Le ministre Drainville n’exclut pas la possibilité de punir les étudiants

Le ministre Drainville n’exclut pas la possibilité de punir les étudiants
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Préoccupé par la place grandissante de l’anglais dans certaines écoles francophones, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, n’exclut pas la possibilité de punir les élèves qui ne parlent pas français en classe.

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«Le groupe d’experts qui réfléchissent à la refonte du programme français, je vais leur demander d’y réfléchir», a déclaré le ministre lundi, en marge d’un point de presse à Lévis.

Le journal a révélé lundi que l’anglais s’impose dans l’enceinte de certaines écoles francophones. C’est le cas à Vaudreuil-Dorion, où les étudiants ne voient tout simplement plus la nécessité de parler la langue de Molière, même en classe. Une situation qui oblige les professeurs de français à sévir, en les privant de points au bulletin de communication orale.

Mais les enseignants d’autres matières, comme l’histoire ou les sciences, se sentent impuissants puisqu’ils ne peuvent pas pénaliser les élèves qui parlent anglais en classe.

Lorsqu’on lui a demandé si les règles en place pourraient être modifiées pour s’assurer que les élèves parlent effectivement français en classe, le ministre Drainville a affirmé que cette avenue sera étudiée.

« Nous y réfléchirons. Ce n’est certainement pas exclu. Il faut juste s’assurer que c’est la bonne voie, que c’est la bonne voie, pour les encourager non seulement à parler, mais à aimer le français, à avoir le goût de l’apprendre et à le parler tous les jours. a-t-il déclaré.

« Notre personnel scolaire, nos enseignants, nos directeurs d’école doivent constamment nous rappeler l’importance du français, et pas seulement en classe », a-t-il ajouté.

M. Drainville a rappelé qu’une révision du programme de français est en cours, menée par un groupe d’experts qui étudient notamment la possibilité d’utiliser davantage d’œuvres culturelles québécoises pour enseigner la langue de Molière.

« De cette façon, nous ferions d’une pierre deux coups. Nous enseignons le français, mais nous connectons aussi le français à la culture, pour qu’il ne soit pas perçu comme une langue comme les autres », a-t-il expliqué.

Trop de demandeurs d’asile à franciser

Le ministre Drainville a également affirmé que l’anglicisation observée dans certaines écoles secondaires peut s’expliquer par le trop grand nombre de demandeurs d’asile arrivant au Québec, puisque le réseau scolaire n’a plus les ressources pour les franciser correctement.

“J’ai beaucoup d’élèves que je dois franciser et que je ne peux même pas inscrire car je n’ai plus de cours et je manque de professeurs”, dit-il.

“Si on n’arrive pas à franciser les nouveaux arrivants, et si la première langue vers laquelle ils se tournent est l’anglais, cela crée un environnement à l’école où (…) parfois l’anglais prend le dessus sur le français”, a ajouté le ministre, qui a été autrefois demandant encore une fois à Ottawa de réduire l’afflux de demandeurs d’asile arrivant au Québec, en les répartissant plus équitablement entre les autres provinces canadiennes.

Et le « réveil national » ?

De son côté, le député péquiste Pascal Bérubé rappelle que la CAQ avait pourtant promis « un réveil national sur la langue française » il y a plus d’un an.

«Mais le Groupe d’action pour l’avenir de la langue française, le ministère de l’Éducation et le ministère de la Culture dorment encore sur deux bras», déplore l’élu de Matane-Matapédia, dans une déclaration écrite.

avec la collaboration de Geneviève Lajoie, bureau parlementaire

Ce qu’ils ont dit

« C’est très inquiétant ! Malheureusement, avec l’arrivée de milliers de demandeurs d’asile au Québec, la pression sur notre réseau scolaire est réelle. Nous avons du mal à rendre nos jeunes français et cela devient un véritable enjeu. Le gouvernement fédéral doit immédiatement freiner et réduire l’afflux de demandeurs d’asile et les répartir plus équitablement ailleurs au Canada. (…). Le message doit être clair : dans nos écoles, on s’exprime en français. »

– Déclaration conjointe du ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, et du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville

« Nos politiques ne se sont pas adaptées aux réalités du 21e siècle. Les pratiques de francisation actuellement en place se sont développées à une époque où la politique migratoire respectait la capacité d’intégration du Québec : ce n’est plus le cas aujourd’hui. »

– Déclaration de Pascal Bérubé, porte-parole du Parti québécois sur l’éducation et la langue française

  • Écoutez l’édito de Sophie Durocher tous les jours de la semaine via QUB :

Écoutez la chronique du journaliste Alexandre Moranville au micro de Yasmine Abdelfadel via QUB :

 
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