une marque indélébile pour les locataires

De plus en plus de locataires craignent que les recours devant le Tribunal administratif du logement (TAL) ne compliquent leurs recherches de logement, nuisant à leur réputation auprès des propriétaires, en pleine crise du logement. Un groupe de défense des droits des locataires au Québec, qui n’a jamais reçu un aussi grand nombre d’appels à ce sujet, réclame l’anonymisation des décisions rendues par le Tribunal.

Je viens de raccrocher avec une locataire qui avait peur d’utiliser ses recours devant la Cour de peur d’avoir un dossier qui lui porterait préjudice dans le futurconfie Nicole Dionne, coordonnatrice au Bureau d’animation et d’information en habitation du Québec métropolitain (BAIL), en allant le rencontrer.

Nicole Dionne souhaite que les décisions rendues au Tribunal administratif du logement (TAL) soient anonymisées.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Depuis début janvier, le LOCATION compte plusieurs dizaines d’appels de locataires inquiets à ce sujet. Les causes sont diverses : certains n’osent pas contester un avis d’augmentation de loyer, d’autres, un avis de reprise de logement.

Nous avons toujours reçu des appels de locataires inquiets d’un éventuel dossier à leur nom, mais depuis janvier, cela n’a plus rien à voir. C’est terrible.

Une citation de Nicole Dionne, coordonnatrice au Bureau d’animation et d’information en habitation du Québec métropolitain (BAIL)

Le service juridique de Juripop constate également une tendance où les locataires hésitent avant de faire valoir leurs droits peur des représailles Ou peur qu’un fichier leur nuise long terme.

En principe, un propriétaire peut refuser de louer un appartement s’il a la preuve que le locataire a manqué à ses obligations dans le passé ou s’il est en défaut de paiement, mais le simple fait d’avoir contesté une augmentation de loyer ne devrait pas être un motif du refus, explique Sophie Gagnon, avocate et directrice générale de Juripop.

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Sophie Gagnon, avocate et directrice générale de Juripo. (photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Marie-Ève ​​Cloutier

Il est clair qu’en période de pénurie d’appartements, il est difficile de savoir sur quoi comptent réellement les propriétaires pour louer un logement.admet l’avocat, précisant qu’une réclamation à PNLlaisse des traces.

Plusieurs locataires ont écrit à Radio-Canada et ont déclaré hésiter à contester un avis d’augmentation de loyer qui leur semblait déraisonnable ou un avis de reprise de logement de peur que leurs actes nuisent à leur profil de locataire dans le futur. Aucun n’a voulu s’identifier et témoigner ouvertement.

Nous ne sommes plus des mauvais payeurs

Dave, un père de famille de la région de Québec, n’a pas payé son loyer en 2016, alors qu’il éprouvait des difficultés financières. Ce manquement à ses obligations, constaté dans les registres publics, lui reste gravé.

il y a des années, il a coupé tout contact avec nous. Nous ne pouvions pas expliquer », « texte » : « Début mars, j’ai trouvé une maison parfaite pour mon partenaire et mes quatre enfants. Nous sommes passés au crédit, nous étions sur le point de signer le bail, mais lorsque le propriétaire est tombé sur ce dossier d’il y a huit ans, il a coupé tout contact avec nous. Nous ne pouvions pas expliquer”}}”>Début mars, j’ai trouvé une maison parfaite pour mon conjoint et mes quatre enfants. Nous sommes passés au crédit, nous étions sur le point de signer le bail, mais lorsque le propriétaire est tombé sur ce dossier d’il y a huit ans, il a coupé tout contact avec nous. Nous ne pouvions pas expliquerraconte Dave, rencontré dans le logement à loyer modique où il vit depuis huit ans.

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Dave n’a pas voulu révéler son nom de famille de peur que son témoignage n’interfère avec sa recherche de logement.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Un hébergement lui a été refusé sous prétexte qu’il voulait cacher la décision rendue en 2016, selon des SMS consultés.

je ne voulais rien cacher, plaide celui qui affirme ne s’être jamais fait poser de questions sur les défauts de paiement. Le quadragénaire ajoute quedepuis, l’eau a coulé sous les ponts. Il affirme avoir redressé sa situation financière, remboursé ses dettes et affirme avoir récemment accepté un nouvel emploi plus rémunérateur.

