volonté de maltraiter les gens, c’est de la maltraitance passive », insiste Véronique Bourrel. Elle raconte que son mari, atteint d’une maladie neurodégénérative, a reçu une fois une double dose de médicament. Début juillet, elle a adressé un courrier au responsable du groupe pour l’alerter sur de mauvaises conditions de vie, notamment « deux erreurs d’administration de médicaments en deux mois ».

L’établissement n’aurait apporté aucune réponse formelle, autre qu’une rencontre avec un spécialiste de la qualité et des promesses d’une meilleure organisation. La présidente du Conseil de la vie sociale, qui s’estime confrontée à un manque de réaction, a décidé d’écrire début septembre aux services du département et de l’ARS, qui auraient indiqué qu’ils se saisiraient immédiatement de cette situation.
Car cette négligence, le mari de Véronique Bourrel n’aurait pas été le seul à en faire les frais. D’autres familles auraient fait état d’inversions de traitement entre deux patients, de confusions de rendez-vous médicaux, de soins d’hygiène oubliés ou encore de personnes laissées seules dans une chambre sans soins ni verre d’eau.

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Un Saint-Gaudinois est allé jusqu’à retirer sa mère de l’établissement, au bout de deux mois seulement. « Elle n’avait aucun soin, aucun soutien. Souvent, elle était encore au lit en fin de matinée, pas changée, pas lavée et le corps mouillé », raconte l’homme. « Une fois, elle était introuvable. Le personnel m’a assuré qu’elle était dans sa chambre. Nous l’avons trouvée dans une autre chambre, dans un lit sale qui n’était pas le sien. Il est inacceptable de traiter nos aînés ainsi.» Depuis début août, lui et sa sœur s’occupent à la maison de leur mère malade de 84 ans. “Je ne voulais prendre aucun risque pour elle.”

Difficultés de recrutement

Contactée, la direction reconnaît que des dysfonctionnements ont pu survenir. « Bien sûr que nous avons des choses à améliorer », concède Delphine Fernandez, directrice de L’Hermitage depuis janvier. « Nous sommes dans une période de structuration », défend le dirigeant, soulignant des difficultés de recrutement. « Nous ne faisons exception à aucune maison de retraite. Lorsqu’on a recours à l’intérim, il peut arriver que les gens soient moins consciencieux. Mais si le responsable constate un retard de prise en charge, il y a un rappel sur la fiche de soins. post”, note Delphine Fernandez, qui se dit à l’écoute des familles. Il s’assure que les équipes d’encadrement interviennent dès que des problèmes sont soulevés.

Elle ajoute qu’un cycle de formation sur la compassion et la bienveillance sera mis en place à partir de novembre pour l’ensemble du personnel. Huit demi-journées de formation seront dispensées sur des thématiques telles que le circuit du médicament, la nutrition, l’hygiène et la gestion de la douleur. A ce stade, aucune plainte n’a été déposée auprès du parquet.

 
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