Les fêtes étudiantes sont populaires

Les fêtes étudiantes sont populaires
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Etu’sound, Unifactory et autres soirées étudiantes sont devenues des rendez-vous incontournables pour de nombreux étudiants. Engouement post-Covid ou bonne implantation des festivals, plusieurs facteurs pourraient expliquer ce phénomène.

Dès la fin des cours, de nombreux étudiants se sont rendus ce vendredi à l’apéritif Etu’sound. © Charly Rappo

Dès la fin des cours, de nombreux étudiants se sont rendus ce vendredi à l’apéritif Etu’sound. © Charly Rappo

Publié le 22/04/2024

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Un DJ set, des jeunes qui dansent, des boissons et des hot-dogs: une scène assez insolite qui s’est déroulée vendredi dans les couloirs de la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg (HEIA-FR). Et pourtant, c’est un rendez-vous qui se répète depuis plusieurs années. L’apéritif Etu’sound, organisé par les étudiants de la HEIA-FR et de l’Université de Fribourg (Unifr), attire chaque année davantage de monde. Et ce n’est là qu’un exemple des fêtes de plus en plus nombreuses organisées par les associations étudiantes.

Le président du festival Etu’sound, Gilles Marchioni, explique que ces « apéritifs » servent principalement à financer l’événement principal : « Nous organisons un grand festival une fois par an fin septembre, et ces petites soirées préliminaires visent à financer le valoriser et marquer notre présence dans le paysage événementiel fribourgeois.» En moyenne, entre 400 et 800 personnes participent à ces apéritifs, pour environ 3500 à 4500 personnes maximum lors de la grande fête. « En général, il y en a deux par an, mais parfois nous en programmons un troisième en fonction des besoins de notre événement », précise encore l’organisateur.

Demande croissante

Le président du festival assure que la demande pour des événements à Fribourg a toujours été relativement forte, notamment parce qu’elle compte plus de 10’000 étudiants. Mais il ressent quand même une certaine hausse de fréquentation : « Nous avons dû adapter la taille de nos événements par rapport à il y a cinq ans, sinon nous ne pourrions pas accueillir tout le monde. » A noter que le festival est ouvert à tous et gratuitement, même si le concept en lui-même est principalement développé par des étudiants, pour des étudiants.

Cette croissance, Vincent Paillard, co-président administratif du comité exécutif de l’Association générale des étudiants fribourgeois (AGEF), l’explique notamment par le manque créé par les années Covid. “Au niveau des Fachschaften (sections composées de tous les étudiants d’un domaine d’études, ndlr), nous avons constaté une véritable recrudescence des événements organisés suite au confinement lié au Covid”, affirme T.-he. A noter que dans le même temps, l’Université de Fribourg compte de plus en plus d’étudiants, avec une augmentation d’environ 10% entre 2010 et 2022, selon les rapports annuels de l’Unifr.

Si l’AGEF organise ses propres événements, elle soutient également plusieurs événements qui tournent autour de la vie universitaire. C’est le cas d’Etu’sound, mais aussi d’Unifactory, un concept mis en place notamment pour répondre à un manque d’offre culturelle, selon son président Marco Garofano. «Le principe est que la vie culturelle fribourgeoise est tellement importante compte tenu du nombre d’étudiants que compte la ville qu’il était indispensable d’organiser un événement ouvert à l’ensemble de l’université. Nous avons décidé de le faire autour de la musique électronique.

Il y a quelques années, l’événement avait lieu une fois par an, sur le site Bluefactory, dans la ville de Fribourg. Mais après une pause d’environ deux ans, alors que l’aventure semblait se diriger vers une certaine fin, une nouvelle édition a été mise en place sur le site du Forum Fribourg, à Granges-Paccot. «Nous souhaitions organiser Unifactory une deuxième fois cette année, et c’était un format qui nous plaisait beaucoup», raconte le président de l’événement. Un système pérennisé, la dernière édition ayant eu lieu le 28 mars.

Peu de soutien

Mais organiser de tels projets a un coût. Pour le festival Etu’sound, il faut compter entre 80’000 et 90’000 francs, répartis entre matériel, infrastructures, consommables et même cachets d’artistes. Pour Unifactory, depuis son implantation au Forum Fribourg, le montant dépasse les 100’000 francs. « Il y a une plus-value logistique, mais il y a des désavantages culturels », note Marco Garofano. Le lieu n’est plus aussi emblématique que Bluefactory et l’événement se déroule loin du centre-ville. Ce dernier facteur implique également la mise en place d’un contrat avec les Transports publics fribourgeois (TPF), afin de mettre à disposition des bus toute la nuit.

«Je suis particulièrement attristé par le manque de soutien de la communauté fribourgeoise»
Marco Garofano

Autant de paramètres qui poussent l’organisation à envisager une localisation plus proche de l’université et du centre-ville pour sa prochaine édition. “Nous ne regrettons pas d’avoir essayé, mais personnellement, j’attendais une aide des autorités qui aurait accompagné les restrictions auxquelles nous sommes confrontés au Forum”, déplore-t-il. Je suis particulièrement attristé par le manque de soutien de la communauté fribourgeoise, d’autres festivals dans d’autres cantons reçoivent des financements extérieurs bien plus importants. Nous avons appris à nous composer. Une opération similaire à celle d’Etusound, qui s’autofinance en grande partie.

Dans ce contexte événementiel restreint, des synergies se créent entre différentes associations. Leur objectif est de proposer un agenda plus étoffé, voire d’améliorer la qualité des événements. «Nous avons créé une zone VIP lors de notre dernier événement et invité des représentants des festivals étudiants des environs», explique le président d’Unifactory. Même son de cloche avec Etu’sound, avec tout autant de succès : « Nous avons pris contact avec d’autres associations et Fachschaften », précise Gilles Marchioni. Les deux grands événements de l’Unifr dialoguent donc en vue de projets futurs, également avec d’autres associations hors frontières cantonales, comme le festival Balélec (à Lausanne) ou le Baleinev (à Yverdon).

Les festivals sont une vitrine pour le monde étudiant

Festivals Unifactory, Etu’sound ou encore Fachschaft, les occasions pour les universitaires de se rencontrer dans un cadre informel sont nombreuses (lire ci-dessus). Contactée, l’Université de Fribourg précise ne pas disposer de chiffres susceptibles de confirmer une potentielle augmentation du nombre de ces célébrations, ni d’étude consacrée aux raisons de cette éventuelle augmentation.

Quant aux subventions ou soutiens pour ces soirées, elle indique que « les associations étudiantes peuvent demander une reconnaissance au rectorat », qui ne leur accorde « pas de soutien financier, mais certaines possibilités ». Entre autres, ceux d’utiliser le logo de l’université, de demander de l’aide pour la communication ou encore des chambres gratuites.

Par l’intermédiaire de sa porte-parole Farida Khali, l’Université de Fribourg souligne que ces événements sont « des moments de rencontre importants pour la communauté universitaire, mais aussi une opportunité de renforcer les liens avec la jeunesse fribourgeoise ainsi qu’avec les partenaires économiques qui permettent la tenue de ces événements.

 
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