La couverture vaccinale de la population s’est stabilisée à des niveaux satisfaisants en 2023, selon le dernier bilan publié lundi 22 avril par Santé publique France, à l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination. Les vaccins suscitent un soutien général de la population, même si l’agence souligne un retard chez les adolescents et les plus de 65 ans.
Couverture vaccinale insuffisante pour les adolescents et les plus de 65 ans
Le taux de vaccination des enfants contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche et l’hépatite atteindra en moyenne environ 95 % en 2023. Seule la vaccination contre la rougeole se situe encore en dessous de la barre des 95 %. (93,7%), un seuil qu’il faut pourtant atteindre pour éviter les épidémies.
Les marges de progrès concernent principalement la vaccination des adolescents et des plus de 65 ans. Seuls 48% des 15-19 ans sont vaccinés contre les méningocoques C, malgré une augmentation des cas de méningite bactérienne ces derniers mois, dont le taux de mortalité pour certaines formes peut atteindre 20 %. