Le SPGQ souhaite plus d’autonomie pour les professionnels du gouvernement

Le SPGQ souhaite plus d’autonomie pour les professionnels du gouvernement
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Ce texte fait partie de la rubrique spéciale Unionisme

Ils sont issus d’une multitude de disciplines et déploient leur expertise au sein de la fonction publique, des entreprises étatiques, dans le secteur de la santé, de l’enseignement supérieur ou encore de la justice. Les professionnels de l’État ont récemment retenu l’attention des médias dans l’affaire Northvolt et dans les négociations du secteur public. Des dossiers qui plaident pour une meilleure valorisation de leur expertise, selon Guillaume Bouvrette, président du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Depuis plusieurs semaines, le débat autour de l’implantation du fabricant de batteries Northvolt en Montérégie fait les manchettes. D’autant que le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a reconnu avoir volontairement épargné à l’entreprise un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour son projet d’usine d’assemblage. Cet examen avait pourtant été recommandé au nom du « principe de précaution » par les professionnels du ministère, selon Radio-Canada.

Cette affaire reflète un manque de respect et de valorisation de l’expertise des professionnels de l’État, tout en contrevenant au devoir de la province, selon Guillaume Bouvrette. « Si nous avons choisi, au Québec, de nous doter d’une fonction publique forte et indépendante pour protéger les missions de l’État, c’est pour assurer l’impartialité et maintenir une stabilité dans le temps qui ne change pas selon les circonstances. Gouvernements. »

Selon le président, cet exemple n’est qu’un exemple parmi tant d’autres rencontrés par les professionnels de l’Etat, notamment dans la fonction publique. « Nous avons entendu que, dans certains ministères, les demandes d’accès à l’information déposées par les médias dérivent systématiquement vers les cabinets des ministres. »

Si elle avait effectivement lieu, cette pratique ferait craindre une ingérence politique dans l’information diffusée au public, tout en portant un pied de nez à l’intégrité des professionnels, estime le syndicaliste. « Ceux qui choisissent de servir l’État acceptent souvent un salaire légèrement inférieur à celui qu’ils pourraient gagner ailleurs parce qu’ils se soucient de leur rôle. Ils adhèrent à la mission du département ou de l’organisation pour laquelle ils travaillent. »

Toutefois, des pas ont été franchis dans la bonne direction, estime Guillaume Bouvrette. Notamment dans le projet de révision de la loi sur la protection des lanceurs d’alerte, qui prévoit de faire du Protecteur du citoyen le guichet unique pour le traitement des révélations d’actes répréhensibles. Les enquêtes ne seront donc plus menées par les organisations concernées par la plainte. “C’est une manière de respecter la parole des experts de l’Etat” en empêchant toute tentative d’étouffement des plaintes en interne, souligne-t-il.

Cultiver l’expertise et la confiance

Valoriser l’expertise des professionnels du gouvernement nécessite également que l’employeur fasse des choix éclairés en matière de sous-traitance. Le dirigeant plaide, à cet égard, pour des appels ponctuels à des spécialistes externes afin de ne pas empêcher le développement d’une expertise interne. «Certains sous-traitants sont au même endroit depuis 15 ou 20 ans alors qu’on aurait les moyens d’attirer cette expertise au sein de la fonction publique québécoise. »

Des moyens qui, selon lui, passent par l’amélioration des conditions de travail. Les mêmes que le SPGQ porte encore dans les négociations du secteur public pour ses membres de la fonction publique.

Au-delà de la revendication d’une augmentation des salaires de ces professionnels – ils sont 15,3 % inférieurs à ceux des professionnels des autres organismes publics, selon l’Institut de le tourisme du Québec – le syndicat a ardemment milité pour inscrire le droit au télétravail dans leur collectif. accord.

En effet, si le travail entièrement à domicile entraîne une baisse de productivité, l’adoption d’une approche hybride – deux ou trois jours au bureau – a généralement l’effet inverse, selon une étude de l’Université de Stanford publiée en juillet. « Un mode flexible basé sur la confiance fonctionne en termes de productivité, d’efficacité et d’autonomie professionnelle », soutient Guillaume Bouvrette. Une démarche qui, selon lui, doit également s’appliquer à l’utilisation des plages horaires variables dont disposent les fonctionnaires au sein de leur horaire de travail.

La stratégie de gestion des ressources humaines de la fonction publique 2023-2028 va également dans ce sens, selon le président. D’abord parce qu’il souligne la nécessité, pour garantir à ses salariés une expérience enrichissante, de se démarquer comme un employeur de choix. « La reconnaissance de l’autonomie professionnelle, notamment à travers des horaires de travail plus flexibles et un télétravail ouvert, est un moyen de se démarquer sans frais pour l’employeur. » Mais aussi parce que la stratégie prône la pratique d’un management centré sur l’individu. «Cela implique de lui donner une liberté de moyens pour remplir ses mandats, les contrôler, s’assurer que les travaux sont faits, livrés et de qualité», conclut Guillaume Bouvrette, qui estime que c’est en misant sur la confiance en ses professionnels que le gouvernement obtiendra ses meilleurs résultats.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales de Devoir, relatif au marketing. L’écriture du Devoir n’y a pas participé.

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