2018, le dernier exploit du XV féminin de France face à l’Angleterre

2018, le dernier exploit du XV féminin de France face à l’Angleterre
Descriptive text here

Par Antoine Tallieu
Publié le

24 avril 24 à 13h44

Voir mon actualité
Suivez l’actualité du rugby

LE XV de France féminin va essayer de gagner le Grand Chelem Samedi au stade Jacques Chaban-Delmas de Bordeaux contreAngleterre (17h45). Une réunion au sommet contre un adversaire qui domine la compétition depuis 5 ans. Les Roses Rouges n’ont en effet pas perdu un seul match en Tournoi des 6 Nations féminin depuis 2018 et une défaite… contre les Bleues (18-17).

Safi Ndiayela deuxième joueuse française la plus capée (91 sélections), était une actrice de ce moment fort du rugby français au Stade des Alpes de Grenoble, elle qui portait ce jour-là le maillot bleu floqué du numéro 4. Le jeune retraité (35 ans) ouvert pour Actualités Rugby sa boîte à souvenirs.

Nouvelles: Que retenez-vous de ce France – Angleterre 2018 à Grenoble ?

Safi Ndiaye : C’est un souvenir très mémorable de ma carrière. Déjà dans ce stade des Alpes où nous avons toujours reçu un superbe accueil du public et qui nous a poussé jusqu’au bout. Le stade était plein, l’ambiance était magnifique avec ce soutien constant et incroyable du public. C’était un match plein de suspense et cet essai de Jessy Trémoulière qui nous a libéré dans les dernières minutes… C’est vraiment un souvenir mémorable !

Étiez-vous animé par un sentiment de revanche, quelques mois seulement après votre défaite en demi-finale de la Coupe du monde 2017 face à la même équipe d’Angleterre (20-3) ?

SN : Je ne crois pas. Il n’y avait pas besoin d’un levier particulier pour se motiver face à cette équipe car France – Angleterre sont toujours des matchs particuliers. C’est l’équipe européenne la plus forte, avec des joueurs expérimentés que nous respectons beaucoup. C’est aussi le Crunch, avec toute la dimension de rivalité qu’il y a autour. Je ne pense pas qu’on ait vu ce match comme une revanche mais plutôt avec l’envie de bien finir ce Tournoi avec ce grand groupe.

Sur un nuage, Trémoulière avait donné la victoire au fil

Qu’avez-vous ressenti au moment de l’essai libérateur de Jessy Trémoulière à moins de deux minutes de la fin du match ?

SN : Je m’en rappelle comme si c’était hier! Les sensations étaient exceptionnelles. On a senti que c’était jouable et on n’a pas lâché jusqu’au bout. Dans ces moments-là, où il faut essayer de gagner à la dernière minute, ça se joue au mental. Il n’y a plus de fatigue, plus de bobos. L’adrénaline prend le dessus et permet de surmonter cela. On a eu le mérite d’y croire jusqu’au bout et ça a marché pour nous.

Cette réussite collective porte aussi la marque de Jessy Trémoulière, auteur d’un doublé et qui fut à son apogée…

SN : Elle a fait un sacré tournoi ! Je me souviens qu’elle nous a donné des conversions et des pénalités incroyables comme elle seule pouvait le faire. Nous avons clairement eu de la chance de l’avoir parmi nous cette année-là et ce n’est pas pour rien qu’elle a remporté le trophée de joueuse de l’année.

« Un incroyable moment de partage et de communion »

N’est-ce pas aussi un moment charnière pour le XV de France féminin, avec l’avènement de jeunes joueuses très talentueuses comme Pauline Bourdon ?

SN : Tout à fait et on voit que Pauline, mais aussi les sœurs Ménager et Gaëlle Hermet, qui étaient très jeunes en 2018, sont aujourd’hui des cadres de cette équipe de France qui accompagne la nouvelle génération. Nous avons essayé de transmettre à ces joueurs l’ADN du XV de France et c’est ce qu’ils font très bien aujourd’hui, comme en témoigne le grand Tournoi des 6 Nations qu’ils réussissent.

Vidéos : actuellement sur Actu

Quelle était l’ambiance dans le vestiaire après cet exploit ?

SN : Ce fut un incroyable moment de partage et de communion. Le sport nous permet de vivre des émotions que l’on ne retrouve pas ailleurs. Je me souviens de la joie dans ce vestiaire grenoblois. On s’est tous embrassés, on s’est dit des choses. Pour ma part, je me souviens avoir dit à mes coéquipiers que je ne voulais pas être ailleurs qu’ici, avec eux, à savourer ce moment.

Plus qu’une simple victoire pour les joueuses du XV de France féminin

Et ?

SN : C’est presque compliqué d’exprimer toutes les émotions qui nous traversent à ce moment-là. On se dit que tout le travail en coulisses nous permet de vivre des moments comme ça, que ça a payé et qu’on a envie d’en revivre davantage. Et au-delà de ça, la fierté, pour nous, de se dire qu’on n’avait pas les mêmes conditions que les Anglais, qu’il fallait prendre des jours de repos pour pouvoir jouer tous ces matches, mais qu’on aimait tellement le maillot de bain et que nous étions tellement travailleurs que c’était possible et que nous l’avions fait.

Les Bleues ont remporté le Grand Chelem en 2018. (©Icon Sport)

Avez-vous ressenti des répercussions particulières, tant médiatiques que financières, après ce succès ?

SN : Je ne sais pas si c’est ce match qui a déclenché les choses. Cela faisait des années que nous essayions de faire bouger les lignes, que ce soit avec la FFR ou Provale. Nous savions très bien que pour gagner en médiatisation, en légitimité et faire entendre notre voix, il fallait gagner des titres. À cet égard, le Grand Chelem 2018 était important pour nous car c’était la preuve que nous pouvions rivaliser et gagner contre des joueurs professionnels et qu’il fallait nous donner les moyens de le faire plus souvent.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un homme armé a forcé une intervention à haut risque hier soir à Drummondville – Vingt55
NEXT Le plus grand lac artificiel de France se trouve en Provence-Alpes-Côte d’Azur (le spot est splendide !)