pour le RN, une percée tous azimuts

pour le RN, une percée tous azimuts
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Le discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne, jeudi 25 avril, relancera-t-il la campagne de sa chef de file pour les élections européennes, Valérie Hayer ? A l’Élysée, nous nions toute visée électoraliste concernant cette initiative. Officiellement, l’ambition de l’expression présidentielle était autant de faire le point sur l’action européenne que d’esquisser des perspectives et plus encore de tirer la sonnette d’alarme face aux menaces qui pèsent sur l’Union. Emmanuel Macron a été clair : face à la menace russe et à la montée de la rivalité sino-américaine, l’Europe est « mortelle » et, par conséquent, doit « changer de paradigme ».

Dès lors, cet avertissement, à un peu plus d’un mois du scrutin, peut-il remobiliser le camp pro-européen contre le Rassemblement national dont les liens avec la de sont clairement documentés ? Rien n’est moins sûr. Et pour l’heure, un seul constat ressort : la campagne de Valérie Hayer se heurte à la puissante dynamique de Jordan Bardella, la tête de liste RN. Ce dernier est toujours crédité de 30 à 31 % des intentions de vote dans les sondages, tandis que la figure de tête des macronistes culmine à 16-17 %. Cependant, si ces quelque 12 points d’écart semblent difficiles à surmonter, c’est surtout la structure du vote RN qui donne des sueurs froides à la majorité présidentielle.

Banalisation

“Les 17-18% de Valérie Hayer sont inquiétants, mais si l’on considère l’année 2023 que l’on a connue, avec la réforme des retraites et le projet de loi Immigration, ces sondages ne sont presque pas si mauvais, surtout après sept ans de pouvoir”, observe cet exécutif majoritaire. . « Le vrai problème, poursuit-il, c’est qu’une grande partie de notre électorat s’est tournée vers le RN. Cela est vrai chez les jeunes, chez les personnes âgées, chez les chefs d’entreprise et on perd même du terrain chez les hauts revenus… »

« Personne n’a dépassé les 30 % depuis plus de vingt ans »

Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop, confirme : « Il n’y a plus de catégories hermétiques au Rassemblement national. C’est de la banalisation. »

À cet égard, le dernier Ifop du 26 avril est éclairant. Parmi les chefs d’entreprise, 27 % se disent prêts à voter pour la Renaissance et 25 % pour le RN. Chez les salariés du privé, en revanche, l’écart est bien plus net : 11 % se disent prêts à voter pour la Renaissance mais 37 % pour le RN. Même constat pour les salariés du secteur public où le RN l’emporte avec 35 % tandis que Renaissance culmine à 13 %. Preuve supplémentaire de cette perte d’influence : parmi les cadres et professions intellectuelles supérieures, pourtant l’un des piliers du macronisme, la Renaissance (21 %) ne devance que de peu le RN (16 %). Ci-dessous, le divorce est enregistré. Parmi les métiers intermédiaires, Renaissance ne convainc que 13 % des sondés tandis que le RN en séduit 34 %. Chez les ouvriers, ce n’est plus un écart, c’est un gouffre : la Renaissance n’est créditée que de 9% quand le RN culmine à 58%…

Une vague

«C’est un mouvement de fond», soutient Frédéric Dabi. Si en 2022 avec 41,45 % au second tour, soit plus de 13,2 millions de voix, Marine Le Pen a signé un résultat historique pour l’extrême droite, améliorant de plus de 7 points son score de 2017, elle sera aussi solidement ancrée auprès des salariés (57 %). %). Tout sauf un détail, car le vote de la travailleuse est crucial. « On ne peut pas gagner une élection présidentielle sans la France du travail », rappelle Frédéric Dabi. C’est celle qui a manqué à Nicolas Sarkozy en 2012, lorsqu’elle l’avait soutenu en 2007. La France travailliste choisit le vainqueur. »

Si la vérité d’une élection n’est pas automatiquement celle de la suivante, un RN à plus de 30 % le 9 juin serait un véritable coup de tonnerre. « Ce serait une vague, personne n’a dépassé les 30 % depuis plus de vingt ans », observe-t-on dans la majorité présidentielle. « Mais, souligne Frédéric Dabi, le plus important sera l’écart avec Valérie Hayer. Ce qui compte, c’est l’équilibre des pouvoirs. » Une certitude : à un tel niveau, il sera impossible de résumer ce résultat par un seul vote colérique. «C’est l’envie de renverser la table», explique Frédéric Dabi. Mais pas de manière abrupte, le radicalisme est aujourd’hui LFI. »

Face à ces nuages ​​qui s’amoncellent au-dessus des macronistes, certains s’interrogent sur la stratégie suivie : « On explique que ces Européens sont existentiels et on prend une tête de liste inconnue et notre liste n’est toujours pas connue… Tout cela laisse songeur. »

 
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