le président des chasseurs au chevet de la ruralité

le président des chasseurs au chevet de la ruralité
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La fédération corse de chasse compte 18 000 pratiquants, soit 5 % de la population – contre 2 % pour la moyenne nationale. Comment expliquez-vous cet engouement ?

Contrairement à ce que l’on peut observer sur le continent, où la chasse est souvent le loisir d’une classe sociale, c’est une pratique qui reste populaire en Corse. Elle reflète un mode de vie, une culture, un lien particulier avec la terre mais aussi des valeurs de partage.

Le chasseur joue un rôle essentiel dans les paysages car il entretient la mémoire des lieux et du patrimoine naturel. Ce sont souvent les chasseurs qui maintiennent la vie sur ces territoires. J’ajouterai que jusqu’à la dernière réforme, nous avions, en Haute-Corse, le permis de chasser le moins cher de .

La chasse reste une activité très implantée. Or, la population de sangliers a triplé depuis les années 1980, au point de s’installer dans les villes et de perturber les exploitations agricoles. C’est paradoxal…

Les modes de vie ont changé. Même si les jeunes chassent encore, ils chassent différemment, et peut-être moins régulièrement. Même si la pratique reste bien ancrée, nous avons perdu près d’un quart des chasseurs en l’espace de quarante ans. Pendant ce temps, les sangliers ont gagné du terrain.

Les croisements d’espèces favorisent des portées plus importantes et le changement climatique, qui induit de graves sécheresses, est à l’origine de terribles bouleversements. Comme tous les animaux, les sangliers recherchent de l’eau et de la nourriture. Très souvent, ils les trouvent là où vivent les hommes, dans les villes et villages, qui ont également empiété sur leur domaine vital.

Comment les chasseurs peuvent-ils répondre à ces nuisances ?

Ils peuvent contribuer à réguler la population de sangliers mais, en zone urbaine, cela ne peut se faire que dans le cadre de perquisitions administratives comme celles qui ont eu lieu à Ajaccio. Je constate cependant qu’il y a une contradiction : aujourd’hui, on dénonce les chasseurs qui tuent des sangliers, mais on se plaint quand on retrouve ces animaux dans les halls d’entrée des immeubles.

La sécurité est au centre des tensions avec les autres usagers de la nature, au point que près de 80 % des Français sont favorables à l’interdiction de la chasse le dimanche, selon un sondage Ifop. Que fait la fédération dans ce domaine ?

Des mesures réglementaires sont prises, comme le port de gilets. Globalement, les accidents sont plus rares sur l’île que sur le continent, même si, depuis début 2023, on en a eu deux en Haute-Corse.

Les chasseurs sont sur le terrain six mois par année, seulement trois d’entre eux pleinement, et je constate que nous sommes souvent les seuls à entretenir les sentiers et à prendre en compte les enjeux de sécurité. À de rares exceptions près, les autres utilisateurs ne le font pas. Nous sommes également les seuls à payer pour pratiquer notre passion dans la nature. Pourtant, nous sommes les seuls à être critiqués.

La chasse est devenue un enjeu politique, sur fond d’opposition avec les écologistes. Le président de votre fédération nationale, Willy Schraen, est candidat aux élections européennes de juin aux côtés de Jean Lassalle sur la liste Alliance rurale. Quel est l’enjeu, à vos yeux ?

Il s’agit d’abord de défendre les espaces cynégétiques et ruraux, qui n’ont jamais été aussi menacés par Bruxelles. Notre activité reste réglementée par l’Etat mais le cadre européen a des conséquences sur les récoltes, les périodes et les formes de chasse. A travers cette élection, j’invite les chasseurs à se mobiliser pour faire entendre la voix du monde rural. Jean Lassalle et Willy Schraen sont des amis corses. Je pense que ce sont eux qui le défendront le mieux.

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