À La Réunion, du gaspillage pour produire de l’électricité

À La Réunion, du gaspillage pour produire de l’électricité
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Traitement des déchets et production d’électricité. Ce sont deux thématiques en apparence différentes qui se croisent pourtant à La Réunion, pour un projet favorisant la transition énergétique. Début avril, la construction d’une nouvelle chaudière a été lancée dans le nord-est de l’île. Son objectif : transformer les déchets produits en électricité, ce qui réduira les mises en décharge.

publié le 23/04/2024 à 8h53 |
Mis à jour 23/04/2024 à 8h53
| par
Johann Sonneck

Rendez-vous : une future unité de valorisation énergétique pour transformer les déchets insulaires en électricité

Le 10 avril dernier à Saint-André, sur leIle de la Réunion, une étape importante vers la transition écologique de cette collectivité française d’outre-mer a été franchie. Le producteur d’énergie renouvelable Albiome posé la première pierre d’un future chaudière très particulier. Ce sera exactement un unité de récupération d’énergie (UVE) dont l’intérêt sera :

  • transformer les déchets en énergie ;
  • réduire de 50%par cette action, l’enterrement de ceux-ci au nord-est de l’île de la Réunion.

LE traitement des déchets Il s’agit en effet d’un véritable problème dans cette zone d’outre-mer. Faute de place et d’autres solutions, c’est parenterrement que les quelques 600 000 tonnes de déchets par an de l’île sont traités. La construction de cet UVE, également appelé Chaudière RSE (pour combustible solide de récupération), représente donc un réel progrès d’un point de vue écologique et énergétique.

Un événement majeur auquel ont participé de nombreux représentants et élus, comme Frédéric Moyne, le président national du groupe Albioma. L’entreprise est implantée à la Réunion depuis plus de 30 ans, avec deux grandes centrales thermiques en activité. Était également présent Emmanuelle Wargonle président de la CRE, la Commission de régulation de l’énergie.

En réalité, ceci le projet a été initié en 2017 par le Syndicat Mixte de Traitement des Déchets du Nord et de l’Est (SYDNE). Cependant, jusqu’en avril 2024, le chemin avait été plutôt long et mouvementé. Quelques mois après son lancement, le début de la construction du centre de valorisation multisectoriel (CVMF) avait bien eu lieu à Sainte-Suzanne. Son objectif :

  • permettre au réduction des déchets mis en décharge au nord-est de l’île, estimé à 140 000 tonnes par an ;
  • valoriser plus de 70% :
    • pour 20% par valorisation biologiqueavec le compostage des plantes et des biodéchets,
    • pour 50%, par Production RSE, provenant du compactage des déchets. Ce carburant a un pouvoir calorifique vraiment important.

Le problème est que sept ans après le lancement du projet, les deux autres infrastructures qui devraient permettre à ce système tripartite de fonctionner n’existent toujours passavoir :

  • L’Albiome UVE, qui doit brûler le CSR pour produire de l’électricité. Jusque-là, ce combustible est bien produit au CVMF mais automatiquement enfoui sous terre, faute d’autre possibilité ;
  • L’ISDU, installation de stockage des déchets ultimesdestiné à accueillir les déchets non recyclés en fin de chaîne.

C’est pourquoi c’est une avancée essentielle qui a eu lieu début avril à Saint-André pour la réalisation de ce programme vert.

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Mise en service en 2026 de la chaudière CSR, pour un investissement de 150 millions d’euros

Comment expliquer le retard happé par ce projet réunionnais ? Evidemment, la crise du Covid a eu un impact évident. Les problèmes et litiges administratifs et juridiques l’ont également considérablement ralenti, ces derniers ne trouvant une solution qu’en 2022.

Albioma a donc enfin pu accélérer son action tout en la décharge locale sera saturée en 2028. 90% desinvestissement prévu sera pris en charge par le groupe, avec 10% à la charge de l’Etat et une somme totale substantielle de 150 millions d’euros. L’UVE de Saint-André doit entrer en service d’ici 2026tandis que la localisation du futur ISDU devrait être connue vers la mi-août 2024.

Selon les mots d’Emmanuelle Wargon, ce projet production d’électricité sans carbone doit être « une véritable fierté pour les Réunionnais ». En effet, le maire de la commune, Joé Bédier, s’est dit « fier ». Pour lui, cette future installation aura deux avantages :

  • « permettre de produire de l’électricité sur notre territoire » ;
  • « consolider notre modèle énergétique local ».

La volonté de cette dernière est aussi de développer une « pédagogie » à destination du grand public. Son objectif : comprendre comment le Chaudière RSE comme la stratégie locale de traitement des déchets, mais aussi inciter les gens à produire moins.

Du côté du président du SYDNE, Daniel Alamélou, c’est « un nouveau départ pour la transition écologique « . Emmanuelle Wargon en a également profité pour souligner que la CRE est « peut-être le partenaire le plus important de La Réunion pour lui permettre de réaliser sa transition énergétique ». L’occasion pour elle d’expliquer un peu plus en détail le fonctionnement du marché ainsi que la spécificité réunionnaise. ” Le coût de production de l’électricité, ici comme dans tous les territoires d’outre-mer, est plus élevé qu’en France métropolitaine. « . Cela s’explique par la situation géographique même de ces espaces, puisqu’il s’agit de « systèmes insulaires avec beaucoup de contraintes ». En revanche, « les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) sont nationaux » et les mêmes « sur l’ensemble du territoire français ».

Cela implique que 700 millions d’euros par an du budget de l’État sont utilisés pour financer le système électrique réunionnaisafin de garantir cela égalité des prix. Emmanuelle Wargon y voit une preuve de « solidarité nationale » dont la CRE est la garante dans toutes les régions françaises, Réunion incluse.

Dans ce contexte, elle a également précisé que c’est le régulateur qui avait donné son accord sur le projet et l’investissement d’Albioma. C’est pourquoi son président juge que « finalementcet investissement est bien payé par le solidarité nationale « .

Récemment, l’énergéticien a déjà investi 130 millions d’euros à La Réunion pour réaliser le conversion du charbon en biomasse, grâce aux pellets. Ainsi, la production de RSE doit également permettre de réduire la part des pellets importés de 13%, en plus de brûler environ 50 % des déchets du secteur. Mais pour Pascal Langeron, directeur d’Albioma Océan Indien, l’UVE “n’est pas un incinérateur” car il ne « s’occupera pas des déchets ménagers bruts ». La future chaudière CSR sera équipée de systèmes spécifiques de gestion des cendres et des fumées. Elle produire de l’électricité en utilisant de la vapeur à partir de combustibles usés.

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