Marc, habitant de Charleroi, déplore la démolition de plusieurs églises dans sa région

Marc est né et a grandi à Charleroi. Mais depuis quelques temps, ce carolo voit disparaître les églises de sa région. Laissés à l’abandon, ils furent ensuite démolis. Mais ces lieux chargés d’histoire pourraient avoir une autre fin et être réhabilités pour servir la communauté. C’est ce que souhaitent Marc et les habitants de la région, mais aussi l’asbl « Communauté Historia » qui protège le patrimoine wallon. Explications.

« Nous sommes indignés par la décision de la ville de démolir plusieurs de nos églises ». Marc, habitant de Charleroi, nous a contacté via le bouton orange Alertez-nous pour dénoncer la disparition des églises dans sa région. « Après Sainte Marie de Lodelinsart l’année dernière, ce sont désormais Saint-Éloi de Charleroi nord et Saint Basile de Couillet qui sont menacés de démolition. À ce rythme-là, la plupart des églises s’y rendront. » se lamente-t-il.

L’église Saint-Eloi est abandonnée, la végétation prend le dessus… © RTL info

De nombreuses églises ont déjà disparu, et d’autres seront à leur tour démolies.

Nous nous sommes rendus dans ce quartier de Charleroi nord pour constater l’étendue des dégâts. L’église Saint-Eloi y trône péniblement. Au fil des années, le bâtiment s’est détérioré sous les yeux impuissants des habitants. Il est désormais complètement abandonné depuis 5 ans.

Marc est né et a grandi dans la région. “Voici l’église de Charleroi Nord, complètement abandonnée”déplore ce carolo, juste en face du bâtiment en question. « C’est condamné, on ne sait même plus comment y accéder. On a l’impression que la ville a une volonté de laisser aller les bâtiments au point qu’ils deviennent insalubres et qu’on n’a pas d’autres solutions que de démolir ».

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Marc constate les dégâts à l’église Saint-Eloi © RTL info

Alors Marc tente désespérément d’empêcher la destruction de la structure. Son pétition en ligne a déjà recueilli près de 700 signatures. 700 amoureux du patrimoine qui partagent ici de précieux souvenirs. On écrit : « J’y ai été baptisé en 1948 ». Ou encore un autre : « Dans les années 60, c’était mon père et un autre ardoisier qui faisaient la toiture ».

« Les habitants du quartier ont tous des souvenirs, que ce soit dans cette église ou dans une autre église du quartier : un mariage, une communion, un baptême, un enterrement… C’est un édifice chargé d’histoire et plein de souvenirs pour les chants de Noël »déplore Marc.

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Dans les commentaires de la pétition, les habitants de Carole évoquent leurs souvenirs à l’église Saint-Eloi © RTL info

Non loin de là, l’église Saint-Basile disparaîtra également du paysage, et les paroissiens de Sainte-Marie ont vu leur lieu de culte détruit il y a 4 ans. La population souhaite redonner une nouvelle vie à ces bâtiments. Virgil Declerq, président de l’asbl « Communauté Historia » chargée de la protection du patrimoine wallon, explique : “Offrir aux générations un besoin, qu’il s’agisse de bibliothèques, de salles d’étude en cas de blocage… Toute une série de possibilités pour transformer ces bâtiments.”

Pour Marc, ce serait une bonne idée de revaloriser ces lieux chargés d’histoire : « Dans d’autres villes européennes, les églises sont transformées en salles d’expositions, de réceptions d’ouverture, d’activités culturelles… Ces bâtiments font partie intégrante du paysage. Nous devons sauver nos églises.

Mais la politique de la ville de Charleroi ne va pas dans ce sens, déplore Virgil Declerq : « Depuis plusieurs années, la politique de la commune de Charleroi favorise les démolitions massives d’églises. C’est une politique d’abandon, et une insensibilité totale à la reconversion de ce patrimoine durable et qualitatif et facilement transformable.

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L’église Saint-Eloi est abandonnée : des pierres tombent du toit, des vitres sont cassées, la végétation prend le dessus… © RTL info

Des rénovations trop chères ?

Le diocèse de Tournai évoque les églises délabrées de l’ère industrielle. Leur rénovation représenterait un budget trop élevé… « Raisonnablement, on ne peut pas demander à une municipalité de réaménager toutes ces églises, si elles ne sont plus toutes occupées, si elles sont proches les unes des autres. La plupart des églises ne sont pas classées, c’est-à-dire sur fonds propres des communes, et malheureusement, nous connaissons l’état des finances communales.»précise Loris Resinelli, chef du service des usines ecclésiales à l’évêché de Tournai.

« L’église Saint-Eloi est fermée au public depuis de nombreuses années pour des raisons de sécurité à l’intérieur de l’édifice. Après tant d’années, il n’y a plus de communautés de chrétiens qui fréquentent les lieux… On ne peut pas demander aux municipalités de dépenser des millions d’euros pour restaurer des bâtiments et les réaffecter au culte alors qu’il n’y a plus de besoins au niveau pastoral, ce n’est pas le cas. raisonnable. il croit.

Ainsi, lorsqu’une église est détruite ou désaffectée, Maura Moriaux, historienne de l’art qui travaille pour le Centre interdiocésain du patrimoine et des arts religieux (Cipar), recense chaque objet lié à la pratique du culte dans un inventaire. “L’objectif est d’avoir une idée générale de tout ce qui est gardé à l’intérieur pour pouvoir ensuite définir où on va placer les choses une fois le démantèlement effectif”, explique Maura Moriaux.

Une fois répertoriés, tous ces objets peuvent être réaffectés à d’autres églises, comme des chaises ou tout meuble de peu de valeur, explique l’historien de l’art du Cipar. « Mais à partir du moment où on aborde la question du patrimoine, ce que l’on qualifie plutôt d’artistique et historique, on va d’abord considérer un lieu de conservation qui soit adéquat pour pouvoir le conserver en bon état. qui sont des objets très précieux, voire exceptionnels, on peut soit les rediriger vers une église qui dispose d’un système de sécurité suffisant, soit même vers un stockage dans une institution muséale », précise-t-elle.

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Le district du diocèse de Tournai comprend 532 églises. 27 ont été mis hors service au cours des 10 dernières années. La démolition d’un édifice religieux comme celui de Saint-Eloi reste rarissime.

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