la justice examine un recours de l’État contre une sanction prononcée par 12 municipalités en matière d’éducation

la justice examine un recours de l’État contre une sanction prononcée par 12 municipalités en matière d’éducation
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La préfecture a contesté en justice, mercredi 24 avril, la décision de 12 communes de mettre l’Etat en demeure d’appliquer un « plan d’urgence » pour l’éducation.

La préfecture de Seine-Saint-Denis a contesté en justice mercredi 24 avril la légalité de la décision de 12 communes du département de mettre l’Etat en demeure d’appliquer un “plan d’urgence” pour l’éducation, leur attribuant une démarche “politique”. .

“La démarche n’est pas légale”

Besoin d’enseignants, de médecins scolaires et surtout d’accompagnateurs d’élèves en situation de handicap (AESH) : le président du tribunal administratif de Montreuil a repris en début d’audience les doléances des communes, qui avaient chacune rendu début avril un arrêté ordonnant l’État de leur verser 500 euros par jour jusqu’à ce qu’il fournisse « des ressources à la hauteur des besoins éducatifs ».

Le secrétaire général de la préfecture, Frédéric Antiphon, a estimé que « la démarche n’est pas juridique mais politique » et qu’en l’espèce il n’y a eu « aucun trouble à l’ordre public, aucune atteinte à la dignité humaine ni aucune discrimination raciale ».

Les 12 villes ont fondé leur mise en demeure sur un décret du Conseil d’Etat de 1985 relatif au « respect de la dignité de la personne humaine ».

“A notre avis, il existe un doute sérieux quant à la légalité de ces arrêtés municipaux”, a ajouté M. Antiphon, arguant qu’un maire n’a pas le pouvoir de décider quels personnels de l’Éducation nationale doivent être affectés à sa commune.

En réponse, Me Louis Le Foyer de Costil, conseil de 11 des communes concernées, a particulièrement alerté sur le sort des « étudiants qui devraient être accompagnés par un adulte, parfois pour les aider à aller aux toilettes ». « Sans AESH, cela signifie qu’un enfant reste souillé, toute la journée, avec une couche : si ce n’est pas une atteinte à la dignité humaine, qu’est-ce que c’est ? -il a interrogé.

« Nous ne sommes là que pour construire des murs »

Devant une salle comble, en présence des élus plaignants et des députés LFI du département, Raquel Garrido et Alexis Corbière, le maire communiste de La Courneuve, Gilles Poux, a fustigé « la caricature » consistant à « nous dire qu’on ne sont pas là uniquement pour construire des murs.

“Il faut des sanctions contre cet Etat qui méprise et maltraite des territoires comme le nôtre”, a plaidé l’édile.

Cette mise en demeure de l’État intervient dans un contexte de mobilisation, depuis fin février, pour réclamer plus de moyens pour les écoles de Seine-Saint-Denis, à travers des opérations « écoles désertes », des grèves, des rassemblements ou encore des manifestations sous les fenêtres de Matignon. et au Trocadéro.

“On a des classes à Bagnolet qui restent depuis un mois sans professeur”, a dénoncé le maire de la commune, Tony Di Martino, après l’audience, “la réalité c’est qu’on manque de moyens concrets sur le terrain”. La décision du tribunal est attendue vendredi.

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