La note de la reste inchangée, une véritable fausse agréable surprise

La note de la reste inchangée, une véritable fausse agréable surprise
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C’est peu dire si la réunion nocturne du 26 avril 2024 était attendue. Deux des trois grandes agences de notation de la dette publique, Fitch et Moody’s, devaient rendre leur verdict. Le premier a noté la avec un AA- et Moody’s avec un Aa2. Cela signifie que la dette est toujours de « haute qualité ». Les agences avaient la possibilité de faire tourner la France et ses déficits publics abyssaux sans grande conséquence, en maintenant une note, tout en faisant passer leur perspective de « stable » à « négative ». C’est généralement le scénario envisagé par les analystes. Et ce n’est pas celui-là qui s’est produit. Ce fut une divine surprise que les deux agences aient laissé leurs notes inchangées. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, pourra publier son discours de victoire.

Les marchés, qui avaient largement anticipé un passage de « stable » à « négatif » de ces notes, devraient également apprécier ce maintien. De quoi soulager l’État quipaye encore plus de cinquante milliards d’euros par an au titre du service de la dette. Sachant que la Banque centrale européenne a promis qu’elle baisserait ses taux à partir du 6 juin, la facture devrait s’alléger, et le maintien de ces notations facilitera les prochaines adjudications du Trésor à moindre coût.

Rendez-vous le 31 mai

Avec ces décisions, il ne faut donc pas s’attendre à un krach. Mais ce ne sera pas non plus de l’euphorie. Car, attention, le calvaire de Bercy n’est pas terminé puisque les équipes de la troisième grande agence de notation, Standard & Poor’s, sont au travail. Et pour faire durer le plaisir, ils ont reporté leur verdict au 31 mai. Dans la nomenclature de cette agence, la France est à AA, avec déjà une perspective « négative ». La prochaine étape, à moins qu’elle ne succède aux deux autres, serait donc une véritable dégradation. Mais encore une fois, ce ne sera pas grave. En cas de dégradation avérée, qui reviendrait à mettre la France au niveau du Portugal, « le taux de la France pourrait s’écarter d’un maximum de 10 points de base, ce qui est complètement anecdotique » a expliqué Matthieu Bailly (Octo AM), dans une note publiée. quelques heures avant le verdict de Fitch et Moody’s.

Pas si sérieux

Au fait, ces histoires d’audience sont-elles importantes ? Toujours selon Matthieu Bailly, la réponse est clairement non : « Les agences ont peu de capacité prédictive, elles quantifient un risque et une situation en place déjà largement reconnus par les marchés. » Pourtant, la tendance n’est pas très bonne et l’image de la France est plus que jamais celle d’un panier raté, d’une cigale impécuniaire.

Déficit à la dérive

Surpris par ce cadeau de Moody’s et Fitch, nous vous offrons en prime un rappel sur les finances publiques, signé de l’économiste de marché Marc Touati (Acdefi), également publié avant le verdict des deux agences : « Si la France est leader de la planète en termes de poids des prélèvements obligatoires dans le PIB, il s’offre le luxe d’être l’un des pays de la zone euro qui a le plus augmenté son déficit public en 2023. Ce dernier est ainsi passé de 4,8% en 2022 à 5,5% en 2023. » En la matière, le vrai mauvais élève reste l’Italie (7,4 %), mais, ajoute Touati, « nos voisins transalpins ont réussi à réduire ce ratio de 1,2 point de PIB l’an dernier ». Quant au Portugal, dont la France pourrait hériter de la fameuse notation, il est désormais en… excédent budgétaire.

Le gouvernement serein

Voir les comptes publics dans le vert est tout simplement impensable en France, où le gouvernement vient tout juste de promettre à Bruxelles de réduire le déficit à 3% d’ici 2027, ce qui est déjà très ambitieux, et jugé « peu probable » par Moody’s. Mais les agences n’ont pas d’importance. A Bercy, le ministre des Comptes publics, Thomas Cazeneuve, dans un entretien accordé à Défis, feint de ne pas trop s’inquiéter à leur sujet : “Nous ne redressons pas les comptes publics pour les agences de notation, mais parce que c’est nécessaire pour l’avenir du pays.” Il a raison.

 
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