Lire son courrier peut être pénible alors qu’il s’agit généralement de factures. Mais quand on reçoit une lettre, prétendument envoyée par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), intitulée «Vous devez quitter la Suisse d’ici la fin de l’année», c’est quelque chose à relativiser. Ladite missive a été récemment reçue par plusieurs personnes germanophones, dont notamment un journaliste de « 20 Minuten ».
Une lettre a tout pour être considérée Comme officielle. L’en-tête est bien celui du SEM, un QR code est visible, ainsi qu’un « numéro d’identification personnel » et les termes utilisés sont du vocabulaire juridique. Pourtant, rien n’est authentique. Il s’agit donc d’une fausse lettre.
Selon Reto Kormann, porte-parole du SEM, le service fédéral a reçu une vingtaine de témoignages: «Cela concerne des personnes de différentes nationalités, dans différents cantons, branches professionnelles et régions linguistiques.» Le communicateur explique que des emails frauduleux ont déjà été envoyés par le passé au nom du SEM. Une plainte sera déposée contre un inconnu.
Comme les lettres sont destinées uniquement aux titulaires d’un permis de séjour non suisses, des soupçons de racisme surgissent. C’est le cas de Beat Gerber, porte-parole d’Amnesty International, qui se dit extrêmement choqué par la méthode des voyous : « C’est une manière extrêmement perfide d’effrayer les gens ». Les véritables intentions des auteurs restent à prouver.
D’un point de vue juridique, ces risques sont élevés : « Pour la seule falsification de documents, l’auteur pourrait être condamné à une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison », explique Christian Lez, du cabinet d’avocats Lenz & Caduff. L’avocat mentionne que les criminels pourraient également être poursuivis pour contrainte.
