Dans un entretien accordé mardi à la NZZ, l’ancien conseiller fédéral Joseph Deiss appelle mardi à l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne (UE). Dans l’état actuel des choses, il est nécessaire de négocier fermement, mais (en fin de compte), « une seule voie mènera à l’Europe : l’adhésion », dit-il.
Entre-temps, la Suisse passe d’une solution temporaire à une autre, selon Joseph Deisss.
L’ancien ministre des Affaires étrangères ne craint pas d’être isolé avec sa position. Contrairement à l’opinion dominante, l’adhésion à l’UE “n’est pas un suicide mais représente au contraire un gain en termes de souveraineté”, estime-t-il.
L’ancien conseiller fédéral fribourgeois du PDC constate «des choses qui font dresser les cheveux sur la tête» dans la politique européenne de la Suisse. Il pense à la liberté de circulation, où, selon lui, on confond « traîtreusement » les problèmes qu’il peut y avoir avec l’asile et la question du travail immigré.
« Erreur historique »
Joseph Deiss déclare que les craintes exprimées lors de l’acceptation du premier paquet bilatéral en 2000 en matière de liberté de circulation ne se sont pas vérifiées, bien au contraire : « Avons-nous connu davantage de chômage ? Y a-t-il eu des pressions sur les salaires ? Pas du tout!’.
L’ancien ministre note au contraire qu’il y a 100’000 postes vacants en Suisse ainsi que 26’000 places d’apprentissage.
M. Deiss qualifie le rejet par les citoyens de l’Espace économique européen (EEE) en 1992 d'”erreur historique”. Si la Suisse avait adhéré, «de nombreux problèmes que nous rencontrons actuellement avec l’UE auraient été résolus depuis longtemps», dit-il. “Notre erreur est que nous persistons à penser, en tant que non-membres, que nous avons le droit d’être mieux traités que les membres de l’UE”, ajoute-t-il.
/ATS
