Un représentant du Parti vert cible la Vierge et l'Enfant

Un représentant du Parti vert cible la Vierge et l'Enfant
Un
      représentant
      du
      Parti
      vert
      cible
      la
      Vierge
      et
      l'Enfant
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Sanija Ameti : ce nom ne vous dira rien, même si cette élue zurichoise du parti libéral vert – enfin, ex-élue, désormais – a rapidement acquis une renommée au-delà des frontières suisses en publiant une vidéo dans laquelle elle s’entraînait à tirer… sur une reproduction d’une Vierge à l’Enfant. “se détendre”elle a expliqué.

Face au tollé, elle a supprimé la vidéo et s'est excusée. Avec une explication que nous n'avons pas à avaler. « Je n’avais sous la main que le catalogue Koller, qui était assez volumineux. Je n’ai pas prêté attention au contenu des images. Ce n’était pas bon. » Voilà un tireur doué qui, sans le savoir, décroche le jackpot sur les visages de la Vierge à l'Enfant dans un catalogue ouvert précisément sur cette page. La couverture même de ce catalogue Koller de mars 2024 représentait le Christ adulte. Est-ce que tirer sur une femme et un enfant, et pas n'importe quelle femme et enfant, était plus gratifiant ?

Elle n’a pas photographié l’œuvre elle-même – La Vierge à l'Enfant et l'Archange Michelpeinture de Tommaso del Mazzo (XIVe siècle)et siècle) – mais sur une reproduction, diront ses défenseurs. Rejoint par BVL'abbé Raffray est du même avis : « Certes, elle s’attaque à une image imprimée sans valeur artistique, culturelle ou patrimoniale. Certes, elle n’a rien détruit. » Alors, innocent ? Non. C'est presque plus sournois : « Cette reproduction n’a d’autre valeur que le caractère sacré qu’elle représente. En fait, Sanija Ameti s’en prend aux symboles des chrétiens. » A-t-elle posté cela sans se rendre compte de la gravité de ce que cela signifie ? Ou bien, se demande l'abbé Raffray, « Pense-t-elle que contrarier les gens est intéressant ? Que cela lui apporterait de la visibilité, du succès auprès de certains électeurs ? »

« Étoile montante de la politique »

Une chose est sûre : à trente ans, Sanija Ameti maîtrise parfaitement les réseaux sociaux. Dans l'un des nombreux articles élogieux qui ont été écrits à son sujet dans le passé, elle est décrite comme « Patriote 2.0 » (nous ne parlons pas de calibre), « étoile montante de la politique en Suisse alémanique », « mettant un cigare dans sa bouche en référence à Churchill, qu'elle cite volontiers »Née en 1992 en Bosnie-Herzégovine, la petite Sanija arrive en Suisse trois ans plus tard avec ses parents. Une famille de réfugiés, donc. Son père, professeur de biologie moléculaire, doit travailler sur des chantiers. Comment ne pas être ému ? La belle histoire de Sanija est résumée par un journaliste : « Immigrant, naturalisé, musulman et agnostique. » Musulman et agnostique ? Un concept étrange dont l'abbé Raffray avoue ne pas savoir ce qu'il peut bien vouloir dire.

Accueillie, éduquée, diplômée, élue par la Suisse, voilà une réfugiée qui, loin d’éprouver de la gratitude pour ce pays, semble détester ses spécificités historiques et politiques. Ameti est coprésidente d’Opération Libero, une organisation qui milite pour l’entrée de la Suisse dans l’Union européenne et la fin de sa neutralité. A ce titre, elle a été reçue au Sénat français, le 5 juin 2024, par la sénatrice de l’Ain Florence Blatrix-Contat (Groupe socialiste, écologiste et républicain). Toutes deux ont convenu que l’UDC, « l’extrême droite »non content d'être eurosceptique, il est europhobe. Dans une antithèse caricaturale, Le mondeen 2022, présentait Sanija Ameti dans le rôle de la jeune femme d'origine modeste qui se bat contre le vieux mâle blanc riche (Christophe Blocher, de l'UDC, «Milliardaire octogénaire d’extrême droite»).

…ou étoile filante ?

Après la révélation de la vidéo de Sanija Ameti, la Jeune UDC a porté plainte contre elle. Une plainte pénale « pour violation de la liberté de croyance et de culte ». Sanija Ameti a présenté lundi à Zurich sa démission de la tête du Parti libéral vert. D'autres personnalités réclament son exclusion du parti au niveau national. « Cette réaction est-elle une véritable indignation ou un pur calcul politique ? Je ne suis pas convaincu qu’il s’agisse d’une volonté des Verts libéraux de défendre les symboles chrétiens. »L'abbé Raffray nous dit, rappelant que« Nous n’avons pas à attaquer ce qui est sacré pour les autres. Le droit au blasphème est destructeur pour la société. Je ne crois pas en Bouddha ni en Mahomet, mais il ne me viendrait pas à l’idée de provoquer ceux pour qui ces choses sont sacrées. » Libérée de toute obligation politique, Sanija Ameti aura le temps de méditer là-dessus.

(Contacté par BVni Sanija Ameti ni Florence Blatrix-Contat n'ont répondu à nos questions.)

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