un rêve olympique

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En 85 jours et après plusieurs années de préparation, France accueillera le plus grand événement sportif international : les Jeux Olympiques et Paralympiques. Les regards du monde entier convergeront vers Paris et autres sites de compétitions, en France et à l’Outre-mer. Bien que Uzège-Pont du Gard qu’il soit dépourvu de passage de flamme ou d’événements, le territoire s’inscrit bel et bien dans la dynamique olympique.

Shirine Boukli : la rage et l’envie d’être la meilleure

Elle fait partie des plus grandes chances de médailles françaises selon sa fédération. Le judoka aramonaise Shirine Boukli ouvrira le bal et peut-être le compteur des titres olympiques à la France dès les premiers jours de compétition. La jeune femme, aujourd’hui âgée de 25 ans, est engagée dans la catégorie des moins de 48kg et devrait briller sur les tatamis installés au coeur de la capitale, à l’Arena Champ de Mars. Rencontre avec ce jeune prodige de judo.

Vous venez d’une famille de judokas. Votre père, votre frère, vos oncles pratiquent cette discipline. Quand avez-vous su que vous vouliez les battre et quand avez-vous réalisé que vous en aviez la capacité ?

Depuis toute petite, j’avais cette envie d’être la meilleure. J’avais cette envie de tout gagner. Mon père était mon exemple. Quand j’ai commencé à bien performer sur les tatamis, on m’a dit que j’avais du potentiel, alors j’ai progressé de jour en jour. Ils m’ont dit, “vous êtes efficace, vous êtes cohérent, vous avez des ouvertures au Centre Espoir et au Centre France« On se voit concevoir un avenir possible alors on se donne les moyens d’y parvenir.

Mais il ne faut pas trop planifier pour se motiver pour la prochaine compétition, un futur proche, pas si lointain. Et petit à petit, vous voyez que vous êtes capable d’atteindre vos objectifs.

Dans une compétition, quand peut-on se permettre de croire à la victoire ?

Je me concentre sur le premier combat, c’est le plus important. Je suis pleinement dans mon premier match. Je sais que je dois être concentré car quel que soit le concurrent, ça va être difficile. Mais je sais que j’en suis capable et surtout que je veux gagner. Après, c’est combat après combat mais c’est sûr que si j’y vais, c’est pour gagner. C’est ce que je veux.

Quand avez-vous cru vous qualifier pour les JO de Paris et une fois obtenu, avez-vous tout de suite réalisé que vous y alliez ?

Je dirais qu’après les Jeux de Tokyo, j’étais numéro 1 de ma catégorie en France. J’avais gagné le master, obtenu une médaille en grand chelem donc je me suis dit qu’il était très possible que je participe aux Jeux. Je devais juste faire comme d’habitude. J’avais envie d’enfoncer le clou avec les Championnats d’Europe à Montpellier en novembre dernier.

Donc avoir mon ticket pour Paris 2024 n’était pas forcément une surprise mais c’était rassurant sur ma condition physique et mes capacités. Quand on va en compétition, ce n’est pas comme à l’entraînement, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Les Jeux Olympiques ou plus largement cette carrière de sportive de haut niveau étaient-ils un rêve d’enfant ?

Quand j’étais toute petite, je ne pensais pas aux Jeux parce que je ne pensais pas qu’ils étaient accessibles. Pour moi, seuls les Teddy Riners pouvaient y aller (rires). J’étais toujours trop petit pour pouvoir les faire. Jusqu’au moment où je suis arrivée à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance, avec des filles qui allaient ou qui avaient participé aux Jeux. Vous vous retrouvez à côté de ces sportives pendant que vous, de votre côté, réfléchissez à votre circuit junior.



Mais vous vous dites qu’un malentendu pourrait aussi vous arriver. Qu’il n’y a rien à perdre. Et Paris 2024, dans ma tête c’était programmé. Je fais partie d’une génération d’athlètes conditionnés pour ces Jeux.

Quels souvenirs gardez-vous de vos années au club de Judo Aramon ?

Un peu de plaisir. Là, je me suis amusé, j’ai assisté à toutes les séances. C’était agréable pour moi. J’ai adoré le club. Mon oncle m’a formé même si, pour être honnête, j’étais peut-être horrible et grossier avec lui (rires).

