Le Jura, et même la Suisse, ont perdu leur dernier sabotier. André Gaignat – le sabotier de Cornol – est décédé lundi à l’âge de 83 anse année, a annoncé sa famille dans la soirée. Il restera comme le dernier du pays à avoir exercé ce métier tout au long de sa vie. Une véritable passion née dès l’enfance dans l’atelier que son père a créé en 1929. « Je me demande même si je ne suis pas né dans la sciure », déclarait-il sur RFJ il y a quelques années ! André Gaignat, le cadet d’une douzaine d’enfants, est né le 28 mai 1941. Il faisait partie de ces personnes dont on ne connaît pas forcément le nom ou le prénom, mais dont tout le monde a déjà entendu parler ! Au fil des décennies, le Cabotier de Cornol a façonné des milliers de sabots, à porter, à décorer, à fleurs, à bouteilles, porte-clés. Il maîtrisait les essences, mais avait ses préférences. « On peut faire des sabots avec n’importe quel bois, mais je préfère l’aulne », nous explique-t-il. A l’époque de mon père, on travaillait beaucoup le hêtre, mais l’aulne est tout aussi solide et résistant et moitié moins léger.
André Gaignat a toujours aimé sa terre, défendu son terroir. Il parlait patois avec aisance, c’était la langue de son père, dont il honorait le savoir-faire jusqu’à son dernier souffle, travaillant sur des machines d’époque, son atelier devenant au fil des années un musée vivant. A l’intérieur, il était heureux, seul, en famille ou en compagnie de milliers de personnes qui lui rendaient visite. Il s’en est inspiré pour poursuivre son œuvre. « Je me souviendrai toujours de ce petit enfant qui a levé le doigt et m’a dit : « Monsieur, vous faites un excellent travail ! Nous devons essayer de le conserver. /clo
