Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, pointe du doigt l’arrivée des immigrants temporaires pour expliquer les retards du gouvernement dans l’ouverture des classes de maternelle 4 ans.
En un an, Québec a ouvert 74 de ces classes : il y en a donc 1 660 en activité, contre 1 586 à la même date l’an dernier.
Parallèlement, « nous avons 1 267 classes de francisation et d’accueil pour les immigrants temporaires », a souligné mercredi le ministre Drainville. Il s’est dit incapable d’ouvrir davantage de classes de maternelle de 4 ans.
« Nous voulons créer des classes [de maternelle 4 ans], mais nous avons besoin d’enseignants, nous avons besoin de locaux. Et la plupart de mes collaborateurs, dans certains centres de services scolaires, servent surtout à instruire les nouveaux arrivants», a-t-il déploré. « Dans certains cas, j’inaugure une école toute neuve, il aurait dû y avoir des crèches de 4 ans, et pourquoi n’y en a-t-il pas ? Parce que nous devons former un plus grand nombre d’élèves que prévu et, dans certains cas, ce sont de nouveaux arrivants », a poursuivi M. Drainville.
Les enseignants affectés aux « nouvelles classes de francisation et d’accueil sont des enseignants que je pourrais utiliser dans d’autres contextes, par exemple en maternelle 4 ans. Mais je ne les ai pas », a-t-il également déclaré. En janvier, le ministre avait dit craindre que la « barre ouverte en matière d’immigration » du gouvernement fédéral ne provoque un « effondrement » du système éducatif québécois.
Face à lui, la députée libérale Madwa-Nika Cadet a rappelé que la Coalition Avenir Québec avait été prévenue à plusieurs reprises — et avant la hausse de l’immigration temporaire — des difficultés liées à l’ouverture des classes de maternelle 4 ans. . « Était-ce une mauvaise idée ? » a-t-elle demandé au ministre. “C’était une très bonne idée”, a-t-il répondu aussitôt.
En 2018, la Coalition Avenir Québec s’est engagée à ouvrir 5 000 classes de maternelle 4 ans pour 2023-2024. Une fois au pouvoir, le parti de François Legault s’est plutôt engagé à livrer 2 600 classes en 2025-2026. Cette promesse a encore été revue, en février 2023, lorsque l’objectif de 2 600 classes a été repoussé à un éventuel troisième mandat caquiste, en 2029-2030.