Vous dites que votre défaite au premier tour des Jeux de Tokyo « a fait (de vous) la personne (que vous êtes) aujourd’hui ». Dans quelle mesure ?

Je crois que lorsqu’on est un sportif de haut niveau, on écrit son histoire, sa carrière. Les Jeux de Tokyo ont été une très bonne expérience mais aussi une très mauvaise. Les mots ne sont pas assez forts pour exprimer à quel point cette élimination au premier tour a été difficile. Mais je suis fort et quand il s’agit de me relever, ce genre d’expérience me pousse à me surpasser et à être encore meilleur. Je me suis fixé un objectif : être champion olympique à Paris.

Cela a créé une rage intérieure qui me motive chaque jour. C’est ce qui te différencie des autres filles. Ce genre d’expérience de vie nous construit, nous apprenons à vraiment nous connaître, nos besoins, nos motivations. Cette rage en moi sera positive. Mon objectif est d’arriver aux Jeux avec toutes mes capacités.

Faire les Jeux Olympiques en France, porter les couleurs de son pays dans son pays, ça fait quoi ?

C’est fou, c’est une chance folle. C’est incroyable. C’est un événement fou et quand c’est dans votre pays, ça l’est encore plus. Et quand on est le seul représentant dans sa catégorie de poids en judo, il n’y a rien de plus beau.

Quelle est pour vous la symbolique des Jeux Olympiques ?

C’est le Saint Graal de tout ce que j’ai fait depuis l’âge de quatre ans. Nous avons déjà fait beaucoup de compétitions avec les filles. C’est une journée qui a lieu tous les quatre ans. Il a une valeur inestimable pour tout athlète. Il est temps d’écrire l’histoire, votre histoire, celle d’une discipline et de votre pays.

Que diriez-vous à la petite Shirine, celle qui combattait sur les tatamis d’Aramon ?

Petit, continue de t’amuser, car sinon ça ne sert à rien. Continuez à croire en vous et donnez-vous à fond.

On sait que les Jeux ont une forte influence sur les inscriptions des clubs. Pensez-vous que vous avez un certain rôle à jouer dans l’avenir du judo et plus particulièrement du judo féminin ?

Certainement. Je sais que nous servons d’exemple à beaucoup de jeunes. Pour eux, rapporter des médailles, surtout lorsque les Jeux se déroulent sur le territoire, est une Source d’inspiration. Je pense que cela va recevoir encore plus de publicité.

Ce que nous voulons, c’est transmettre des valeurs et des messages à travers nos combats. Et ça motivera peut-être les jeunes, par notre manière de parler, de nous mobiliser, notre histoire. Je pense qu’on va sensibiliser beaucoup de monde parce qu’on a commencé comme eux, en club, avec des amis. J’aimerais être un exemple et une Source de motivation pour les jeunes sportifs.

Vous souvenez-vous des premiers Jeux que vous avez vus à la télévision ?

Non, je ne m’en souviens pas. Rio 2016, j’ai regardé et la France a gagné cinq médailles, une belle récolte. Je me souviens aussi de la médaille de bronze de Priscilla Gneto aux Jeux de Londres.

Émilie Sonvico : objectif de qualification

Même si elle n’a pas décroché son ticket pour les Jeux lors du tournoi de qualification olympique organisé début mars, la boxeuse, Uzétienne d’adoption Émilie Sonvico ne lâchez rien : elle compte bien trouver une place sur le ring pour représenter la nation française aux Jeux.

Ses coups résonnent dans la pièce Boxe à Uzès. Face au carrosse et figure de la ville ducale Salem Maharzi, Émilie Sonvico est concentrée et enchaîne les coups dans les pattes d’ours enfilés par son partenaire. Une étape de plus, chez lui, dans sa préparation olympique.

En accord avec sa fédération, la boxeuse s’est permis un petit retour aux sources avant de briguer, par son esprit et la force de ses poings, une qualification pour les Jeux Olympiques. Paris 2024 dans la catégorie des moins de 66 kg.



Après avoir raté le coche en mars dernier lors d’un tournoi de qualification olympique organisé en Italie, l’Uzétienne d’adoption n’a plus le droit à l’erreur : elle doit terminer dans le final four à Bangkok, fin mai, pour espérer décrocher son billet pour l’événement sportif de l’été.

