Le CIUSSS peine à réhabiliter les jeunes de Val-du-Lac, reconnaît son PDG

Le CIUSSS peine à réhabiliter les jeunes de Val-du-Lac, reconnaît son PDG
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Le Dr Stéphane Tremblay s’est rendu à Val-du-Lac au cours des dernières semaines pour y rencontrer des employés qui souhaitaient parler directement à leur PDG. Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a également demandé au Dr Tremblay de s’y rendre.

Tout cela fait suite aux événements survenus fin mars, lorsqu’une intervention policière a eu lieu après la désorganisation d’un groupe de jeunes. Par la suite, plusieurs employés se sont prononcés, notamment dans nos pages, pour dénoncer les conditions de travail à la maison des jeunes.

Dans une interview exclusive accordée à La galeriele PDG du CIUSSS admet que son établissement n’est pas en mesure de remplir sa mission de réadaptation pour les jeunes placés à Val-du-Lac, un milieu dédié à la réadaptation.

« Nous avons des mesures à prendre. Nous avons fortement augmenté notre capacité d’hébergement, ce qui nous limite en termes de réhabilitation », explique-t-il.

Essentiellement, il y a actuellement 45 jeunes hébergés de plus que le nombre de places théoriquement disponibles, précise le Dr Tremblay. On parle concrètement de 171 jeunes pour 126 places.

Plusieurs facteurs expliquent cela, par exemple le transfert de certains services de la Montérégie vers l’Estrie, la complexité croissante des besoins des jeunes et le manque de ressources alternatives. Selon le PDG, plusieurs jeunes placés à Val-du-Lac seraient mieux servis dans d’autres types de ressources, inexistantes ou très peu présentes dans la région.

Cette réalité oblige le CIUSSS à ouvrir de plus en plus d’unités de débordement, comme celle de la rue Bowen Sud, mais signifie également que le personnel est surmené. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de roulement élevé de personnel, cette surcharge rend très difficile la « création de liens » avec les jeunes, note Stéphane Tremblay.

« Il est important, dans un centre de réadaptation, que le personnel soit stable afin de tisser du lien avec nos jeunes pour interagir avec eux. […] Notre défi, jusqu’à récemment, était que les travailleurs devaient travailler sur plusieurs unités en peu de temps. Le lien est plus difficile à créer, ce qui rend plus compliqué l’accompagnement des jeunes et la qualité des services », dit-il.

« Si l’on remonte quelques années en arrière, lorsqu’un nouvel employé arrivait, il rejoignait une équipe pleine d’expérience, donc la personne était guidée et encadrée. Aujourd’hui, ce n’est plus présent», renchérit la directrice générale adjointe des programmes sociaux et de réadaptation du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Karine Duchaineau.

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Karine Duchaineau et Stéphane Tremblay ont rencontré, avec d’autres membres de la direction du CIUSSS, les équipes de Val-du-Lac. (Maxime Picard/La Tribune)

Sécurité et services pour les jeunes

Après environ quatre heures de rencontres avec les employés locaux, deux principaux irritants ont été identifiés au PDG du CIUSSS dans la réalité du travail à Val-du-Lac : la sécurité de leur lieu de travail et la difficulté – voire l’impossibilité – de réaliser les travaux de réadaptation. des jeunes.

Sur ce premier point, les données obtenues par La galerie grâce à Loi sur l’accès aux documents détenus par les organismes publics démontrent que 157 accidents liés à la violence physique et/ou verbale ont été signalés au cours du dernier exercice contre des employés de Val-du-Lac. On parle donc de 13 par mois.

Un point ciblé par les salariés pour améliorer la sécurité est l’amélioration des mesures de contrôle sur les jeunes, par exemple la fouille des sacs à dos au retour de l’école, une pratique interdite ces dernières années.

L’enregistrement audio d’une rencontre entre les dirigeants du CIUSSS et les professionnels de Val-du-Lac que nous avons écouté démontre que certains travailleurs se sentiraient plus en sécurité si de telles fouilles étaient à nouveau permises.

« Pour les mesures de contrôle, c’est un peu plus compliqué, car tout est dans l’interprétation de la loi et comment on l’applique dans le respect des droits des jeunes. C’est un travail en cours […] avec le soutien de notre litige», indique Karine Duchaineau.

Par ailleurs, le CIUSSS veut miser sur la « stabilisation » de ses équipes de travail à Val-du-Lac et sur la formation continue de ses jeunes employés pour agir à la fois sur la sécurité des travailleurs et sur les services rendus aux jeunes. .

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Créer des liens avec les jeunes de Val-du-Lac est plus difficile en raison du contexte de travail actuel, indique Stéphane Tremblay. (Archives La Tribune)

Par Juin

Et l’horizon que s’est fixé le CIUSSS pour obtenir des résultats concrets est ambitieux : le PDG s’est donné d’ici juin pour constater une amélioration.

« Dans deux mois, j’aurai deux questions aux salariés : « Le vent a-t-il tourné ? et “avez-vous participé à des éléments?”

— Dr Stéphane Tremblay

Car la participation des salariés à l’amélioration du cadre de travail est, selon lui, « essentielle ». Il s’agit d’ailleurs à ses yeux d’un élément essentiel pour changer rapidement le cours des choses.

« Lorsque nous donnons de l’espace aux employés et les laissons s’exprimer et prendre des décisions qui influenceront leur lieu de travail, cela ne nous amène pas toujours là où nous serions allés en tant que gestionnaires, mais cela nous amène certainement dans le meilleur endroit possible pour l’utilisateur » insiste le PDG, disant vouloir s’inspirer d’initiatives similaires réalisées au CIUSSS au cours des dernières années, notamment au bloc opératoire de l’Hôpital Fleurimont.

Le Dr Tremblay croit fondamentalement qu’il est possible d’améliorer la situation à Val-du-Lac d’ici juin. Un groupe de travail composé d’employés et de gestionnaires est déjà à pied d’œuvre pour y parvenir.

Karine Duchaineau a néanmoins nuancé que tous les problèmes ne seront pas réglés en deux mois. Ce qui est souhaité du CIUSSS d’ici juin, c’est la mise en place de petits changements plus rapides qui contribueront ultimement à remédier à la situation.

“On parle de victoires rapides. Ce sont des gains qui peuvent être réalisés rapidement et qui amélioreraient la qualité du milieu de travail, mais qui, pour plusieurs raisons, n’ont pas été réalisés dans le passé », explique-t-elle.

«On pense aux équipements, comme les talkies-walkies, par exemple», poursuit Mme Duchaineau. […] Il faut aussi, quand on fait victoires rapides, faire en sorte que la situation initiale qui a conduit à la non-obtention de ces gains ne se reproduise pas. Nous abordons donc également le contexte en même temps.

La direction du CIUSSS de l’Estrie-CHUS sera de retour le 6 mai prochain pour visiter Val-du-Lac en compagnie du ministre Lionel Carmant et des députés de Sherbrooke, Christine Labrie, Saint-François, Geneviève Hébert et Richmond, André Bachand.

 
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