L’économie wallonne s’est remise moins vite des crises sanitaire et inflationniste que la Belgique dans son ensemble

L’économie wallonne s’est remise moins vite des crises sanitaire et inflationniste que la Belgique dans son ensemble
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Dans quel état se trouve l’économie wallonne ? Comment a-t-elle fait face à la succession de crises ces dernières années, d’abord sanitaire, puis énergétique et inflationniste ? Et quels seront les grands défis des années à venir ? Ces questions sont évidemment au cœur des débats des décideurs politiques et économiques, à quelques semaines des élections. Pour y voir plus clair, l’Iweps, l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique, vient de publier son dernier rapport sur la question. Voici les principales conclusions.

1. Croissance économique : une bonne nouvelle mais…

Tout d’abord, commençons par une bonne nouvelle : l’année dernière, le PIB wallon a progressé à un rythme de +1,7%. C’est mieux que la moyenne belge (1,5%). L’explication réside dans une contribution de la consommation des ménages plus forte que dans le reste de la Belgique. “Les dépenses privées ont en effet été soutenues par la hausse du pouvoir d’achat, à laquelle les ménages wallons sont plus sensibles, liée notamment aux effets différés de l’indexation alors que l’inflation diminue.explique l’Iweps dans son dernier rapport, rendu public ce vendredi.

Mais si l’on y regarde de plus près et analyse les performances économiques depuis 2019, un constat s’impose : le sud du pays s’est remis moins vite et moins vigoureusement des crises sanitaire et inflationniste que la Belgique dans son ensemble. Une réalité qui s’explique notamment par le fait que la Flandre a pu compter sur la résilience de son tissu industriel, contrairement à la Wallonie, plus dépendante des services. “En 2022, notamment, le pouvoir d’achat a particulièrement souffert en Wallonie, d’une part, en raison du poids plus élevé des dépenses énergétiques dans le budget des ménages du sud du pays et, d’autre part, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt. des taux qui ont nettement moins favorisé les revenus fonciers nets des ménages wallons, en raison d’un poids plus élevé de l’emprunt chez eux »soulignent les économistes de l’Iweps.

2. Le taux d’emploi, encore très insuffisant

En termes d’emploi, les résultats sont globalement mitigés. Entre 2014 et 2023, l’emploi wallon a augmenté en moyenne de 1,2% par an, ce qui représente 15.600 créations nettes d’emplois chaque année. Et lors des dernières années de crise, la croissance de l’emploi a plutôt bien résisté : +1,1% en moyenne entre 2019 et 2023. Et si le taux d’emploi (la population active occupée par rapport à la population âgée de 20-64 ans) a donc progressé depuis 2014, il s’élevait à 65,5 % en 2023 (NDLR : il devrait être de 75 % en 2030, selon les projections), un chiffre qui reste bien en deçà des objectifs régionaux, de la moyenne nationale (72,1 %) et de la moyenne européenne (75,4 %). . “Des progrès peuvent être notés parmi certaines catégories de population. Ainsi, le taux d’emploi des plus de 50 ans a continué de croître et le taux d’emploi des femmes a augmenté plus rapidement que celui des hommes, réduisant l’écart entre les sexes à 6,2 points de pourcentage, à mesure que la parentalité se poursuivait. pénaliser les femmes, en particulier les femmes peu instruites », souligne encore Iweps. L’institution pointe une Source d’inquiétude : le ralentissement de la productivité mais aussi la dégradation de la compétitivité-coût des entreprises wallonnes exportatrices, notamment en raison du poids relativement élevé des dépenses énergétiques. “Selon nos estimations, les exportations wallonnes se seraient fortement contractées en 2023.», rapporte l’Iweps. Consolation : les investissements des entreprises ont maintenu le cap, soutenant la croissance wallonne en 2022 et 2023, notamment grâce à la mise en œuvre de plans de relance et de transition au niveau européen.

3. Défis post-électoraux

Un certain nombre de «déséquilibres structurels » continuera de peser sur la dynamique économique de la Wallonie dans les années à venir. Et la tâche qui attend le prochain exécutif régional ne sera pas une promenade de santé. Outre l’augmentation du taux d’emploi – pierre angulaire de la relance économique et de l’augmentation du niveau de vie par habitant – l’Iweps pointe d’autres défis majeurs : l’amélioration des comptes publics aujourd’hui très dégradés – la part des charges d’intérêt dans Les dépenses régionales totales s’élèvent désormais à 5 %, atteignant près d’un milliard d’euros par an – soit la transition des processus de production et de consommation vers une plus grande durabilité. “Les analyses ont montré, de manière transversale, que l’ampleur relativement plus importante des dépenses énergétiques en Wallonie, tant de la part des entreprises que des ménages, fragilise notre économie régionale face à un choc énergétique. »conclut Iweps.

 
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