L’opérateur ferroviaire met en place de nouvelles classes de voyage et de nouvelles conditions de remboursement et d’échange de billets.
Alors que le tunnel sous la Manche fêtera ses 30 ans le 6 mai, Eurostar, la compagnie ferroviaire qui détient actuellement le monopole du transport de voyageurs entre la France et l’Angleterre, renouvelle son offre.
L’opérateur, filiale à 51% de la SNCF, qui comprend désormais Thalys (Belgique, Pays-Bas, Allemagne) entend proposer une “expérience encore plus simple et fluide”.
De nouvelles classes de déplacements seront mises en place à partir de ce mardi. Les classes Standard, Standard Premier et Business Premier sur les lignes transmanche et les classes Standard, Confort et Premium sur les lignes continentales (ex-Thalys) seront remplacées par trois nouvelles classes de voyage unifiées.
- Eurostar Standard, l’offre de base
- Eurostar Plus avec « des sièges plus confortables, plus d’espace de travail, ainsi qu’un repas léger avec boissons servies à bord sur les lignes transmanche ».
- Eurostar Premier « qui offre une flexibilité accrue, un embarquement garanti toute la journée, une expérience culinaire haut de gamme, un accès exclusif au salon et une voie prioritaire dédiée ».
Pas de frais cachés
L’entreprise rappelle que ces offres « n’ont pas de frais cachés. Les clients peuvent donc toujours bénéficier d’une généreuse franchise de bagages, sans frais supplémentaires, d’une réservation de siège gratuite, d’une connexion Wi-Fi gratuite et d’une prise électrique à chaque siège.
De nouvelles conditions de remboursement et d’échange de billets ont également été mises en place.
Les clients voyageant en Eurostar Standard et Eurostar Plus pourront échanger leur billet sans frais de change supplémentaires (sauf si le nouveau tarif est plus cher) et autant de fois que nécessaire jusqu’à une heure avant le départ et demander un remboursement jusqu’à 7 jours avant le départ. (frais de 25 euros par personne et par trajet jusqu’à 7 jours avant le départ.
« Eurostar établit de nouvelles normes pour les voyages internationaux en offrant une flexibilité, une clarté et un confort optimaux aux clients qui souhaitent profiter de l’Europe de la manière la plus durable possible. La nouvelle politique après-vente pour toutes les classes de voyage Eurostar signifie que tous les clients peuvent désormais bénéficier de plus de flexibilité et de choix que jamais et vivre une expérience de voyage unique », commente Matthieu Quyollet, directeur du développement et de l’intégration du groupe Eurostar.
Un trafic qui reprend
Eurostar a transporté 18,6 millions de passagers en 2023 (+22% sur un an), revenant presque aux niveaux d’avant la pandémie de Covid-19 et aux 19 millions de passagers de 2019.
L’opérateur espère poursuivre sa croissance pour atteindre 30 millions de passagers d’ici la fin de la décennie, mais celle-ci risque d’être freinée cette année en raison de la fermeture de la gare centrale d’Amsterdam pour rénovation pendant six mois au second semestre.
Les travaux sur ce bâtiment vieux de 140 ans permettront d’éviter les contrôles de passeports et de bagages à la gare néerlandaise, qui devront se faire à Bruxelles-Sud, où les voyageurs devront effectuer une correspondance. Les connexions directes de Londres à Amsterdam seront maintenues.
Or, selon Greenpeace, prendre le train entre Londres et Paris est bien plus cher que l’avion, et bien plus polluant que le train.
De quoi alimenter les critiques régulières sur les prix de l’Eurostar, jugés très élevés, notamment lors des périodes de pointe comme les vacances de Noël.
L’entreprise assume ses prix jugés élevés
« Nous ne sommes pas une compagnie aérienne à bas prix », nous expliquait en janvier dernier un porte-parole d’Eurostar.
« Notre concurrent n’est pas l’avion. L’Eurostar est une liaison de centre-ville à centre-ville, donc il y a un gain de temps très important par rapport à l’avion, notamment à Londres où les aéroports sont éloignés du centre-ville, ce qui rajoute des coûts de transport », poursuit-il.
« Ensuite, nous devons prendre en compte tous les coûts additionnels imposées par les compagnies aériennes à bas prix. Je vous rappelle que sur Eurostar, les enfants de moins de 4 ans ne paient pas de billet, que le transport des bagages est gratuit, tout comme le choix d’un siège. Nous proposons un service très différent, nous avons une ambition client et nous devons faire le voyage dans sa globalité », précise le porte-parole.
Quant à ceux de la SNCF, le prix des billets Eurostar varie en fonction de la date, de la demande et de l’occupation. C’est le fameux « Yield Management ». L’opérateur reconnaît donc que cela peut revenir cher à certaines périodes, beaucoup moins si vous anticipez votre achat. Une pratique de plus en plus forte auprès de ses clients, précise-t-il.
Pour les Jeux Olympiques de Paris, Eurostar promet néanmoins ne pas jouer à la surenchère.
« Les prix maximaux n’augmenteront pas, c’est une opportunité pour nous et pour Paris. Nous avons ouvert la billetterie pour les correspondances depuis Londres avec une part de billets bloqués à 49 euros. 25 000 billets au total ont été vendus en quelques heures », précise le porte-parole.
Au total, l’opérateur attend près de deux millions de passagers pour les Jeux de Paris. Et il transportera de nombreux athlètes des Pays-Bas, de Belgique, d’Allemagne et de Grande-Bretagne dans des trains spéciaux.
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Affaires
