ENTRETIEN. « En 2050, l’électricité devrait représenter 60 % de la consommation énergétique », annonce le président de RTE qui inaugure une sous-station électrique innovante en Aveyron

ENTRETIEN. « En 2050, l’électricité devrait représenter 60 % de la consommation énergétique », annonce le président de RTE qui inaugure une sous-station électrique innovante en Aveyron
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l’essentiel
Président du conseil d’administration de RTE, Xavier Piechaczyk inaugure ce vendredi 26 avril, à Saint-Victor-et-Melvieu (Aveyron), une nouvelle sous-station électrique 400 000/225 000 volts, une installation innovante qui permet de sécuriser l’alimentation électrique. , mais aussi un symbole de décarbonation énergétique.

En quoi cette nouvelle installation en Aveyron est-elle innovante ?

Xavier Piechaczyk : La première fonction de ce nouveau poste est de sécuriser l’approvisionnement électrique du nord de l’Occitanie, de l’Aveyron, du Tarn et de l’Hérault. Mais c’est aussi un « nœud », un « échangeur » qui permet donc d’accueillir de nouvelles productions d’énergies renouvelables – solaire, éolien, secteurs dans lesquels l’Occitanie est très dynamique – mais aussi de changer la tension du courant, d’orienter la distribuer, bref réguler les flux et transporter cette électricité verte vers les centres de consommation : grandes métropoles, villes, sites industriels. Technologiquement, c’est effectivement très abouti. Une vitrine du contrôle à distance du système électrique, avec ses fonctions intelligentes et d’automatisme, permettant de préfigurer les sous-stations électriques de demain.

Quels sont ces flux d’électricité en Occitanie ?

En 2023, la région a consommé 36,15 térawatts/heure (TWh), soit entre 8 et 9 % de la consommation nationale. Parallèlement, elle a produit 22,8 TWh pour le réseau. Ce chiffre, en baisse par rapport à 2022, est lié aux arrêts de la centrale nucléaire de Golfech pour maintenance, alors que l’on assiste à une hausse significative des énergies renouvelables, notamment éolienne et solaire, l’hydroélectricité étant assez stable. Ces efforts de l’Occitanie pour développer les énergies renouvelables sont une excellente nouvelle car la production nationale est consommée en France certes, mais aussi fortement exportée. C’est donc une électricité décarbonée qui contribue à notre propre décarbonation ainsi qu’à celle de nos voisins immédiats.

Vous transportez de l’électricité. Remarquez-vous un changement de comportement ? Consommons-nous moins et mieux suite aux crises actuelles ?

La consommation en France est stable, voire en légère baisse, depuis plus de dix ans. Pour quoi ? Parce que nous gagnons en efficacité énergétique. La rénovation thermique progresse et les appareils électriques deviennent de moins en moins économes en énergie même si, dans le même temps, la digitalisation des logements progresse. D’où cette stabilité à long terme. Mais au-delà, notre consommation va augmenter et c’est logique. Si nous voulons atteindre la neutralité carbone en 2050 et tenir notre engagement en Europe de réduire nos émissions de CO2 à partir de 2030, il faudra alors électrifier.

Est-ce le cadre de votre plan décennal de développement du réseau ?

Oui. La consommation électrique de la France va augmenter, non pas parce que nous souhaitons qu’elle augmente, mais parce que nous décarbonons en nous désengageant du pétrole et du gaz. Aujourd’hui, l’électricité ne représente plus que 25 % de la consommation, toutes énergies confondues. En 2050, cette part devrait représenter au moins 60 %. Cela signifie donc que nous devons électrifier le plus rapidement possible. Plus de consommation, plus de production : entre les deux, il faut plus de réseaux pour que cette énergie circule. Le sens de notre plan de transport d’électricité 2040 est d’amplifier les efforts, les travaux, les investissements dans les réseaux pour relever ce défi et transformer la France sans la « défigurer ». De ce point de vue, cette sous-station électrique de Saint-Victor-et-Melvieu dans l’Aveyron est exemplaire. L’investissement de 90 millions d’euros a également permis de restructurer le réseau environnant. Si cette nouvelle installation électrique a généré 900 mètres supplémentaires de lignes aériennes, une extension avec des pylônes, elle a surtout permis de supprimer 8 000 mètres de lignes. Autant de matériaux que RTE recycle aussi pour l’avenir.

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