(Vancouver) Les électeurs sont invités aux urnes samedi en Colombie-Britannique et les choix qui leur sont présentés lors de l’élection provinciale auraient été impensables il y a quelques mois.
Chuck Chiang
La Presse Canadienne
Les conservateurs de la Colombie-Britannique, dont le parti a obtenu moins de 2 pour cent des voix lors des dernières élections, sont sur le point de former un gouvernement ou de devenir l’opposition officielle alors que le premier ministre néo-démocrate sortant, David Eby, tente de convaincre les électeurs de le maintenir au pouvoir.
L’accession au pouvoir de John Rustad s’est produite après qu’il ait rejoint les Conservateurs en tant que chef du parti. Il a mené le parti à un niveau de popularité qui a conduit à l’effondrement de BC United – anciennement connu sous le nom de Parti libéral de la Colombie-Britannique – en moins de deux ans.
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John Rustad, chef du Parti conservateur de la Colombie-Britannique
Quel que soit le résultat, l’élection sera considérée comme un changement radical en Colombie-Britannique après l’implosion du parti BC United sous la direction de Kevin Falcon, qui a mis fin à la campagne de son parti pour soutenir le conservateur John Rustad et éviter de diviser les votes de centre-droit.
Le commentateur politique Mike McDonald, ancien chef de cabinet de l’ancienne première ministre libérale Christy Clark, a déclaré qu’il s’attendait à des élections « très serrées et mordantes ».
« Nous l’avons vu en 2017, lorsque le sort du gouvernement de la Colombie-Britannique a été décidé par un seul siège (de la majorité). […] d’où l’importance d’aller voter », a-t-il déclaré.
Plus d’un million de personnes ont déjà voté par anticipation, avec un taux de participation de 28 %.
Beaucoup de ceux qui voteront samedi devront cependant sortir par temps pluvieux, parfois avec des vents violents et des risques d’inondations. Dans le nord, les premières fortes chutes de neige de la saison sont attendues.
Le mauvais temps dans certaines des plus grandes agglomérations de la province pourrait jouer un rôle si la course entre les néo-démocrates et les conservateurs de la Colombie-Britannique était aussi serrée que l’indiquent les sondages, a déclaré McDonald.
Il souligne qu’il n’y a jamais eu d’élections en Colombie-Britannique où plus de deux millions de personnes ont voté, un jalon qui pourrait être atteint cette année.
Une campagne négative
Le Premier ministre sortant et chef du NPD, David Eby, a présenté son adversaire conservateur John Rustad et certains de ses candidats comme des extrémistes et des théoriciens du complot.
M. Rustad n’a pas parlé aux journalistes dans les derniers jours de la campagne électorale, mais il a déjà qualifié M. Eby de « menteur en série ».
« Les élections de 2024 en Colombie-Britannique reflètent la même polarisation désagréable observée lors de la campagne présidentielle américaine. Le NPD de Colombie-Britannique passe la plupart de son temps à attaquer les candidats conservateurs avec des remarques racistes et sexistes insupportables », a déclaré Jeanette Ashe, politologue au Douglas College, une école supérieure située dans la banlieue de Vancouver.
« Cela laisse peu de marge au NPD de la Colombie-Britannique pour s’attaquer aux véritables problèmes qui préoccupent les Britanno-Colombiens, comme le logement abordable et les soins de santé », a-t-elle déclaré.
Toutefois, les plateformes du NPD et des Conservateurs se recoupaient sur plusieurs questions.
Les deux partis promettent des allégements fiscaux, les néo-démocrates promettant une réduction de 1 000 $ pour la plupart des ménages et les conservateurs promettant jusqu’à 3 000 $ par mois en crédits d’impôt sur le loyer ou les remboursements hypothécaires.
M. Eby promet de supprimer la taxe provinciale sur le carbone si le gouvernement fédéral abandonne ses exigences et transfère le fardeau sur les « grands pollueurs », tandis que M. Rustad s’engage à éliminer complètement la taxe sur le carbone.
Les deux camps soutiennent qu’il faut mettre davantage l’accent sur les soins de santé mentale et s’attaquer aux crises qui touchent les sans-abri et les toxicomanes.
De son côté, la chef des Verts Sonia Furstenau affirme qu’il y a peu de différences entre les deux principaux candidats aux élections, citant notamment leurs positions sur l’industrie des énergies fossiles.
Le Parti vert espère maintenir une présence à l’Assemblée législative, où il disposait de deux sièges avant sa dissolution. Il promet notamment de taxer les « bénéfices exceptionnels » des sociétés pétrolières et gazières et d’investir dans les infrastructures et les mesures pour faire face au changement climatique.
