les riverains d’une avenue de Villenave-d’Ornon subissent les nuisances des déviations nocturnes en cas de travaux sur l’A62

les riverains d’une avenue de Villenave-d’Ornon subissent les nuisances des déviations nocturnes en cas de travaux sur l’A62
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Infographie « Sud Ouest »

Chaussée dégradée, ligne droite et poids lourds détournés. C’est le formidable cocktail servi la nuit, de temps en temps, aux habitants de l’avenue des Pyrénées, à Villenave-d’Ornon, qui sert de voie de secours en cas de travaux sur l’A62. « Depuis le début de l’année 2024, nous en sommes déjà à dix nuits », estime Jordan, père de deux enfants et locataire d’une maison en première ligne sur l’avenue. Autour de la table de Julien et Sophie, à quelques numéros plus loin, plusieurs voisins parlent de leur lassitude et des nuits blanches, ou presque, face aux incessants « boum-boum-boum ! » châssis robuste qui rebondit sur les imperfections de la route.

“Nous sommes fatigués, les derniers jours ont été fous”, racontait en mars Sophie, également mère de deux enfants, sur cette avenue où de nombreuses résidences ont été construites ces dernières années, décuplant le nombre de riverains. « Allez frapper à n’importe quelle porte, c’est le même problème », assure Jordan. « On est sur une avenue, on connaît le jeu », assure Julien. Nous savons que pendant la journée, il y aura du trafic. Personne n’est surpris. En revanche, le soir, c’est calme et tranquille. » C’était sans compter sur les travaux de modernisation de l’A62, à l’approche du périphérique bordelais, dans le sens Toulouse-Bordeaux, qui détournent le trafic, à la sortie n°1. 1, sur la D1113, depuis Cadaujac à Villenave-d’Ornon.

En mouvement

Circonstance aggravante, sur cette ligne droite, les convois avancent à un bon rythme, au-delà des 50 km/h requis, assurent les riverains, vidéos à l’appui. Le bruit des remorques qui claquent sur la chaussée a encore plus d’effet. “Nous n’allons pas empêcher le monde de tourner”, raisonnent ces habitants, réclamant des aménagements en conséquence : des feux temporaires à mettre en service en cas de déviation, des radars pédagogiques sans oublier la réfection de la chaussée, clairement altérée par le trafic soutenu. la circulation mais aussi l’enchaînement des chantiers. David, père de trois filles, a fait son choix : il s’est installé à Vayres, à Libourne, fin mars, et les écarts nocturnes l’ont finalement convaincu de franchir le pas. « Je sais aussi que je ne ferai pas ma vie ici », reconnaît Jordan.

Alors quels sont ces travaux qui causent tant de désagréments aux habitants de l’avenue des Pyrénées ? Ils ne sont pas l’œuvre de Vinci, exploitant de l’A62 jusqu’au péage de Saint-Selve, mais relèvent de la responsabilité de la Direction interministérielle des routes de l’Atlantique (Dira) dans les derniers kilomètres en amont du périphérique. Ils visent à déployer un « dispositif de régulation de vitesse », comme sur l’A63, précise la préfecture de la Gironde, pour limiter les effets d’accordéon, avec des panneaux lumineux à l’appui.

Vingt nuits en 2024

Le trafic sur l’A62 supportant « 71 000 véhicules par jour », « avec un peu plus de 9 % de poids lourds », « des travaux d’entretien ou de modernisation qui nécessitent une réduction de capacité ou une fermeture sont très souvent programmés de nuit pour garantir la sécurité des usagers et ouvriers travaillant sur les chantiers de construction. D’où la déviation sur la route départementale 1113, via Cadaujac et Villenave-d’Ornon. Précision utile, « le trafic diminue fortement pendant ces périodes nocturnes : 4 300 véhicules légers et 900 poids lourds en moyenne sur le trafic global constaté sur la RD1113 entre 22 heures et 6 heures », précise la préfecture.

En 2023, « neuf fermetures totales ou partielles » ont eu lieu, la nuit, entre 21 heures et 5 heures du matin : quatre nuits en juin, quatre nuits en septembre et une nuit en décembre. Le rythme s’est accéléré en 2024, d’où le débordement évident ressenti par les riverains : huit nuits fin février, huit autres mi-mars, « et quatre nouvelles sont programmées fin mai. » Au pire, ajoute la préfecture, « le projet pourrait nécessiter une fermeture de deux nuits début juin, si les conditions météorologiques ne sont pas compatibles avec l’installation d’ensembles de signalisation dynamique fin mai ».

« Dangerosité »

Fin de l’histoire ? « Le problème des détournements de camions n’est pas la seule raison de cette frustration. La dangerosité d’une circulation sans infrastructure, sans entretien routier ni contrôle reste insupportable », prévient Sophie, la riveraine, qui s’en remet à la Ville de Villenave-d’Ornon. « C’est une problématique liée à notre territoire, à notre géographie, à la jonction du périphérique et de l’autoroute », reconnaît le maire Michel Pavoine. Mais à la nécessité d’une diversion s’ajoute ici la reconfiguration de l’avenue des Pyrénées, qui a vu se développer de nombreuses résidences en une dizaine d’années.

« Il y a eu des ouvertures de routes pour relier les projets en question aux réseaux d’assainissement. Même si c’est bien fait, il peut y avoir des aspérités dans la structure de la route », poursuit-il. « Nous n’avons observé aucune déformation majeure. Il existe cependant des problèmes de jonction qui sont à l’origine du bruit que les gens entendent. » Michel Pignonec n’écarte pas l’idée d’un « feu éphémère », « qui ne s’allumerait que les soirs ou nuits de déviation ». Mais compte tenu de la fin des travaux sur l’A62, « l’installation d’un radar fixe » pourrait être nécessaire, suggère-t-il.

 
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