Et la sportive semble au top de sa forme. Tout juste revenue d’un tournoi de préparation aux États-Unis, où elle a disputé la deuxième place, Émilie Sonvico est «plein de confiance“.”J’ai affronté des filles coriaces. Je me sens prêt pour la suite» Après plusieurs semaines dans le Colorado, la sportive a retrouvé Uzès fin avril. “La France a fait l’impasse sur les Championnats d’Europe qui se déroulent à Belgrade (Serbie). La fédération privilégie la préparation olympique et les rencontres avec des pays plus lointains“, précis Émilie Sonvico.

Une sportive comme à la maison

Aujourd’hui âgée de 35 ans, la jeune femme, passionnée de sport depuis l’enfance, explique avoir commencé la boxe « tardivement ». “J’ai fait de l’athlétisme pendant 15 ans, à haut niveau (champion de France de sprint chez les cadets-juniors, titre sur 100 m et 200 m, ndlr) mais une blessure au genou m’a obligé à arrêter, se souvient l’athlète. Un jour, ma meilleure amie m’a proposé d’essayer la boxe, histoire de me défouler.r”.

C’est ainsi que commence à se dessiner la deuxième carrière sportive d’Émilie Sonvico, à seulement 20 ans. Un an plus tard, elle quitte la région parisienne d’où elle est originaire pour la cité ducale et rejoint le club local. A Uzès, elle « respire mieux ». C’est là que se trouve son club préféré, qu’elle fréquente dès que son programme sportif de haut niveau le lui permet.

Dans ce club, je me sens chez moi, choyée et nichée, sourit-elle. Malheureusement, je suis la seule fille titulaire d’un permis maintenant. On pense souvent que la boxe est un sport d’hommes, mais les femmes peuvent aussi y venir. Le club d’Uzès est très ouvert et inclusif. Et puis, si jamais quelqu’un me dérange, c’est réglé sur le ring (rires)« . Parallèlement, Émilie Sonvico est également à l’emploi du Ville d’Uzès au service des Sports et Loisirs.Cela me fait du bien de travailler et de changer d’air. Être en équipe de France, c’est très excitant. On va aux compétitions, on passe notre vie dans les hôtels… Parfois, au réveil, je ne sais plus où je suis. Alors ça me fait du bien de dormir dans mon lit..


« Je suis né dans une famille de sportifs. Les Jeux ont toujours été présents dans ma vie”
Émilie Sonvico pour Le Républicain d’Uzès.


Si l’ultime tournoi de qualification pouvant lui offrir une place sur le ring de l’Arena Paris Nord de Villepinte débute le 26 mai, Émilie Sonvico et les autres membres de la délégation et du staff français prendront leur envol le 8 mai.le temps d’acclimatation aux conditions climatiques et alimentaires. Derrière, on continue le tournoi« .

Une compétition « à élimination directe » qui oblige la boxeuse à atteindre les demi-finales si elle ne veut pas voir ses rêves olympiques disparaître. “Dans la catégorie, il y a quatre places pour les Jeux», poursuit la sportive.



Émilie Sonvico en est convaincue : elle a les clés pour décrocher son billet pour les Jeux et ne regarde pas en arrière. “Il y a très peu de regrets concernant les grands événements comme le tournoi de Busto Arsizio (Italie). Nous donnons tout et ce qui doit arriver arrive. Aujourd’hui, je suis plus mature physiquement, avec une bonne densité musculaire. J’ai la capacité d’explosivité et de vitesse, c’est ma grande force. La boxe est un jeu d’échecs. Il faut être là le grand jour, au bon moment..

Participer aux Jeux à Paris serait hautement symbolique pour l’athlète.qui a vu construire le Stade de France“.”Je suis né dans une famille de sportifs. Les Jeux ont toujours été présents dans ma vie. J’avoue que j’aurais préféré participer aux Jeux de Rio car c’est plus exotique ou à Tokyo pour ramener une valise pleine de téléphones portables (rires)« Mais organiser les Jeux dans votre pays représente une pression supplémentaire.

Nous sommes regardés et aux yeux du public, il y a une vraie entraide. S’ils pouvaient monter sur le ring pour vous aider, la foule le ferait. Et dans le pire des cas, si je ne suis pas qualifiée, je serai à l’Aréna pour soutenir mes amis», conclut Émilie Sonvico en enfilant ses gants.

 
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