LES TROIS QUARTS DU SEL CONSOMMÉ AU SÉNÉGAL NE SONT PAS ASSEZ IODÉS – .

LES TROIS QUARTS DU SEL CONSOMMÉ AU SÉNÉGAL NE SONT PAS ASSEZ IODÉS – .
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« Au Sénégal, 75 % des sels de cuisine ne sont pas suffisamment iodés », conclut une étude portant sur l’évaluation de la qualité du sel de cuisine consommé au Sénégal.

Réalisée dans le cadre de l’Initiative des Organismes Subventionnaires pour la Recherche Scientifique (IOSRS), l’objectif principal de l’étude était d’évaluer par iodométrie la teneur en iode du sel consommé au Sénégal et son niveau de contamination en éléments traces métalliques (ETM) et d’autres minéraux inorganiques.

En effet, exploité sans être traité, le sel peut contenir des contaminants naturels en quantités variables selon l’origine et le mode de production. Toutefois, le sel de cuisine ne doit pas contenir de contaminants en quantités et sous des formes susceptibles de nuire à la santé du consommateur.

« Une carence en iode peut nuire à la santé d’un individu. Elle peut contribuer à l’apparition de certains troubles, anomalies de croissance ou de développement, comme le goitre et d’autres maladies thyroïdiennes. Mame Awa Dieng, diététicienne.

Selon les normes de l’OMS et celles du Codex Alimentariusles limites maximales suivantes ne doivent par exemple pas être dépassées : 2 mg/kg pour le cuivre, 2 mg/kg pour le plomb, 0,1 mg/kg pour le mercure, etc.

« Cette étude montre que 25 % des 125 échantillons de sel collectés sont suffisamment iodés, c’est-à-dire qu’ils ont une teneur comprise entre 30 et 50 ppm (particules par million). On note la présence d’ETM avec des teneurs en cuivre et en plomb supérieures à celles fixées par la réglementation », indique Tidiane Diop, l’auteur de l’étude.

« Les analyses montrent la présence de sulfate de calcium, sulfate de magnésium, chlorure de magnésium, chlorure de potassium, fluorure de sodium, fluorure de potassium dans le sel », ajoute le chercheur qui est également enseignant-chercheur. à la Faculté des Sciences et Technologies de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Tidiane Diop conclut que « cette étude montre que « 75 % du sel n’est pas suffisamment iodé. À cela s’ajoute le sel contaminé par l’ETM et les minéraux inorganiques tels que les sulfates, les carbonates, etc. Ces résultats inquiétants soulignent la nécessité de renforcer la stratégie d’iodation et de raffinage du sel au Sénégal.

Chaque année, le Sénégal produit plus de 450 000 tonnes de sel ; ce qui fait du pays le leader de la production de sel en Afrique de l’Ouest. Une grande partie de cette production provient de plus de 15 000 petits producteurs artisanaux situés pour la plupart dans les régions de Fatick, Kaolack, Saint-Louis, à Gandiol et à Dakar au Lac Rose.

Bilan hydrique

Pour Barnabé GNING, Directeur Général de la Santé Publique, la question du sel au Sénégal est un problème à plusieurs composantes auquel l’État s’emploie à répondre en mettant en œuvre des approches spécifiques.

« Il y a quelques années, dit-il, l’iodation du sel était un défi. Les populations n’y étaient pas très favorables. C’était peu connu et nous n’avions pas d’infrastructures adéquates. La diversité des sources d’approvisionnement rendait également quasiment impossible la généralisation de l’opération.

Oligoélément considéré comme essentiel à l’organisme, l’iode joue un rôle important dans la santé et le développement de l’individu. Quant au sel, l’un des ingrédients les plus utilisés en cuisine, il contribue au bien-être. C’est du moins ce qu’explique Mame Awa Dieng, diététicienne et nutritionniste exerçant en cabinet privé à Dakar.

« Le sel contient un micronutriment appelé sodium. C’est ce micronutriment qui permet à l’organisme de maintenir un équilibre hydrique entre l’intérieur et l’extérieur des cellules. C’est ce qui favorise la transmission entre les cellules nerveuses et la concentration musculaire. Le corps a besoin d’environ 5 g de sel par jour », explique-t-elle dans une interview accordée à SciDev.Net.

« Une carence en iode peut nuire à la santé d’un individu. Elle peut contribuer à l’apparition de certains troubles, anomalies de croissance ou de développement, comme le goitre et d’autres maladies thyroïdiennes », ajoute Mame Awa Dieng.

Carence

Pour Barnabé GNING, les résultats de cette étude ainsi que ceux de toute recherche menée sont une Source de données qui aide à la prise de décision et qui favorise le renforcement des campagnes de sensibilisation.

« Cette étude du professeur Diop nous rappelle notre rôle d’ouverture à la recherche et est l’occasion de communiquer auprès des populations sur les risques liés à une consommation trop importante ou insuffisamment iodée de sel », estime-t-il.

“Cela nous rappelle également l’importance de renforcer la coopération multisectorielle avec le ministère du Commerce, de l’Industrie, de l’Enseignement supérieur et autres pour une gestion efficace du problème du sel”, conclut le directeur général de la santé publique.

Soukèye Da Tine, directrice du financement de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Sénégal propose quelques idées pour faciliter une telle adoption par les décideurs des résultats de la recherche scientifique.

« Pour améliorer la collaboration entre les politiques et les chercheurs, dit-elle, il faut, entre autres, penser à la création d’un conseil national de la recherche et de l’innovation qui servirait de cadre de concertation permanent regroupant tous les acteurs de la recherche. »

Il insiste sur la mise en place de supports de diffusion des résultats de la recherche pour les rendre « simples et faciles à utiliser », ainsi que le vote d’une loi d’orientation de la recherche et de l’innovation pour construire un système national de recherche et d’innovation « cohérent et efficace ».

 
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