La mise en service d’un parc éolien en quelques questions

La mise en service d’un parc éolien en quelques questions
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Monica Normand, coordonnatrice principale du développement pour l’entreprise Innergex, a accepté de accorder une entrevue à La voix de l’Est afin de mieux comprendre le processus de mise en œuvre dans un environnement.

Pour mieux connaître votre entreprise, parlez-moi un peu d’Innergex.

Innergex est une entreprise québécoise basée à Longueuil qui se concentre à 100% sur les énergies renouvelables. Elle a ouvert ses portes en 1990 et compte plus de 500 employés, dont près de la moitié à Montréal. Nous sommes présents au Canada, aux États-Unis, en France et au Chili.

Quelle est la marche à suivre pour démarrer un projet éolien ?

Le gouvernement demande à Hydro-Québec de lancer un appel d’offres. Cet appel d’offres comporte des modalités et il y a une nouvelle clause qui stipule que le partenariat doit inclure une communauté, donc une MRC et une gestion intermunicipale. Ces partenaires deviennent actionnaires au même titre qu’Innergex dans les projets éoliens.

Ensuite, Innergex recherche des endroits pour construire des parcs éoliens, c’est pourquoi l’entreprise développe des projets avant de lancer des appels d’offres.

Évidemment, on ne sait pas quand sortira cet appel d’offres. Nous faisons de la prospection de projets et la prospection signifie analyser des secteurs pour des projets.

Le plus important pour pouvoir réaliser des projets, c’est que nous ayons des stations d’interconnexion et c’est là le nœud du problème. C’est Hydro-Québec qui décide où se trouvent les capacités d’interconnexion.

Pour l’instant, nous ne les connaissons pas, donc nous prospectons et il nous est difficile de dire s’il y aura des projets dans certains secteurs ou non.

Quelles sont les autres étapes avant l’arrivée des éoliennes sur un territoire ?

Avant de soumettre le projet à Hydro-Québec, de nombreuses étapes sont nécessaires. Nous prospectons le territoire, nous analysons les contraintes pour voir si le potentiel est réel et nous rencontrons des partenaires locaux. Parce que, comme je l’ai dit, le partenariat communautaire est une condition de l’appel d’offres.

Après avoir discuté avec les municipalités, nous validons le potentiel d’avoir des terrains avec des propriétaires qui seront prêts à accueillir ces éoliennes.

Si les propriétaires ne sont pas ouverts à cette possibilité, il sera difficile de proposer un projet à l’entreprise.

Après avoir réalisé toutes ces étapes, cela nous donne une bonne idée de savoir si nous pouvons présenter le projet à la population.

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Monica Normand, coordonnatrice principale du développement chez Innergex (Innergex/fourni)

Vous dites « après avoir parlé aux municipalités, on valide avec les propriétaires fonciers », donc vous parlez d’abord à la MRC ?

Normalement oui. On valide l’intérêt des MRC parce que s’il n’y a pas d’intérêt, ce sera difficile d’avancer. Il faut noter qu’ils ne nous apportent pas un soutien immédiat, ils nous donnent le signal pour que nous puissions continuer à évaluer l’intérêt des personnes concernées et in fine de la population.

Quel pourcentage de la population doit dire oui pour procéder à un tel projet ?

L’acceptabilité sociale n’est pas une fin en soi. Il n’y a pas de science exacte ni de pourcentage. Cela se fait à chaque étape où l’on valide l’intérêt d’une MRC ou des propriétaires. Ce sont, en soi, des étapes vers l’acceptabilité sociale.

Après, c’est propre à chaque commune. Les conseillers municipaux sont au cœur de la population et cela dépendra des manifestations de l’opposition.

Nous n’obtiendrons jamais l’unanimité, mais nous essayons d’avoir le plus de soutien possible.

Comment choisissez-vous les secteurs choisis pour installer des éoliennes ?

Nous examinons les zones où il y a du vent, où il y a de l’espace et où il y a un potentiel d’interconnexion.

On vérifie aussi quels sont les règlements communaux, les différents règlements ministériels, c’est ce qu’on appelle l’étude des contraintes. Cela prend plusieurs semaines, plusieurs acteurs et plusieurs étapes.

La Montérégie est convoitée car la logique veut qu’on essaie d’être le plus près possible d’une station de correspondance. Environnements à forte consommation électrique, on peut supposer que c’est pour cela que ces secteurs sont convoités.

Plus les coûts de raccordement à une station d’interconnexion sont faibles, plus nous avons de chances d’avoir des projets rentables. Plus les coûts de transport de l’électricité seront bas, plus nous serons compétitifs.

Qu’est-ce qu’une station d’interconnexion ?

Il s’agit d’une station d’Hydro-Québec. C’est ici qu’est construit un parc éolien et que l’électricité est injectée dans le réseau d’Hydro-Québec via cette station d’interconnexion.

Toutes les gares d’interconnexion n’ont pas de place, il faut donc être au plus près pour réduire les coûts de transport.

Les éoliennes doivent-elles être installées sur les terres agricoles ? Ne pourraient-ils pas être installés sur d’autres types de terrains ?

Eh bien, la première chose que l’on fait, c’est d’analyser les contraintes sur un territoire. Lorsqu’on a terminé l’analyse, il reste environ 10 % d’un secteur où il y a un potentiel d’infrastructure. Où sera-t-il ? Nous ne choisissons pas nécessairement où ce potentiel émergera.

Dans le cas des terres agricoles, l’idée est d’avoir le moins d’impact possible. Nous savons que c’est difficile, mais il y a la protection des terres agricoles et la protection des forêts aussi.

Pouvez-vous me donner des chiffres concernant les dimensions d’un petit parc éolien, par exemple ?

Un parc éolien de 125 mégawatts fournit environ entre 16 et 20 éoliennes sur le territoire. 100 mégawatts peuvent alimenter en électricité 20 000 foyers au Québec.

Nos éoliennes sont un peu plus grandes dans le territoire que nous allons occuper, mais nous pouvons en installer un peu moins pour qu’elles minimisent l’impact au sol des terres agricoles.

Où va l’électricité produite ?

L’électricité est destinée à la consommation québécoise et ensuite, Hydro-Québec s’occupe de la redistribuer.

Combien de temps faut-il au total pour monter un projet ?

Ça dépend. La prospection peut prendre jusqu’à plusieurs mois. À partir du moment où l’appel d’offres est lancé et qu’un projet est déposé, on peut réfléchir environ 40 mois avant la mise en service des éoliennes. C’est Hydro-Québec qui décide ensuite de la mise en place des services.

 
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