Le camp pro-palestinien continuera à « s’étendre » tant que l’Université McGill ne présentera pas un « calendrier concret » de désinvestissement.
“Nous serons prêts à partir quand nous aurons un désinvestissement concret de leur part”, a déclaré lundi un représentant du camp lors d’un point de presse.
Une réunion avait eu lieu quelques heures plus tôt entre la direction et les manifestants, campés depuis une dizaine de jours sur l’enceinte universitaire.
« Ils ne nous ont donné ni un calendrier concret ni un processus concret », a-t-elle poursuivi.
La direction a demandé la semaine dernière l’intervention de la police pour expulser les campeurs, promettant par la même occasion d’ouvrir un forum de discussion s’ils quittaient les lieux.
“Ouvrir une éventuelle discussion sur un forum potentiel ne signifie pas prendre nos demandes au sérieux”, a répondu le porte-parole.
Sans calendrier précis, le camp continuera à grossir ses rangs, a-t-elle ajouté.
Les manifestants, parmi lesquels des étudiants juifs et arabes, exigent que leur administration mette fin à tous les liens financiers ou académiques avec Israël.
Les fonds placés dans l’armurier Lockheed Martin – qui fournissait des avions de combat à l’armée israélienne – sont particulièrement dénoncés.
Contacté par La presseLa direction n’a pas immédiatement réagi.
Le calme régnait autour du camp lundi, comme les jours précédents. Après la pluie, les manifestants ont profité du répit accordé par le beau temps.
“Le moral est bon, l’énergie est bonne”, a témoigné l’un d’eux, qui a souhaité rester anonyme.
Ces derniers jours, il est devenu plus difficile d’acheminer du matériel aux campeurs.
Les partisans apportant des auvents, des sacs de couchage et même une boîte de masques hygiéniques se sont vu refuser l’accès au campus par les agents de sécurité, ont observé La presse.
« Ils refusent les couvertures, les tentes… Ils n’acceptent que la nourriture », a dénoncé un manifestant.
A l’entrée de l’université, des étudiants ont distribué en début de journée des tracts annonçant un rassemblement pour la « paix ».
L’événement, organisé par l’église évangélique Good News Chapel, a attiré une vingtaine de personnes, rassemblées dans un amphithéâtre de l’université.
« Nous essayons de célébrer et de promouvoir la paix », a résumé un porte-parole de l’événement, Matthew Fernandez.
« À Montréal, nous avons des communautés arabes, des communautés juives. Tout ce qui se passe dans le monde a un effet ici », a-t-il ajouté, déplorant les tensions observées sur les campus.
