Quatre scénarios ont été envisagés pour rendre hommage à l’ancien numéro 4 des Remparts de Québec. Selon les informations obtenues par Le soleilla Ville et la famille de Guy Lafleur envisagent d’apposer son nom sur le Pavillon jeunesse, situé sur le terrain d’ExpoCité.
Une cérémonie pour officialiser le changement doit avoir lieu en mai.
Même s’il n’a pas donné ses patins les plus marquants sur la glace du Petit Colisée, le hockeyeur d’exception a foulé celle-ci à plusieurs reprises lors de ses entraînements avec les Nordiques et, auparavant, lors de sa carrière junior.
Avec la sculpture en bronze Trop fort pour la ligue de l’artiste Guillaume Tardif, qui trône à la place Jean-Béliveau, non loin du Centre Vidéotron, Guy Lafleur a déjà trouvé une marque indélébile dans le paysage québécois. Il occupe également une place dans la murale située le long de l’allée commémorative du hockey.
La Ville de Québec voit donc une « parenté » entre le Pavillon jeunesse et le célèbre joueur de hockey. Une manière pour ExpoCité, avec la Place Jean-Béliveau, de mettre en valeur la carrière de deux grands joueurs de hockey qui ont marqué l’histoire du Québec lors de leurs carrières juniors, puis l’histoire de la province entière lors de leurs carrières professionnelles, dit-on.
Autres pistes analysées
Celle que l’on surnomme le Démon blond est décédée il y a deux ans, le 22 avril 2022, à l’âge de 70 ans.
Le même jour, le maire de Québec, Bruno Marchand, disait vouloir garder un « souvenir à long terme » pour Guy Lafleur dans cette ville qui a connu ses premiers exploits. la famille, bâtiment, rue ou espace seraient tous analysés, a-t-il assuré, pour honorer cette « légende de l’histoire sportive du Québec et de notre ville ».
L’option de renommer l’avenue du Colisée en l’honneur de Guy Lafleur a été évoquée dans les premières heures suivant son décès.
Une dizaine de jours plus tard, la conseillère municipale Bianca Dussault en faisait la suggestion officielle, dans un avis de proposition à l’hôtel de ville. Une possibilité que le Comité de toponymie de Québec a promis de « considérer ».
L’avenue est certainement « étroitement liée » à son passage dans la capitale, lui qui a joué au Coliseum lors de trois éditions du Tournoi international de hockey Pee-Wee, ainsi que toute sa carrière junior, allant jusqu’à enflammer les foules lorsque remportant la Coupe Memorial en 1971.
Toutefois, une consultation publique doit précéder un changement de nom d’une route existante, selon les processus du Comité de toponymie.
De même, si le Colisée devait être démoli, comme le souhaite l’administration Marchand, il lui faudrait trouver une autre façon de perpétuer le souvenir de l’ancien amphithéâtre, considéré comme un « lieu incontournable de la vie sportive » au Québec.
Parmi les autres scénarios analysés, celui du boulevard Benoît-XV, qui traverse une partie du quartier Limoilou, a été envisagé, selon les informations du Soleil. Durant ses deux saisons avec les Remparts, Guy Lafleur y a résidé.
Mais comme dans le cas précédent, un nouveau nom entraînerait divers « désagréments » pour les citoyens. De plus, ce boulevard évoque moins une thématique sportive que les autres lieux considérés.
L’hypothèse de renommer l’autoroute des Laurentides en l’honneur de Guy Lafleur, évoquée par le chroniqueur du Soleil François Bourque, de son côté, a été rapidement licencié.
Déjà, le gouvernement du Québec a remplacé le nom de l’autoroute 50 pour Guy-Lafleur, entre Montréal et l’Outaouais, qui passe par Thurso, sa ville natale. Deux autoroutes ne peuvent pas porter le même nom sur le territoire de la province, selon la Commission de toponymie du Québec.
L’histoire du Pavillon de la Jeunesse
Construit en 1931, le bâtiment servait d’abord de pavillon agricole. La patinoire intérieure a été ajoutée en 1942, à la suite d’un incendie survenu à l’aréna Victoria Park. Lui-même incendié en 1949, il fut ensuite reconstruit l’année suivante, en même temps que le Colisée était construit à proximité.
Le Pavillon de la Jeunesse trouve son nom en 1969, rebaptisé par le maire Gilles Lamontagne, après avoir longtemps été surnommé « Petit Colisée » ou « Ancien Colisée ».
Selon la Ville de Québec, le Pavillon jeunesse, qui accueille encore plusieurs matchs du Tournoi international de hockey Pee-Wee, demeure le deuxième plus grand aréna de son territoire. Il s’est imposé comme lieu de plusieurs événements politiques, culturels et sportifs dans la capitale.
Voici quelques-uns.
La maison de Radio X et Kebs
Entièrement rénové en 2007 – 14 millions de dollars ont été investis pour enlever la grande majorité des colonnes, remplacer les sièges et agrandir la surface de glace notamment – le Pavillon Jeunesse a accueilli le Radio hockey et les Kebs de Québec de la Première Ligue de Basketball.
Politique
Rassemblements pour le Oui en 1980 et 1995 ou discours patriotiques de Lionel Groulx sur l’État français (1937), le lieu où se situe l’actuel Pavillon de la Jeunesse a inspiré de bons discours politiques au cours des dernières décennies. Lors du référendum de 1980, Félix Leclerc avait invité près de 7 000 Québécois à « pousser la porte » pour que « nous soyons chez nous » le 20 mai.
Patinage de vitesse
Après sa rénovation au milieu des années 2000, le Pavillon de la jeunesse a accueilli plusieurs compétitions internationales de sports de glace, notamment des épreuves de patinage artistique et de vitesse sur courte piste : les Internationaux Home Sense Patinage Canada et les épreuves de la Coupe du monde.
Un refuge pour les Remparts et les Nordiques
Les Remparts et les Nordiques ont souvent tenu des entraînements au « Petit Colisée » dans leur histoire. Depuis plusieurs automnes, c’est ici que se déroule le camp d’entraînement des « Diables Rouges », comprenant quelques matchs de pré-saison. Le club y trouve refuge lorsqu’il ne peut s’entraîner au Centre Vidéotron.
Lors de l’agrandissement du Colisée en 1980, les Remparts ont dû déménager au Pavillon de la Jeunesse, site privilégié d’Expo Québec jusqu’en 2015.
Le tournoi international de hockey Pee-Wee y organise des matchs depuis les années 1960.
Le seul concert de Pink Floyd au Québec
Pink Floyd ne s’est produit qu’une seule fois au Québec et c’était au Pavillon de la Jeunesse, le 10 novembre 1971. Le groupe n’avait pas encore atteint son apogée de popularité mais son répertoire attirait tout de même plus de 2 000 personnes, à 5 $ le billet.
Quatre journalistes de Soleil avait été dépêché pour couvrir le spectacle. «Un événement musical d’une rare intensité dont plusieurs se souviendront comme d’un très beau moment de notre histoire du divertissement rock», a conclu le collaborateur Michel Belleau.
Depuis, plusieurs groupes se sont produits au même endroit.
Boxe et lutte
Depuis les années 1970, l’amphithéâtre a accueilli plusieurs galas de lutte et de boxe, y compris un programme impliquant Dave Hilton, ancien champion canadien des poids plume, avec le titre canadien des poids moyens juniors en jeu en 1971.
En 2005, le titre nord-américain des mi-lourds NABF a été remporté par le pugiliste de 25 ans Lucian Bute de Carl Handy. Avec la collaboration de Mikaël Lalancette