Le marché noir des rendez-vous pour les visas Schengen au Maroc débarque dans l’hémicycle

Le marché noir des rendez-vous pour les visas Schengen au Maroc débarque dans l’hémicycle
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Au Maroc, un phénomène aussi opaque qu’inquiétant se développe, ébranlant la confiance des citoyens dans les processus consulaires : le courtage illicite de rendez-vous (rendements) pour les visas Schengen. Ce commerce sans scrupules, exacerbé par les carences technologiques, représente un fléau pour des milliers de Marocains.

Les citoyens marocains souhaitant explorer l’espace Schengen rencontrent d’importantes difficultés pour obtenir des rendez-vous auprès des prestataires de services consulaires (tels que les centres « TLScontact »). Dans leur quête, ils sont parfois contraints de plonger dans les abysses d’un marché souterrain.

Les prix des rendez-vous, lorsqu’ils sont manipulés par des intermédiaires – qu’ils soient particuliers ou entreprises (cybercafés, agences de voyages, etc.) – atteignent des sommets inédits, parfois jusqu’à 1 000 euros. Ces courtiers, armés de logiciels automatisés, s’emparent des créneaux dès qu’ils deviennent disponibles et les commercialisent ensuite illégalement.

Cette situation, digne d’une comédie noire, est loin d’être un simple fait divers puisqu’elle affecte gravement les espoirs de nombreux Marocains. En effet, la tâche d’obtenir un rendez-vous avec les centres « TLScontact » s’est transformée en un véritable parcours du combattant. Cette complication est exacerbée par l’obligation de choisir une date de rendez-vous qui doit se situer dans un créneau horaire précis (15 à 90 jours) avant la date de départ prévue. Ce délai est dédié aux autorités consulaires qui examinent les demandes pour rendre leur verdict.

Ce phénomène s’est soudain et naturellement invité dans l’hémicycle. Toujours concernant ce problème aggravant, un groupe parlementaire a adressé une question écrite au ministre des Affaires étrangères pour la Coopération africaine et les Marocains résidant à l’étranger. Ce dernier a interpellé Nasser Bourita sur la nécessité d’intégrer des solutions numériques pour endiguer ce fléau.

Le Groupe explique dans sa demande écrite que l’offre de rendez-vous, notamment pour les visas français et espagnols, a connu une escalade notable, alimentée par des pratiques monopolistiques. Les courtiers exploitent les vulnérabilités électroniques pour monopoliser puis commercialiser ces précieuses clés à des prix exorbitants.

Les « offres exclusives » fleurissent sur les réseaux sociaux, où ces intermédiaires, armés de possibilités techniques avancées, monopolisent la majorité des créneaux disponibles. Le citoyen ordinaire se retrouve ainsi dans une véritable quête du Graal pour décrocher un rendez-vous, souvent confronté à des prix excessifs et, parfois, à des arnaques évidentes.

Durant le mois de Ramadan, les plaintes se sont multipliées. Les victimes désespérées de ces pratiques se tournent vers les associations de protection des consommateurs en quête de justice et de réparation. La question parlementaire souligne l’urgence de la situation, qui porte gravement atteinte aux intérêts des citoyens souhaitant voyager pour des raisons professionnelles, sociales, économiques ou de santé.

Le Groupe exprime son inquiétude de savoir quelles mesures le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, en coordination avec les consulats et ambassades étrangers, envisage de mettre en place des mesures adéquates pour prévenir ces pratiques abusives. Il propose notamment l’adoption de technologies avancées, comme la reconnaissance faciale ou vocale, pour sécuriser les procédures d’attribution de rendez-vous et éliminer l’accès monopolistique des courtiers.

Cette situation en matière de courtage de visas révèle une face sombre de la gestion des flux migratoires. Il appelle à une réflexion approfondie et à des actions concrètes pour garantir l’équité et la transparence du processus d’obtention de visa. A l’heure où le Maroc se positionne comme un carrefour des cultures et un hub africain incontournable, la résolution de ce problème ne peut qu’être bénéfique pour l’image du pays et le bien-être de ses citoyens aspirant à découvrir le monde. .

Le problème concerne non seulement les autorités marocaines, mais aussi les entités internationales chargées de la gestion des visas. La coopération est essentielle pour mettre fin à ce marché noir qui non seulement exploite les rêves des gens, mais porte également atteinte à l’intégrité des systèmes administratifs nationaux et internationaux. Il est impératif que des mesures soient prises pour restaurer la confiance du public et garantir un accès équitable et sécurisé aux opportunités offertes par les voyages internationaux.

A noter qu’en 2022, le Maroc s’est distingué, quoique de manière peu enviable, en se positionnant au quatrième rang sur la scène mondiale des nations les plus fréquemment confrontées aux refus de visas Schengen, juste derrière l’Algérie. , Inde et Turquie. Sur l’ensemble des 423 201 demandes formulées par des demandeurs de voyage européen, pas moins de 119 346 ont été refusées, comme en témoignent les chiffres divulgués par le site de référence schengenvisainfo.com.

 
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