« Une véritable poussée des bénéficiaires de soins de support »

Les soins aux patients évoluent lentement. Ce mercredi 24 avril, le comité gardois de la Ligue contre le cancer a célébré au Musée de la Romanité le 25e anniversaire des États généraux de lutte contre le cancer. Directeur du comité du Gard, Ricardo Domingues salue l’augmentation du nombre de patients pris en charge en 2023 et souligne l’importance des soins de support.

Bonjour Monsieur Domingues, que fête-t-on à La Ligue contre le cancer ?

Il y a 25 ans, le professeur Henri Pujol et Jacques Chirac créaient les États généraux des malades du cancer, un moment unique où 3 000 personnes prenaient la parole. L’idée était de leur demander ce qui se passe dans leur parcours de vie et de soins. Il y a 25 ans, de nombreux constats ont été faits, des propositions ont été faites et aujourd’hui nous sommes ici pour faire le point. Le tout est de montrer que de nouveaux problèmes émergent et que d’anciens subsistent, mais que les choses s’améliorent. Cet événement est aussi l’occasion de célébrer les 70 ans de notre comité du Gard.

Comment résumer l’évolution de la prise en charge des patients en 25 ans ?

De nombreuses choses ont été mises en place pour améliorer leur quotidien, leurs soins et leur donner plus d’espace dans leurs soins. Mais il y a quand même des mots qui font mal, des temps de latence dans la prise en charge ou l’accompagnement qui ne sont pas les mêmes selon l’endroit où l’on est soigné. Nous avons encore des progrès à faire, notamment dans le domaine des soins de support. C’est le suivi, celui qui accompagne le patient. Tout le monde n’en profite pas, même si c’est vraiment une opportunité pour que le traitement soit plus efficace et qu’il y ait moins de rechutes.

« Des traitements qui arrivent »

Les traitements sont-ils plus efficaces aujourd’hui ?

Oui, sur les traitements, la recherche avance. C’est long à progresser donc c’est compliqué, mais il y a de vrais nouveaux traitements qui sont arrivés sur le marché et qui permettent à des patients qui n’avaient aucune chance à l’époque d’avoir beaucoup plus aujourd’hui. et puis d’autres traitements qui arrivent pour des patients qui disposaient déjà de solutions thérapeutiques, mais qui ont aujourd’hui moins d’effets secondaires.

Y a-t-il des traitements contestés par la Ligue ?

Il n’appartient pas à la ligue de contester les traitements utilisés. Ce que nous allons contester, c’est l’accès à l’information et l’accès à tout ce qui s’y rapporte. Nous soutiendrons les patients dans les dépenses restantes, dans les effets secondaires. Et nous allons faire en sorte que les traitements de demain aient le moins d’effets indésirables possible. Il y a du travail à faire et c’est pourquoi une de nos missions est de financer la recherche contre le cancer.

« Le comité du Gard a accompagné 700 patients en 2023 »

Le comité gardois de la Ligue contre le cancer rencontre-t-il des difficultés particulières ?

Le comité du Gard a accompagné 700 patients en 2023. C’est une véritable envolée des bénéficiaires. Nous avons eu 450 patients en 2022. Nous nous sommes fait connaître, nous avons accompagné plus de personnes et malgré cela, nous n’atteignons que quelques pour cent de la population malade. Plus nous serons sur le terrain, mieux ce sera. Nous proposons une aide financière, un soutien psychologique, un accompagnement au retour au travail, tout en plus des soins via des rendez-vous individuels ou de groupe. Dans le Gard, nous sommes présents dans 12 communes.

Comment expliquer cette augmentation du nombre de patients soignés ?

Parce que les médecins que nous rencontrons ont commencé à reconnaître les soins de soutien comme quelque chose d’important. Ils ont identifié la structure de référence pour les prescrire : la ligue. Nous avons eu 300 patients référés directement par des médecins grâce à des ordonnances. C’est vraiment quelque chose de nouveau.