une machine révolutionnaire testée pour extraire la Jussie des eaux du Lot

une machine révolutionnaire testée pour extraire la Jussie des eaux du Lot
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l’essentiel
Un nouveau type d’engin amphibie a été testé cette semaine à Temple-sur-Lot, sur la rivière Négrésille, un des affluents du Lot. Objectif : déraciner une plante envahissante, Jussie, grâce à cette machine pleine de technologie.

Ils envahissent parfois toute la largeur du fleuve, là où le courant est le plus faible. Pour l’œil comme pour le milieu aquatique, tout cela n’est pas bon. Au fil des années, les plantes envahissantes sont devenues un véritable problème pour le Lot et ses affluents, de Port de Penne à l’Aiguillon et son confluent avec la Garonne. La principale nuisible est la Jussie, une plante exotique qui prospère un peu trop dans la vallée du Lot. Et pour l’instant, aucune solution miracle n’existe pour en venir à bout.

Ce qui suscite beaucoup d’inquiétude chez les communes touchées par l’invasion de la Jussie. « Personne ne nous apporte la solution, ni l’Etat, ni la Région, ni le Département. Nous le chercherons nous-mêmes», déplore le président du Syndicat Mixte de la Vallée du Lot (Smavlot 47), Jacques Borderie. Les expériences se déroulent donc bien. Et cela pourrait rapidement se concrétiser après les essais concluants réalisés cette semaine sur la rivière Négrésille, un des affluents du Lot au Temple. Là, devant des élus mais aussi des écoliers venus observer « la bête », un engin passe de l’eau à la terre ferme comme si de rien n’était.

Dans l’eau comme sur terre, cet engin peut faire l’équivalent du travail de 10 personnes.
DDM GB

« Nous avons estimé la superficie des massifs de Jussie présents à 50 hectares »

Cet engin amphibie est piloté par la société MT Faucardage, venue tout droit de Charente. Pour ce projet, la mission est simple : déraciner le Jussie et le déposer sur les berges, en un temps record. Grâce à une griffe fixée à l’avant, ce « char de rivière », juché sur des chenilles, permet d’avancer aussi bien sur terre que dans l’eau. Les maires des communes impactées par la prolifération de cette plante envahissante semblent conquis par la démarche. L’arrachage est efficace, la machine se déplace sur des plans d’eau peu profonds et il n’y a pas besoin de grue pour déplacer la plante arrachée de l’eau vers les berges.

« Du port de Penne à l’Aiguillon, nous avons calculé la superficie des massifs de Jussie présents dans les cours d’eau à 50 hectares », explique Avril Cantin, chef de la division fluviale du Smavlot 47. Ayant rejoint le syndicat commun en 2005, Jussie était déjà un sujet de discussion à cette époque. Il y a un souci pour le paysage, sur les plages et pour la pêche, mais aussi pour l’environnement. « Le réchauffement de l’eau fait progresser celle-ci. Le développement des herbiers marins sature le milieu, sature l’oxygène, empêche la lumière de pénétrer au fond de l’eau. Toutes les populations de poissons sont pénalisées », analyse l’expert.

Que faire des plantes une fois arrachées ?

Une seule machine peut arracher entre 1 000 et 2 000 m² de plants en l’espace d’une journée. « L’équivalent de 10 personnes » dit-on du côté de MT Faucardage. Mais déraciner ne veut pas dire éliminer. « C’est utopique de penser qu’on peut les éradiquer. Mais on peut au moins contrôler leur prolifération dans les zones les plus problématiques, comme les plages, les centres-villes, les confluents et les ouvrages de navigation», assure Avril Cantin. Les retirer avec cette machine ralentira la repousse, et la machine ne reviendra qu’un ou deux ans plus tard.

Reste également à savoir quoi faire de Jussie déchiré. Là encore, aucune réponse technique ne s’est avérée concluante. Des élus et techniciens du Smavlot 47 souhaitent étudier l’option de la méthanisation. Des contacts ont été pris avec Total Biogaz à Villeneuve-sur-Lot pour voir si cette plante invasive pourrait effectivement contribuer à la production de gaz vert et de digestat pour les sols. La possibilité de broyage et de compostage est également à l’étude.

Une telle technologie a également un coût. La machine seule, selon les options et la taille, varie entre 150 000 et 200 000 euros. Vous aurez également besoin d’une remorque capable de transporter cette machine. Au total, l’investissement s’élèverait à environ 300 000 euros. « La difficulté, c’est aussi d’avoir des chauffeurs capables de piloter ces engins » prévient MT Faucardage. Smavlot compte étudier la possibilité de partenariats et d’aides du Fonds vert pour obtenir des financements et limiter l’impact pour les communes. « Il faut que ce soit la solution qui nous fasse dépenser le moins possible », assure Jacques Borderie. L’ambition est désormais dans toutes les têtes : « rendre le Lot aussi propre et aussi beau qu’il l’était avant l’arrivée des Jussie ».

 
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