qu’en pense le sénateur et président des élus du Lot ? – .

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Par Jean-Claude Bonnemère
Publié le

25 avril 24 à 7h00

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Jean-Marc Vayssouze-Fauresénateur et président duAMF 46 (Association des maires et élus du Lot), a elle-même utilisé le caméras de vidéoprotection, en tant que maire de Cahors ; Fort de son expérience et de ses responsabilités, il répond aux questions de la Rédaction d’ActuLot.fr et de La Vie Quercynoise à ce sujet.

Les caméras de vidéosurveillance permettent-elles de lutter contre la délinquance, les incivilités, le trafic de drogue, ou encore les attentats ? Jean-Marc Vayssouze-Faure répond à nos questions :

23 communes du Lot utilisent déjà des installations de caméras de vidéoprotection. Faut-il s’attendre à ce que ce type d’installation se généralise dans les années à venir ?

Jean-Marc Vayssouze-Faure : Le sujet de la vidéosurveillance n’est plus tabou aujourd’hui et de nombreuses communes y ont recours, y compris certaines petites, pour des raisons bien précises. Bien évidemment, ces installations représentent un coût d’investissement auquel s’ajoutent bien entendu des frais de maintenance. Certes, on peut s’attendre à une expansion de ces installations, même si en règle générale, ces caméras sont utilisées dans des lieux à fort trafic.

Pensez-vous que c’est un outil efficace dans la lutte contre la délinquance, les incivilités, etc. ?

C’est toujours difficile de faire parler les chiffres. Pour ma part, j’ai le sentiment que ces installations ont un effet dissuasif, avec certainement le risque de générer un déplacement des incivilités vers des endroits qui en étaient épargnés. Tout de même, l’avantage des caméras lorsque des méfaits surviennent est de pouvoir retrouver plus facilement le ou les auteurs. Dans plusieurs résolutions de dossiers, il a été possible de confondre le(s) auteur(s) d’une infraction, grâce aux caméras. L’utilisation d’images issues de caméras permet parfois d’élucider un litige en cas d’accident de la route. La caméra est certainement utile en termes de dissuasion et de résolution dans un certain nombre de scénarios. Cela dit, il ne faut pas croire que cela résoudra toutes les difficultés. Ce n’est pas parce que des caméras ont été installées qu’il n’y aura plus d’incivilités ou de violences. Dans certaines grandes villes où le nombre de caméras est impressionnant, l’insécurité et les incivilités demeurent malheureusement !

Encouragez-vous ce type d’installation ?

Installée dans de bonnes conditions et utilisée correctement, une caméra de vidéoprotection n’est pas anodine. A cet égard, j’invite les maires à contacter leurs interlocuteurs à la gendarmerie ou à la police nationale, qui sauront, le cas échéant, vous prodiguer de bons conseils sur la mise en place éventuelle d’un tel système. Encore une fois, il ne faut pas s’attendre à ce que ces dispositifs résolvent tous les problèmes. Toutefois, en tant que président de l’association des élus du Lot, je vous rappelle que l’utilisation de ces caméras relève de la compétence des maires et les communes sont totalement souveraines pour prendre une telle décision. De la part de l’AMF, il n’y a aucune directive en la matière, d’une manière ou d’une autre. Je respecte pleinement l’autonomie des communes et leur sensibilité à ce sujet.

Quelle est votre expérience sur ce sujet en tant qu’ancien maire de Cahors ?

Personnellement, j’ai utilisé des caméras de vidéosurveillance à Cahors, même si j’ai pu être douteux sur le sujet au début. Je voulais m’assurer qu’il n’y ait pas d’atteinte aux libertés publiques. Cependant, quand on est dans une démarche de dispositif organisé avec la police, avec des positionnements aux bons endroits, je pense que le système peut être efficace. Ce que je remarque aussi, c’est qu’après qu’un prédécesseur, quelle que soit son étiquette politique, ait installé des caméras dans une ville, il est rare que son successeur les fasse retirer. Nous sommes donc en présence de dispositifs qui ne sont pas remis en cause.

Que dit selon vous de l’évolution de notre société, la multiplication de l’installation de ces caméras de vidéoprotection ?

Le développement des installations de caméras de vidéosurveillance souligne à mes yeux deux choses. D’un côté il y a le sentiment qu’on assiste à une montée des incivilités. Quant à la réalité de la situation, au vu des chiffres, je recommande la méfiance, car tout n’est pas forcément déclaré, selon qu’une plainte soit déposée ou non. Néanmoins, la montée des incivilités est réelle. Il ne s’agit pas forcément à chaque fois d’une atteinte physique, il peut s’agir de dégradations dans l’espace public ; mobilier urbain, tags, etc. En revanche, on tolère de moins en moins ce type d’incivilités, car nous vivons dans une société où la tolérance aux délits est de plus en plus réduite. Cela dit quand même, à mes yeux, quelque chose sur notre société qui est toujours dure avec les autres, parfois plus dure avec les autres qu’avec nous-mêmes. Nous avons affaire à des personnes qui ne supportent plus les dégâts ni le bruit et nous pouvons le comprendre, car il n’en est pas moins vrai que la violence et les incivilités touchent des personnes qui en sont bien souvent démunies. Lorsque surviennent des dommages à votre véhicule, qui ont mis des années avant que vous puissiez les payer, on peut comprendre un certain désarroi de la part de la victime. Même cas pour les effractions dans une maison. Autant d’éléments qui expliquent pourquoi la sécurité devient l’un des enjeux fondamentaux de notre cadre de vie.

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