début modeste, grands espoirs

Alors qu’elle se préparait à quitter l’Hôpital général du Lakeshore pour rentrer chez elle, Danielle Lacasse a reçu une montre intelligente et un téléphone cellulaire vendredi dernier.

Des outils pour surveiller vos signes vitaux à distance.

Une infirmière virtuelle verra toutes les informations, comme votre tension artérielle, votre saturation, votre température, puis vos respirations.a expliqué la chef de l’unité de transition au CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal, Sharon Dubiel.

Chaque matin, chaque soir, il y aura un questionnaire qui vous posera par SMS des questions de base sur votre respiration, si vous crachez, des choses comme ça, ajoute l’infirmière. Vous pouvez appeler l’infirmière 24h/24 et 7j/7 à tout moment.

Hospitalisée depuis quelques semaines pour une maladie pulmonaire chronique, Mme Lacasse n’était pas mécontente de rentrer chez elle un peu plus tôt que prévu.

J’ai envie de les revoir, mais depuis chez moi ! » dit la patiente d’une soixantaine d’années. A la maison, je dors bien, je mange bien, c’est la liberté. À l’abri des infections.

Le Dr Amar Bhindi de l’Hôpital général du Lakeshore espère doubler le nombre de patients recevant des soins virtuels à domicile grâce aux outils technologiques.

Photo : Ivanoh Demers

Coordonnateur médical du projet de soins virtuels à l’Hôpital Lakeshore, le Dr Amar Bhindi rappelle l’importance du suivi médical lors de la transition vers le domicile. Et comment la réussite de cette transition, en plus de bénéficier aux patients, libère-t-elle des lits, denrée rare en milieu hospitalier ?

Dans l’ouest de l’île, notre population augmente graduellement, mais nous disposons d’un espace limité au bord du Lac. Offrir des soins à distance est donc une façon d’augmenter le nombre de lits.explique le médecin de famille.

Lancé en février 2024, le projet propose actuellement un suivi médical virtuel pour cinq patients. Un nombre que nous espérons doubler au cours des prochains mois.

Autant de patients qui n’occuperont plus l’un des 257 lits d’hospitalisation de l’hôpital, offrant peut-être un peu de répit à l’urgence qui est régulièrement parmi les plus débordées au Québec.

Un projet de construction et d’agrandissement du service des urgences autorisé en 2018 doit être complété en 2028, selon les plans.

Le rapport de Davide Gentile

Un changement de culture

Lorsqu’elle a dévoilé le projet d’unité de soins virtuelles en mai 2023, la ministre de la Santé et des Aînés, Sonia Bélanger, prévoyait la mise en œuvre de huit projets d’ici 2024.

Selon les informations obtenues par Radio-Canada, quatre d’entre eux ont enfin vu le jour ces dernières semaines.

Ancien PDG d’un établissement de santé montréalais, le ministre reconnaît qu’il faut de la patience.

Des protocoles doivent notamment être mis en place auprès du personnel pour garantir qu’ils bénéficient d’une surveillance médicale aussi étroite à domicile qu’à l’hôpital. Sans oublier les manières de faire.

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La ministre de la Santé et des Aînés, Sonia Bélanger, estime que les soins virtuels à domicile constituent une solution alternative aux hospitalisations.

Photo : Ivanoh Demers

Il s’agit d’un changement culturel extrêmement important lorsqu’on est un professionnel de la santé ou un médecin, habitué à prodiguer des soins et des services en milieu hospitalier.elle dit.

Un constat qui fait écho à la Dre Chantal Vallée, du CISSS Montérégie-Centre, où l’implantation d’une unité virtuelle en est à ses balbutiements.

Nous devons convaincre les médecins que c’est possible, dit-elle. Je pense que, souvent, ce sont eux qui sont les plus inquiets.

>>Un médecin dans un couloir.>>

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Dre Chantal Vallée, spécialiste en médecine interne et chef du département de médecine spécialisée au CISSS Montérégie-Centre

Photo : Radio-Canada

A terme, à l’hôpital Charles-Le Moyne, 10 à 15 patients pourraient être suivis à distance sur les 500 suivis à l’hôpital.

On voit qu’avec le vieillissement de la population en particulier, il faut vraiment veiller à penser très différemment la manière dont on offre des soins et des services à la population.

Une citation de Sonia Bélanger, ministre de la Santé et des Aînés

Au cabinet du ministre de la Santé et des Aînés, nous espérons voir une dizaine d’hôpitaux supplémentaires rejoindre le projet cette année.

Vous verrez, dans les prochaines semaines, d’autres hôpitaux annonceront des projets. Je pense notamment au CHUM, à l’hôpital Sainte-Agathe, du côté québécoisappuie le ministre Bélanger.

L’ensemble du projet est doté d’un budget de 76 millions de dollars sur trois ans, financé notamment par l’Institut pour la pertinence des actes médicaux (IPAM).

>>Deux soignants au domicile d'un patient.>>

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L’infirmier clinicien Marc-André Tremblay et son collègue médecin peuvent se rendre au domicile des patients jusqu’à quatre fois par jour.

Photo : Ivanoh Demers

Le modèle du CISSS de Laval

Au CISSS de Laval, la direction de l’établissement a récemment convaincu le ministère de la Santé d’intégrer le programme de soins virtuels dans une version en présentiel.

Lors de notre visite, l’infirmier clinicien Marc-André Tremblay visitait le domicile d’une nonagénaire atteinte d’une maladie chronique. Signes vitaux, ajustement des médicaments, M. Tremblay dit n’avoir jamais eu tellement de gratitude de la part des patients avec soins intensifs à domicile.

L’équipe, composée d’une vingtaine d’infirmières et de jusqu’à neuf médecins, suit une dizaine de patients et effectue parfois jusqu’à quatre visites à domicile par jour.

L’établissement bénéficiera d’un budget de près de trois millions de dollars et passera à 20 patients dans les prochains mois. L’hôpital dispose de 440 lits d’hospitalisation.

 
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