Ce n’est pas fini pour les DVD ! – .

Ce n’est pas fini pour les DVD ! – .
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Michel Savoy a beaucoup à dire sur ces petites boîtes en plastique, qui en compte près de 50 000 dans sa collection. En entretien avec Le soleilil détaille longuement ce qui ressemble à un rapport de psychanalyse (amateur) au sujet des collectionneurs de DVD et Bluray.

“J’en suis arrivé à la conclusion que je vendais à un certain type de profil et de personnalité”, commence M. Savoy, qui a passé les dix dernières années comme directeur du détaillant Audio Video DG, qui a fermé ses portes le mois dernier, ce qui lui a permis de racheter l’inventaire.

Selon M. Savoy, la clientèle qui achète des DVD est différente de celle des vidéoclubs, des cinémas et des plateformes de streaming. Selon lui, il s’agit de collectionneurs, qui voient ces écrins comme des « bibelots », comme des symboles qui rappellent un souvenir et qui permettent presque de « voyager dans le temps ».

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Les rayons de Savoy Films seront bientôt remplis de petits trésors cinématographiques. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

« Je dis souvent : tu veux me connaître ? Venez chez moi, puis regardez ma collection de films et ma collection de livres à côté. Regardez tous les titres, et vous me connaîtrez de A à Z. Ce sont tous des films qui sont importants, qui correspondent à quelque chose en moi”, poursuit celui qui se considère aussi comme un “collectionneur”.

Cette clientèle « passionnée » est « nombreuse » et toujours à la recherche de titres rares, doublés ou originaux pour approfondir sa collection, témoigne M. Savoy, qui a constitué en 10 ans « une liste de 3.200 noms » qui recherchent certains titres en le style des « chasseurs solitaires ».

“On peut voir un tableau mille fois, lire un livre plusieurs fois, pourquoi ne regarde-t-on pas un film plus d’une fois ?” il termine cette dissection de l’intérêt que portent encore les collectionneurs à ces DVD « souvent méprisés » par d’autres.

Alors… pourquoi les autres ferment-ils ?

Si cette clientèle fanatique est toujours aussi nombreuse, pourquoi son dernier employeur a-t-il fait faillite ?

« C’est juste une simple décision commerciale pour lui, il a complètement changé de domaine. C’est sûr qu’il a diminué depuis 20 ans, mais nos chiffres de 2023 étaient meilleurs que ceux de 2022. Cela ne diminue pas, c’est stable », assure-t-il.

De son côté, même s’il « n’avait aucune envie » de prendre sa retraite, il a d’abord hésité à l’idée de racheter les stocks d’Audio Vidéo DG, compte tenu du risque financier.

Il s’y est enfin lancé et a récemment loué un local de 1 000 pieds carrés au coin du boulevard René Lévesque Ouest et de Salaberry, où il mettra bientôt en vente un répertoire d’environ 22 000 titres uniques.

«Je suis sûr que je pourrai bien gérer ma petite entreprise avec une clientèle au Québec, d’autant plus que je ne prendrai même pas de salaire», affirme M. Savoy, qui envisage embaucher un employé à temps plein. partiel afin de continuer à parcourir les routes de la province à la recherche de collections à vendre.

« Même si je ne gagne pas d’argent avec ça, cela n’a pas d’importance. Je ne fais pas ça pour l’argent, mais pour continuer à être en vie, parce que je me sens toujours en vie ! illustre le passionné.

Titres rares chez Savoy Films

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Savoy Films devrait ouvrir début mai. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

La majorité de sa clientèle sera composée de collectionneurs réguliers, mais aussi de personnes souhaitant simplement voir un film en particulier, même s’il n’est pas disponible sur les plateformes de streaming.

« D’ailleurs, je fais référence à un article de Devoir de la semaine dernière sur les films difficiles à trouver sur les plateformes. Ceux qu’ils citent, je les ai tous ! À l’ouest de Pluton, La bague, Le violon rouge, Un crabe dans la tête, Je l’ai ! Ils seront en vente dans mon magasin ! souligne M. Savoy avec enthousiasme.

Certains films, très rares et recherchés, seront vendus jusqu’à 50 $ dans sa boutique. Il assure toutefois qu’une section sera réservée aux exemplaires vendus à un dollar.

“Par exemple, Le retour du roi, en version française, il est interrompu depuis longtemps. Mais j’en ai 231 exemplaires dans mon inventaire ! Donc même si c’est relativement rare, je n’aurai pas le choix de le vendre 99 centimes », avoue-t-il.

Trader, c’est converser

Un autre point important a convaincu M. Savoy dans sa décision : le fait de pouvoir garder le contact avec d’autres cinéphiles aussi passionnés que lui.

« J’ai un client, un mélomane, il y a une culture cinématographique en matière de films de théâtre ! Quand ce monsieur me parle, je m’assois, et j’écoute, et là j’apprends, et là je vis, je m’enrichis de connaissances», dit en exemple M. Savoy.

Mais surtout, il s’est lancé dans l’aventure du retail pour continuer de voir les visages des clients qui recherchent un film depuis tant d’années, s’éclairer devant le trésor enfin déniché.

« Mon bilan, c’est cinq années de recherches : cela faisait 21 ans que monsieur cherchait son film. Je l’ai rendu heureux ! Et c’est ce que j’aime faire le plus, chercher des films partout et appeler quelqu’un quand je les trouve », conclut M. Savoy, toujours aussi passionné par le 7e art sur disque.

 
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