Lancement d’une nouvelle vague d’expulsions à Dakar

Lancement d’une nouvelle vague d’expulsions à Dakar
Lancement d’une nouvelle vague d’expulsions à Dakar
Le Président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye

Le ministre sénégalais de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, a annoncé une série d’opérations d’expulsion dans plusieurs quartiers de la capitale, Dakar. Dans un communiqué, le ministre s’est dit préoccupé par la prolifération d’habitats précaires et irréguliers dans la ville, des occupations illégales qui, selon lui, représentent une menace pour la sécurité, l’hygiène publique et la qualité de vie des habitants. Selon lui, ces installations compromettent également la mise en œuvre de projets d’aménagement urbain indispensables au développement de la capitale.

Ces annonces rappellent les nombreuses vagues d’expulsions déjà organisées par le passé à Dakar, où le gouvernement a procédé à la démolition d’habitations et de structures informelles dans des zones stratégiques. Parmi les exemples les plus marquants, on rappelle l’opération menée en 2016 dans le quartier de Pikine, où des centaines de personnes ont été déplacées pour laisser place à des projets d’infrastructures. Malgré les promesses de relogement et d’accompagnement social, de nombreuses familles se sont retrouvées sans abri et dans une situation de grande précarité, ce qui a provoqué des protestations publiques et des critiques à l’encontre des autorités.

Des expulsions encadrées, sensibles aux vulnérabilités

Aujourd’hui, Jean-Baptiste Tine insiste sur le fait que ces expulsions sont nécessaires pour protéger les citoyens et améliorer leur cadre de vie. Il a chargé les préfets de coordonner les opérations et de veiller à ce que les espaces libérés ne soient pas réoccupés illégalement. Le ministre n’a cependant pas ignoré les aspects sociaux liés à ces expulsions. Il a demandé aux autorités d’identifier les personnes en situation d’extrême vulnérabilité, notamment les enfants et les sans-abri, afin que des solutions d’accompagnement social soient mises en place les organismes compétents.

Les précédentes opérations d’expulsion à Dakar, si elles ont permis de moderniser certains quartiers, ont souvent laissé des traces chez les habitants les plus pauvres. Les familles évacuées, généralement issues des quartiers les plus précaires, se retrouvent sans solution de relogement immédiate et dépendent souvent de la solidarité des riverains. Ce problème a alimenté les critiques sur la manière dont les autorités gèrent ces expulsions, notamment en termes de droits humains et de protection sociale.

Des sanctions annoncées pour les contrevenants

Jean-Baptiste Tine a également mis en garde contre les violations du code pénal, rappelant que la mendicité et le vagabondage, souvent associés à ces populations déplacées, sont passibles de sanctions judiciaires. Le ministre a prévenu que des mesures strictes seront prises contre ceux qui enfreignent la loi, tout en appelant à une prise de conscience collective pour lutter contre ces phénomènes qui nuisent à l’image de la ville et à son développement.

Loin d’être une première dans la capitale sénégalaise, cette nouvelle série d’opérations d’expulsion s’inscrit dans une stratégie plus vaste de modernisation urbaine, avec l’ambition de transformer Dakar en une ville plus propre, plus sûre et mieux organisée. Toutefois, la question du relogement des personnes concernées reste le casse-tête de ces familles exposées.

Dans le contexte de ces expulsions, les associations de défense des droits des plus démunis et des habitants des quartiers populaires craignent une répétition des erreurs du passé, où les promesses d’accompagnement et de relogement étaient parfois tardives ou insuffisantes.

 
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