Un crack de l’internet québécois vise un milliard de revenus

Un crack de l’internet québécois vise un milliard de revenus
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Un entrepreneur québécois, qui a créé un acteur majeur de l’industrie du divertissement pour adultes en ligne dans les années 2000, aspire à bâtir un géant du logiciel au Québec avec Valsoft Corporation.

« Un jour, Valsoft sera l’une des plus grosses entreprises au Québec, voire au Canada. Nous avons un chemin direct pour atteindre un milliard de dollars de chiffre d’affaires», affirme avec confiance Ouissam Youssef, le patron de la société, dans un entretien.

Le manager d’une quarantaine d’années, dont l’histoire n’est pas anodine (voir autre texte), a accepté de se rencontrer Le journal dans les bureaux de Valsoft, à Saint-Laurent, où des dizaines de jeunes employés s’affairaient lors de notre visite dans une ambiance de démarrer.

Valsoft affirme employer désormais 3 000 personnes dans le monde, dont 200 au Québec.

Début 2024, la société a obtenu un financement de 170 millions $ (sous forme de dette) dans le cadre d’un investissement mené par deux fonds américains, dont Viking Global Investors. En 2022, Viking a également pris une participation minoritaire dans Valsoft pour 150 millions USD.

Valsoft affiche un chiffre d’affaires de 500 millions de dollars, en croissance de 50 % sur un an. Ses bénéfices s’élèvent à plus de 100 millions de dollars, selon les informations fournies.

« Nous avons 50 personnes qui font des fusions et acquisitions [fusion et acquisition] à Montréal. Cette année, nous allons racheter entre 25 et 35 sociétés», souligne Ouissam Youssef.

Depuis sa création en 2015, Valsoft a acquis quelque 85 sociétés.

Consolidateur

L’inspiration de Valsoft est Constellation Software, une entreprise peu connue du grand public dont les progrès ont été fulgurants à la Bourse de Toronto. Dirigée par un PDG très discret nommé Mark Leonard, elle dispose aujourd’hui d’une capitalisation de 77,5 milliards de dollars.

Le modèle de Constellation consiste à fournir des services informatiques aux entreprises sur des marchés spécifiques. L’entreprise acquiert des sociétés de logiciels au service des clients.

« Nous disposons de logiciels qui seront utilisés par des entreprises comme Le Journal de Montréal. La mise en ligne, la gestion de contenu, la comptabilité, tout ça », illustre Ouissam Youssef.

Il souligne que le créneau dans lequel opèrent Valsoft et Constellation est vaste et que les opportunités y sont exceptionnelles.

Cependant, l’exécution est très difficile, selon lui, ce qui éloigne de nombreux concurrents. « Nous avons passé plusieurs années aux quatre coins du monde, dans des villages en Suède, au Danemark, en Australie et aux États-Unis », explique-t-il.

« C’était bien plus ingrat qu’il n’y paraît. C’était difficile, difficile, difficile », se souvient-il.

Sa persévérance a fini par payer et il pense que c’est plus facile aujourd’hui. « Nous avons des équipes, nous avons des techniques, nous avons des systèmes informatiques […] Vous pouvez rejoindre une entreprise, puis dans les 90 jours, c’est une nouvelle entreprise », dit-il.

En fin de compte, il pense que l’entreprise entrera en bourse.

« Nous avons déjà reçu des financements basés sur une valorisation de notre entreprise à plus d’un milliard de dollars », mentionne-t-il.

UN ENTREPRENEUR AU PARCOURS INSOLITE

L’histoire de Youssef n’est pas ordinaire, lui qui, dès peu de temps, dit avoir acquis très jeune une connaissance approfondie d’Internet.

Dans les années 2000, ce dernier et quatre autres, dont son ami Stéphane Manos et son frère Hassan Youssef, créent la société Mansef, qui devient rapidement un acteur majeur de l’industrie pornographique mondiale.

« Nous avons commencé avec 5 000 $ et nous avons développé l’entreprise […] Tout s’est fait progressivement. On avait un peu d’argent, on l’a réinvesti», raconte-t-il.

Mansef a notamment lancé le site payant Brazzers, parmi d’autres sites XXX populaires.

Il a ensuite été lié au site PornHub, lancé en 2007, qui est aujourd’hui un poids lourd du trafic sur la toile, mais dont l’histoire a été marquée par de multiples polémiques.

En 2010, les actifs de Mansef ont été vendus à l’Allemand Fabian Thylmann pour un montant estimé à 140 millions de dollars.

Des débuts modestes

Né au Québec dans une famille dont le père a immigré du Liban en 1972, Ouissam Youssef a grandi dans le quartier Villeray et a fréquenté l’école secondaire Lucien-Pagé, avant d’étudier au cégep en anglais et de compléter un baccalauréat en génie informatique à l’Université Concordia.

«Je ne parlais que français jusqu’à mon entrée au Collège Vanier en 1998», souligne-t-il, soulignant ses origines modestes et sa jeunesse passée dans un quartier très montréalais.

Échecs

Après Mansef, Ouissam Youssef a déclaré avoir connu une crise et perdu de l’argent dans les salles de sport et dans l’immobilier.

Il se lance ensuite dans l’investissement boursier avec la société Valsef Capital et dans les médias avec la société Valnet. Les deux sociétés sont toujours actives et Valnet emploie aujourd’hui 250 personnes.

Ouissam Youssef attribue sa réussite à un esprit entrepreneurial qui s’est manifesté dès son plus jeune âge.

«Je suis extrêmement reconnaissant envers Québec de m’avoir donné la chance de me réaliser», dit-il.

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