Les collectivités locales, profitant de recettes dynamiques, ont accéléré leurs dépenses, ce qui pèse sur le déficit public. Et l'Etat ne les a pas freinées.
Parmi les dossiers urgents laissés par Gabriel Attal à son successeur Michel Barnier, il y a un cadeau particulièrement empoisonné : les finances publiques en plein désarroi. Selon de nouvelles estimations de Bercy, le déficit de la France pour 2024 devrait glisser encore plus loin que prévu en avril, de 5,1 % à 5,6 % du PIB. Un très mauvais signal alors que la France est déjà sous surveillance de Bruxelles pour déficit excessif. En adressant le 2 septembre une lettre aux parlementaires chargés du suivi du Budget, décrivant la situation alarmante, le ministre démissionnaire de l'Economie a pointé un coupable : les collectivités locales, qui dépensent plus que prévu. « Le principal risque, écrit Bruno Le Maire, est lié à l'augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités locales, qui pourraient à elles seules dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d'euros. » Le déficit des collectivités dépasserait alors les 20 milliards, alors qu'il s'établissait à 5,5 milliards en 2023 et était nul en 2022.
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Pour les principaux intéressés, maires, présidents d'intercommunalités, de départements ou de régions, « c'est une vaste blague ! », résume Valérie Pécresse, la responsable de la région Ile-de-France. « Une accusation grossière et sans fondement », selon l'Association des maires de France. « Caricature », « faux procès » ou « annonces mensongères », les associations d'élus n'ont pas de mots assez durs pour renvoyer le ministre à ses fins. Selon elles, l'opération de communication de Bruno Le Maire viserait simplement à détourner l'attention de la lourde responsabilité qui pèse sur l'Etat dans la dégradation des comptes publics.
Les difficultés de recrutement en cause
Valérie Pécresse l’a bien expliqué : « Ce déficit accru des collectivités locales est dû à une mauvaise anticipation des recettes publiques par le gouvernement. Qui le savait très bien, d’ailleurs. » « En réalité, tout le monde savait que ce n’était pas le cas.[…]
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