$, est-ce que ça doit me suivre toute ma vie ? Où est la logique là-dedans ? », « texte » : « Si vous avez une dette auprès d’Equifax ou de TransUnion, elle disparaît au bout de six ou sept ans. Moi, puisque j’ai fait une erreur de 2600$, est-ce que ça doit me suivre pour le reste de ma vie ? Où est la logique là-dedans ?”}}”>Si vous avez une dette auprès d’Equifax ou de TransUnion, elle est effacée au bout de six ou sept ans. Moi, puisque j’ai fait une erreur de 2600$, est-ce que ça doit me suivre pour le reste de ma vie ? Où est la logique dans ceci?il dénonce.

Une solution : rendre les fichiers anonymes

Les décisions rendues au Tribunal administratif du logement sont disponibles au registre de la Société québécoise d’information juridique (SOQUIJ) ainsi que sur le rôle en ligne du PNLdeux ressources gratuites accessibles à tous.

Des organisations, telles que LOCATIONau Québec, souhaiteraient que ces dossiers soient anonymisés, comme c’est déjà le cas en droit de la famille ou en protection de la jeunesse.

Si on supprimait les noms des locataires et les remplaçait par des initiales ou autres, comme cela se fait déjà dans d’autres types de décisions, on améliorerait grandement la vie des locataires, c’est certain.» clame Nicole Dionne.

Et même si les locataires expriment des regrets ou souhaitent repartir à zéro, aucune disposition de la loi en matière civile ne prévoit qu’un dossier puisse disparaître des archives publiques, même des années plus tard.

Les décisions du Tribunal sont transmises à la Société québécoise d’information culturelle (SOQUIJ) qui les rend accessibles au public sur son site Internet conformément à l’article 6 du Règlement sur la diffusion de l’information et sur la protection des renseignements personnels.en a informé l’institution par écrit.

Le Tribunal administratif du logement est l’un des tribunaux administratifs les plus occupés au Canada. Elle a tenu 70 885 audiences et rendu 41 550 décisions au cours des exercices 2022 et 2023. Le délai d’attente moyen pour une première audience est d’un peu plus de deux mois et demi.

Un dépôt de garantie pour mettre en confiance

L’anonymisation des décisions rendues à la TAL n’est pas possible pour la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ). Pour le président du conseil d’administration, Éric Sansoucy, l’accès du public à ce registre est le moindre pour mesurer le risque auquel il est exposé.

>>Éric Sansoucy devant la caméra.>>

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Éric Sansoucy, président du conseil d’administration de la CORPIQ, souhaite que Québec autorise le dépôt de garantie.

Photo : Radio-Canada

Sans compensation, si nous laissons le propriétaire livré à lui-même, nous n’avons aucune flexibilité pour permettre qu’un passé soit caché.il mentionne.

Pour permettre aux locataires, comme Dave, d’avoir droit à une seconde chance, Éric Sansoucy plaide pour l’autorisation du dépôt de garantie pour sécuriser le propriétaireune pratique interdite au Québec, mais permise dans les autres provinces.

Si, en analysant un jugement, on se rend compte qu’un ancien propriétaire a demandé une augmentation de loyer déraisonnable, cela s’explique facilement, mais si chaque année un locataire conteste son avis d’augmentation de loyer, il y a querelle et personne ne veut perdre son temps chaque année. .

Une citation de Éric Sansoucy, président du conseil d’administration, CORPIQ

Et si un locataire ne parvient tout simplement pas à trouver un logement, compte tenu de ses défauts passés ?

C’est à l’État de prendre ses responsabilités et d’aider cette personne à trouver un logement, plutôt que de faire porter la responsabilité sur les épaules d’un propriétaire.répond M. Sansoucy.

Jouez la carte de la transparence

Toutes les parties prenantes s’accordent cependant sur une chose : rien de tel que de jouer cartes sur table et d’être transparent dans son processus de location.

Si nous sommes capables de démontrer que nous payons nos factures, que nous avons un revenu et que nous pouvons mettre la main sur une lettre de référence de notre employeur ou d’un ancien propriétaire, cela facilite l’accès au logement.indique Nicole Dionne de LOCATION.

Éric Sansoucy du CORPIQ est d’accord dans le même sens. Notifier un futur propriétaire d’un historique PNL est une preuve de transparence et peut établir un climat de confiance pour l’avenir.

En attendant, Dave espère toujours qu’un propriétaire voudra lui donner une seconde chance, même s’il envisage d’autres options. Nous avons compris que trouver un logement allait être difficile, alors nous sommes passés en mode « épargner » pour essayer de trouver une maison. Nous sommes là.

 
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