Arrivé lundi au Sénégal, le président du Conseil européen constate que l’Union européenne (UE) est prête à s’engager sur de nouvelles bases de coopération avec les nouveaux dirigeants.
Le nouveau président sénégalais a reçu en audience le président du Conseil européen lundi soir. Bassirou Diomaye Faye s’est entretenu de longues minutes au Palais de la République avec Charles Michel, qui a débuté sa tournée ouest-africaine à Dakar. Face à la presse, le successeur de Macky Sall a expliqué à son hôte la nouvelle dynamique, centrée sur la souveraineté et le partenariat gagnant-gagnant, qu’il veut imprimer aux relations sénégalo-européennes.
“ Il est vrai que la coopération (avec l’UE) est dense et multiforme. Mais ensemble, nous souhaitons construire un partenariat repensé, rénové et fécondé par une vision partagée d’un ordre international plus juste, reflétant les réalités du monde d’aujourd’hui. », a indiqué le dirigeant sénégalais de 44 ans alors qu’il n’a pas manqué d’adresser son « merci pour le soutien continu de l’Union européenne (UE) » à son pays dans plusieurs domaines de coopération tels que l’eau, l’énergie, l’agriculture, la santé, les transports, le numérique, la jeunesse et l’emploi.
Elu le 24 mars au premier tour de l’élection présidentielle avec 54,28% des voix, le président Faye porte un projet de gouvernance, le « programme pour un Sénégal souverain, juste et prospère dans une Afrique en progrès », sur lequel les Sénégalais placent beaucoup d’espoir. LE ” priorités » du nouveau pouvoir sénégalais sont désormais articulés » autour d’un modèle économique endogène d’industrialisation », avec le secteur primaire comme rampe de lancement, et « le renforcement des infrastructures économiques » comme les chemins de fer, l’électrification, les télécommunications et les réseaux routiers.
Pour mener à bien ces missions, Bassirou Diomaye Faye a fait savoir au dirigeant européen qu’il comptait utiliser ses forces pour lutter progressivement contre le déficit budgétaire. La mise en œuvre de ce « priorité “gouvernemental” impliquera une amélioration de la qualité des dépenses publiques, une fiscalité plus efficace pour une meilleure mobilisation des ressources intérieures, un mécanisme de paiement des impôts où se crée la richesse et une lutte contre les flux financiers illicites. », a-t-il expliqué avant de souligner que « les investisseurs européens dont les entreprises ont des compétences avérées dans divers secteurs sont les bienvenus » au Sénégal.
Vers une renégociation des accords de pêche ?
De son côté, le président du Conseil européen s’est félicité du « bon échange, extrêmement fructueux » avec Diomaye Faye, montrant que le Sénégal et l’UE ont « une ambition commune d’œuvrer pour un partenariat bilatéral de qualité fondé sur deux principes clés : le respect et la confiance « .
Grossissant “ la robustesse des institutions démocratiques du Sénégal » qui a permis un troisième changement de pouvoir en 24 ans, l’ancien Premier ministre belge a souligné auprès de son hôte qu’un « travail supplémentaire » devaient être réalisées pour soutenir l’économie productive, les infrastructures, la formation professionnelle et technique.
Alors que les accords de pêche conclus avec l’UE et d’autres partenaires par les anciens dirigeants sénégalais suscitent encore la colère de plusieurs pêcheurs locaux, le président du Conseil européen se dit prêt à aborder le sujet sans tabou au moment où les nouvelles autorités sénégalaises promesse de renégocier plusieurs contrats publics.
” Dans le secteur de la pêche et des ressources halieutiques par exemple, (nous sommes prêts à) examiner les faits, voir comment nous pouvons, si nécessaire, apporter des améliorations des deux côtés. », a indiqué Charles Michel, soulignant que la responsabilité de l’UE est d’être envers le Sénégal un « partenaire fidèle et prévisible, sans aucun agenda caché « .
Après le Sénégal, le président du Conseil européen se rendra mercredi en Côte d’Ivoire où il passera 48 heures avant de terminer sa tournée ouest-africaine au Bénin d’une journée.
ODL/ac/APA
