Dans ce service de néonatalogie de Vendée, on murmure deux fois par mois pour chouchouter les bébés prématurés – édition du soir Ouest-France – .

Dans ce service de néonatalogie de Vendée, on murmure deux fois par mois pour chouchouter les bébés prématurés – édition du soir Ouest-France – .
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Deux fois par mois, on chuchote dans ce service de néonatalogie de l’hôpital de La Roche-sur-Yon (Vendée). Objectif : réduire les bruits qui nuisent au bon développement des prématurés.

Il y a le jeu du silence et le jour du chuchotement. L’objectif est quasiment le même, à la différence que l’un se déroule à l’école, l’autre… à l’hôpital. Alors dans ce service de néonatalogie du centre hospitalier départemental (CHD), à La Roche-sur-Yon, le seul en Vendée, le personnel va et vient de pièce en chambre. L’opération, organisée deux fois par mois, vise à réduire au maximum le bruit pour ne pas gêner les 450 nourrissons accueillis chaque année dans le département.

Pesant parfois moins de 1,5 kg, ces bébés prématurés sont extrêmement sensibles au stress. « Leur développement n’est pas encore terminé. Leur immaturité cérébrale les rend très vulnérables, notamment à l’intensité lumineuse et au niveau sonore, explique Karine Guimard, chef de service. Le stress a un impact sur le potentiel de réparation des lésions liées à la prématurité et au développement psychomoteur. Dans son bureau, elle s’autorise une petite déviation : “ne t’inquiète pas, ici on peut faire une petite pause”, elle a souri.

Karine Guimard, chef de service. (Photo : Ouest-France)

“La vie ne peut pas encore s’arrêter”

De retour dans le couloir. Les chariots de ménage circulent régulièrement dans le service tandis que deux infirmières se saluent de loin. En arrière-plan, l’écho lointain d’une perceuse. “Nous faisons de notre mieux pour garder le silence, mais la vie ne peut pas s’arrêter”, glisse l’un d’eux en se faufilant dans la chambre de la petite Ruby, 35 semaines. Elle doit lui faire une injection, mais elle dort profondément. Pour éviter que l’intervention ne soit traumatisante, les infirmières pratiquent « soins à quatre mains » : l’un pique, l’autre fait des câlins. « Allez champion, c’est bon », félicite le professionnel du bout des lèvres. Résultat : le petit ne s’est même pas réveillé.

« Prendre soin d’un nouveau-né prématuré nécessite une certaine compétence technique. Les soins à quatre mains en font partie, tout comme le peau à peau ou la réduction du bruit. » Dans le département, partout, des affiches rappellent le principe de la journée chuchotante. En ligne de mire, les familles visitant le service, notamment les enfants, plus que les soignants.

Chuchoter pour sensibiliser

« L’équipe est déjà habituée à travailler en silence. Cette journée est aussi un moyen de sensibiliser les parents, les visiteurs et surtout les enfants. Pour eux, c’est amusant. chuchote l’infirmière lors d’une visite ” garçon “, un nourrisson sans prénom. “Il est arrivé trop tôt et il faut encore se mettre d’accord avec le papa”, confie sa mère pendant que le nouveau-né dort dans sa couveuse. Dans sa chambre, tout est calme, mais ce n’est pas toujours le cas : de nombreuses mamans souhaitent avoir accès à la télévision “Mais en néonatalogie, ce n’est vraiment pas recommandé.”

“Notre objectif est que le nourrisson se sente comme s’il était dans le ventre de sa mère s’il avait mené une grossesse à terme”, explique Aurélie Naud, responsable santé du service. Whispering Day existe depuis une dizaine d’années en Vendée.

 
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