Pour les JO 2024, Darmanin sollicite l’expertise marocaine en matière de sécurité

Pour les JO 2024, Darmanin sollicite l’expertise marocaine en matière de sécurité
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Sécurité des Jeux olympiques de Paris 2024, Islam français, coopération sécuritaire étaient à l’ordre du jour des échanges entre le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en visite à Rabat, et son homologue marocain, Abdelouafi Laftit. En toile de fond, la volonté du Maroc et de la France de tourner la page de la querelle diplomatique

Abdelouafi Laftit et Gérald Darmanin. Rabat, le 22 avril 2024.

Il s’agissait d’une visite très attendue qui avait un double objectif. Gérald Darmanin, le ministre français de l’Intérieur, en visite express à Rabat, les 21 et 22 avril 2024, était en opération de déminage pour désamorcer le désaccord né de la crise des visas, à l’automne 2021, qui a empoisonné la relation entre les deux pays, et dont le locataire de la place Beauvau était devenu le champion, accusant le Maroc de ne pas accorder de laissez-passer consulaires pour faciliter l’expulsion des clandestins marocains vers leur pays d’origine, s’attirant les foudres de Rabat. Accompagné de hauts responsables de l’appareil de sécurité français – le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, et de la gendarmerie nationale, Christian Rodriguez –, l’arrivée de Gérald Darmanin s’inscrit également dans le sillage du dégel diplomatique en cours entre les deux capitales. , à 100 jours du début des Jeux olympiques de Paris, un enjeu sécuritaire majeur, et où l’expertise du Maroc dans la gestion des grands événements sportifs est particulièrement convoitée.

“Sans les services de renseignement marocains, la France serait davantage touchée par le terrorisme et nous les remercions beaucoup, notamment en prévision des Jeux olympiques”, a concédé le ministre français de l’Intérieur, dans une formule qui s’apparente à une amende honorable.

La réputation des services de sécurité marocains n’est plus à améliorer. « Les services marocains sont particulièrement sollicités pour la qualité de leur renseignement et leur réputation dans la lutte antiterroriste. Entre autres exemples, il faut citer la localisation du chef terroriste du Bataclan en 2015 ou la coopération contre les réseaux de Daesh en Espagne et aux États-Unis », explique Ali Moutaïb, directeur de l’École de guerre économique – Campus Rabat. Reçu par le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, à Rabat, Gérald Darmanin a remercié son homologue « pour l’action de ses services et pour la coopération entre nos deux pays : sécurité, lutte contre le terrorisme, sécurité civile et aide aux Jeux Olympiques ». à Paris.

Soutien marocain
Pour l’instant, aucun détail sur la nature du soutien marocain au système de sécurité français pour les Jeux olympiques n’est connu. Gérald Darmanin s’est également entretenu avec Ahmed Toufiq, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, pour évoquer l’islam en France, dossier sur lequel le Royaume reste très vigilant, Rabat souhaitant protéger ses ressortissants des discours rigoristes qui prospèrent dans l’hexagone.

Pour Emmanuel Dupuy, président de l’Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE), même si la visite de Dérald Darmanin « n’a pas changé d’un iota la position de la France sur la question du Sahara », il « reste dans son rôle, à savoir essayer de faire en sorte que le Les services des deux pays coopèrent de manière optimale et situer ce voyage dans le sillage du réchauffement diplomatique en vigueur”. « La France a besoin du Maroc et non l’inverse. Elle a besoin de son expertise dans la lutte contre le terrorisme, ce qui nécessite une excellente coopération entre les deux services de sécurité respectifs. Or, malgré l’apparente décorrélation entre les enjeux liés au Sahara et cette visite, Gérald Darmanin est un ministre important, qui a du poids politique, qui se rend au Maroc dans une période où tous les gestes et signaux sont scrutés”, ajoute le géopolitologue. .

Dans les prochains jours, des visites du ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, de Rachida Dati, de la ministre de la Culture et du ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, sont attendues. Il serait regrettable qu’au terme de ce ballet diplomatique, l’opération patchwork donne naissance à une souris. Car au-delà des aspects humains, économiques, culturels et sécuritaires, la reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France prend aujourd’hui des allures de clef de voûte.

 
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