Faits divers – Justice – Le procès de 11 hommes jugés pour relations sexuelles avec une mineure s’ouvre dans le Nord – .

Parmi les prévenus, 5 sont poursuivis pour « usage de prostitution sur mineur », et 6 pour « agressions sexuelles sur mineur ». Ils sont, par ailleurs, tous soupçonnés de « racolage » et de « détention d’une image pornographique de mineur ». Ces 11 prévenus sont âgés entre 25 et 60 ans.

Un douzième prévenu n’est poursuivi que pour « sollicitation » et « détention d’une image pornographique de mineur ». Premier homme appelé à la barre, ce dernier, 46 ans, a reconnu un échange de photos à caractère sexuel avec l’adolescente. “Pour moi, elle avait 18 ans, c’est clair», a-t-il assuré, rappelant que c’était l’âge qu’elle a renseigné sur coco.fr, sur lequel il suffit de donner son sexe, son âge, son code postal et un pseudo, sans aucun contrôle.

14 ans au moment des faits

Elle avait “14 ans au moment des faits», répond le président du tribunal. “Nous ne sommes pas tous pareils», s’est-il défendu, le procureur soulignant que, père de trois filles âgées de 18 à 25 ans, il les voyait grandir et évoluer physiquement. “Tu ne voulais pas te poser la question», a répondu Grégory Frère, l’avocat de la jeune fille.

Un autre prévenu déjà jugé dans cette affaire pour « usage de la prostitution sur mineure » a été condamné en février à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis. L’enquête a débuté lorsque les parents de l’adolescente se sont présentés à la gendarmerie de Bouchain (Nord) en avril 2023, inquiets de son absence, a rappelé le président du tribunal.

Des rendez-vous via Snapchat et Coco.fr

Retrouvée au domicile d’un des prévenus dans le Pas-de-Calais, elle a expliqué sa fuite par un «besoin d’être seul», justifié notamment par l’alcoolisme de sa mère. Les recherches ont montré que la victime entretenait des relations rémunérées avec de nombreux adultes, via Snapchat et le site de rencontres et de prostitution coco.fr, devenu coco.gg.

L’enquête a permis d’identifier 54 comptes avec lesquels l’adolescente échangeait notamment des photos de nu. Lors de l’enquête, son père a indiqué que l’année scolaire de la jeune fille avait été marquée par un «baisse des notes” et une “changement physique», alors que sa mère lui faisait remarquer qu’elle avait «toujours sa couverture dans son lit« . En garde à vue, certains ont fini par admettre qu’ils savaient que la jeune fille était mineure.