« Ecolo est devenue la petite branche du PS »

C’était un gouvernement de transition. Un gouvernement qui était là pour gérer les crises. Pour le MR, l’extension de deux réacteurs nucléaires est le point majeur du bilan de cette majorité. Pour le reste, nous étions dans une gestion quotidienne et une gestion de crise, dans des ajustements. Le gouvernement De Croo a fait la fausse promesse d’un redéploiement exceptionnel du pays. En fait, Vivaldi se basait sur le plus petit dénominateur commun entre sept partis. Le MR a fait ce qu’il fallait pour éviter les catastrophes : la fin du nucléaire, une réforme fiscale qui aurait été extrêmement négative, des aventures particulières en politique étrangère….

En politique étrangère ?

Je pense aux réticences de certains au sein du gouvernement à fournir du matériel à l’Ukraine. Même pour les casques et les gilets pare-balles… Et je ne parle pas de la discussion sur la livraison de nos vieux F-16. Au Moyen-Orient, nous sommes confrontés à un premier délire anti-israélien de gauche alors qu’il faut être à équidistance et trouver les meilleures solutions pour les populations civiles.

Vous parlez d’un gouvernement « de transition » concernant Vivaldi. Mais une transition entre quelles situations ?

Entre l’ancien et le nouveau monde… Le gouvernement De Croo était une transition entre le gouvernement réformateur à majorité « suédoise » (MR, CD&V, N-VA, Open VLD) dirigé par Charles Michel et le futur gouvernement fédéral qui aura d’approfondir ces réformes qui ne sont pas remises en cause. Nous en avons vraiment besoin pour bien préparer le bicentenaire de la Belgique.

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Alors, logiquement, vous réclamez l’établissement d’un « II suédois » après le 9 juin ?

Le noyau du prochain gouvernement doit être le centre-droit, avec les partis « suédois ». Il faut y trouver le CD&V, le MR, l’Open VLD et la N-VA. Mais je vois que, du côté francophone, certaines choses se dessinent…

Vous évoquez la possibilité d’une alliance entre le PS, Ecolo et Les Engagés ?

Ce que je sais, c’est que Les Engagés ne pourront pas mettre en oeuvre leur programme avec le PS et l’Écolo. Si Les Engagés sont sincères, ils doivent reconnaître que leur vision du nucléaire ne sera pas possible avec les écologistes. Pas plus que la limitation dans le temps des allocations chômage auprès du PS. Sur le renforcement de l’excellence dans l’enseignement, on voit depuis la remise en cause de la réforme du décret Paysage que cela ne se fera pas non plus avec le duo PS/Ecolo….

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Alors, le « Suédois », avec Les Engagés en plus…

Je pense que ce noyau serait très favorable aux réformes. S’il est trop court en nombre de sièges, on verra si on s’ouvre à la famille socialiste ou à la famille écologiste. Mais les écologistes ont montré beaucoup de lacunes et de faiblesses sur leurs thèmes de prédilection. En matière d’énergie, par exemple, nous avons assisté ces dernières années à la faillite totale de leur système. En matière d’éthique, Écolo a connu de sérieux problèmes. Notamment au sein du cabinet Schlitz. La politique autrement, c’est plutôt la politique pire… En matière d’environnement, la gestion du dossier Pfas et celui des PCB par le ministre Tellier est époustouflante. Si elle avait été libérale, elle aurait dû démissionner. Le modèle Eco a échoué. Et il a échoué dans les moments de crise. Pour quoi ? Car le modèle Ecolo est celui d’un enfant gâté. Cela peut paraître séduisant quand tout va bien, mais, mis en pratique, cela s’avère totalement hors de propos. Ce modèle est plein d’illusions.

Alors, vous excluez les Verts des futures coalitions si vous en avez l’occasion ?

Ceux qui excluent par avance les démocrates jouent un jeu dangereux. Pour le MR, le tabou concerne uniquement le Vlaams Belang et le PTB. Mais je dis ceci aux électeurs : donnez-moi un mandat pour gouverner au centre-droit et de préférence sans les Verts. Leur seul modèle de survie est de rester collés au PS. Écolo est devenu la petite branche du PS. Écolo avait promis de n’être ni de gauche ni de droite. Mais ils sont en réalité très, très à gauche.

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Quelle mesure faudrait-il supprimer en priorité pour le MR, s’il ne fallait en retenir qu’une ?

En matière d’éducation, le MR n’est pas un grand admirateur de l’extension du « tronc commun ». Il faudra également faire une analyse plus générale réinitialiser du pacte d’excellence devenu usine à gaz et qui concerne trop de choses disparates. Dans un futur gouvernement (de la Fédération Wallonie-Bruxelles), des objectifs clairs devront être fixés.

Quelle mesure le MR prendrait-il en priorité dans les futurs gouvernements ?

Il est difficile d’en citer une seule car notre programme repose sur une cohérence globale entre les différentes mesures. Si je pouvais encore en citer deux : d’abord, la baisse d’impôts de 10 milliards sur les travailleurs, compensée par la réduction des dépenses publiques et l’activation des demandeurs d’emploi ; deuxièmement, la réforme globale et définitive de l’éducation avec, surtout, l’évaluation des capacités de lecture, d’écriture et de comptage en troisième école primaire. Un enfant qui a des difficultés à ce niveau est un enfant qui verra la suite de sa scolarité handicapée ainsi que le reste de sa vie. En garantissant cela, nous changerons beaucoup de choses. Le redoublement coûte aussi 400 millions d’euros chaque année…

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