le premier sanctuaire en France pour grands félins est créé

Tigres, lions et autres félins de cirque trouveront bientôt refuge au cœur du massif des Landes de Gascogne, à Mézos, loin des regards des spectateurs. C’est en tout cas le souhait de Michael Cardinel, président de l’association Grands Félins, en créant la Réserve faunique française captive (FCWS) pour les grands félins.


Michael Cardinel, président de l’association Big Cats, et Mathilde Dianor, vétérinaire du sanctuaire, sont en plein milieu des préparatifs.

Philippe Salvat / Sud Ouest

« Les félins pourront se cacher derrière les arbres. Ils pourront jouer dans le ruisseau en contrebas même s’il n’y a pas beaucoup de poissons”

Ce projet de sanctuaire unique en France sera conçu comme une maison de retraite bien méritée pour félins âgés. Pour les plus jeunes, ces enclos sont conçus en semi-liberté, dans l’espoir d’une réhabilitation progressive en milieu sauvage, et dans le but de les relâcher si possible, à l’avenir, dans leur milieu naturel en Afrique. « Les félins pourront se cacher derrière les arbres. Ils pourront jouer dans le ruisseau en contrebas même s’il n’y a pas beaucoup de poissons. On va les nourrir à l’étage pour les inciter à bouger», raconte le quinquagénaire. Cet ancien militaire, engagé par la suite dans la lutte contre le braconnage en Afrique, a déjà les yeux brillants.


À gauche, la clôture périmétrique de 1,8 m pour empêcher la faune locale de pénétrer sur le site.

Philippe Salvat / Sud Ouest

Depuis plusieurs mois, les chargeuses-pelleteuses et autres engins de chantier s’affairent sur les plus de trois hectares boisés du moulin de Capas. Une première clôture périmétrique de 1,8 m a été installée pour empêcher l’entrée des animaux extérieurs. Les premiers abris de 4,8 m avec volet devraient être installés dans les prochains jours. A terme, l’établissement espère s’étendre sur 30 hectares et permettre la protection d’espèces menacées.

Ouvert au public seulement sept jours par an

Cet établissement dit d’élevage, doté d’une section sanctuaire, ne sera ouvert au public que sept jours par an. Le projet, d’un montant de plus de 2,5 millions d’euros, est financé à 80 % par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et à 20 % par la Fondation Brigitte Bardot. Malgré une AOE (autorisation d’ouverture d’élevage) toujours en attente, le sanctuaire compte ouvrir coûte que coûte cet été dans le cadre d’une réglementation provisoire. « Les cirques sont prêts à nous apporter les animaux demain. Cela devient une urgence», déplore le président de l’association.

« Quand on n’utilise plus un outil de travail, il finit au fond du jardin. Sauf qu’ici, ce sont des êtres vivants”

Le projet a été lancé en 2020, à l’approche d’une loi contre la maltraitance animale. Celui-ci a été adopté le 30 novembre 2021 et interdit les animaux sauvages dans les cirques ambulants à partir du 1er novembre.euh Décembre 2028. Selon le bilan, près de 500 félins sont concernés en France. « Quand on n’utilise plus un outil de travail, il finit au fond du jardin. Sauf qu’ici, ce sont des êtres vivants, leurs conditions de vie se dégradent», dénonce ce fervent défenseur des animaux qui, dans sa jeunesse, possédait lui-même une collection de serpents venimeux. « Puis j’ai réalisé que garder des animaux sauvages en captivité pour mon plaisir personnel était absurde. »

Pouvant accueillir 15 félins

De son côté, le maire de la commune de 835 habitants préfère rester prudent quant à l’examen du projet. « C’est un beau projet, avec des possibilités d’emplois dans la commune, et une solution intéressante à un problème d’intérêt général », souligne Gilles Ferdani. Mais il reste encore quelques contraintes à surmonter, comme les nuisances sonores liées aux rugissements qui s’entendent à plusieurs kilomètres à la ronde. »

Des clôtures de plus de 4 mètres de hauteur seront mises en place dans les prochains jours.


Des clôtures de plus de 4 mètres de hauteur seront mises en place dans les prochains jours.

Philippe Salvat / Sud Ouest

A son ouverture cet été, le sanctuaire pourra accueillir 15 lions, tigres et léopards. Quatre enclos de 150 à 5 000 mètres carrés seront à leur disposition. Onze lions du même cirque, âgés de 13 mois à 18 ans, sont déjà attendus. Pour soigner ces habitants à crinière, il faudra pas moins de 100 kilos de viande par jour. Les félins pourront compter sur le soutien des supermarchés et des abattoirs à proximité.

« Nous observerons l’évolution de leur comportement. Cela pourrait intéresser de nombreuses études éthologiques. »

Dans un premier temps, l’équipe vétérinaire se chargera de stériliser les animaux afin d’éviter toute reproduction. « Cela ne ferait qu’aggraver le problème », explique Mathilde Dianor, future vétérinaire du sanctuaire, pour qui l’aventure a commencé par hasard. Voisine et passionnée par la faune sauvage, elle apprend par surprise qu’un sanctuaire pour félins est en construction à deux pas de chez elle. C’est tout naturellement qu’elle rejoint le projet. « Nous observerons l’évolution de leur comportement, ce qui n’a jamais été fait pour des félins en captivité. Cela risque d’intéresser de nombreuses études d’éthologie », se réjouit par avance le vétérinaire. «Nous espérons ouvrir la voie à la création d’autres sanctuaires», précise Michael, avant de donner rendez-vous dans quelques mois pour l’arrivée des premiers félins.

 
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