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24/04/24
Médiation santé : et si la Guyane réinventait le métier ?

L’Agence régionale de santé lance un Appel à manifestation d’intérêt pour le déploiement de médiateurs communautaires de santé. Les personnes recrutées interviendront directement sur le territoire où elles résident. Le système sera d’abord testé pendant un an dans deux zones de 2 000 habitants chacune : l’une dans une commune de l’intérieur des terres, l’autre dans un quartier d’habitat spontané du littoral. L’objectif est d’encourager les gens à recourir efficacement à la prévention et aux soins. Les candidats doivent soumettre leur candidature avant le 15 juin.

La Guyane est pionnière dans le domaine de la médiation sanitaire. Les acteurs locaux – établissements de santé et médico-sociaux, associations, etc. – ont régulièrement innové en la matière, notamment lors de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Les dispositifs d’accueil et de médiation présents sur le territoire ont dû être repensés et consolidés pour répondre aux besoins des habitants. Au-delà de ces mesures, il a fallu innover et expérimenter de nouvelles formes de coopération et d’intervention pour éviter de renoncer aux soins. La Guyane est également le premier territoire où les centres d’accès aux soins (Pass) sont dotés de médiateurs de santé.

Médiateurs de leur territoire d’intervention

La médiation constitue un levier d’accès aux soins et aux messages de prévention. Les médiateurs sont identifiés comme des vecteurs entre la prévention, les soins et certaines populations trop éloignées pour pouvoir y adhérer spontanément. Mais les initiatives dans ce domaine restent trop dispersées et sporadiques pour véritablement évaluer l’impact structurel potentiel de la médiation sanitaire.

Aujourd’hui, l’ARS souhaite ajouter une approche communautaire à la médiation sanitaire, en poussant la logique d’aller plus loin. Il s’agit à la fois de responsabiliser la population mais aussi de détecter le plus tôt possible les signaux faibles et forts ayant un impact potentiel sur la santé. Cela se fait en recrutant des médiateurs de santé sur le territoire sur lequel ils opèrent. C’est pourquoi l’agence lance un appel à manifestation d’intérêt pour « le déploiement de médiateurs communautaires de santé dans le sud Guyane et la zone d’habitat spontané du littoral ». Cet appel à manifestation d’intérêt s’inscrit dans le cadre du programme opérationnel Guyane Santé 2030 qui vise à rapprocher l’espérance de vie des Guyanais de celle de la .

Réticence à recourir au système de santé et retards dans l’obtention des soins

L’intérieur de la Guyane et les quartiers spontanés du littoral n’ont pas été choisis au hasard. Ils combinent généralement un fort isolement (transports, télécommunications, commerces, administrations, etc.), une distance culturelle et linguistique par rapport aux stéréotypes urbains habituels, l’absence de personnes et d’institutions ressources sur place (médecins libéraux, associations, etc.) et un réticence à recourir au système de santé. Les conséquences potentielles sont une méconnaissance des populations sur les enjeux de santé publique et environnementale, un phénomène de renoncement aux soins, des retards de prise en charge importants, des situations de risques amplifiés, une faible mobilisation de leurs droits par la population, etc.

« Un nouvel acteur à l’interface des soins, de la prévention et des populations »

Le médiateur communautaire de santé est identifié comme un « nouvel acteur à l’interface des soins, de la prévention et des populations ». L’objectif de l’expérimentation est de « favoriser une utilisation efficace par les populations de la prévention et des soins ». Contrairement au Brésil, où les agents de santé communautaire peuvent réaliser un certain nombre d’actions réservées aux professionnels de santé dans nos réglementations nationales (pansements, prise de tension ou de température), les médiateurs de santé communautaire ne pourront pas le faire. Ceux qui seront recrutés auront vocation à être formés et « devront pouvoir intervenir à court, moyen et long terme sur les thématiques de l’autonomie, de l’éducation à la santé, de la prévention, de la santé environnementale ainsi que sur la prestation de soins ». A l’issue, l’expérimentation sera évaluée et, si elle a fait ses preuves, des médiateurs communautaires de santé pourront être recrutés sur l’ensemble du territoire.

L’appel à manifestation d’intérêt est ouvert jusqu’au 15 juin. toutes les informations ICI : https://www.guyane.ars.sante.fr/media/123171/download?inline

 
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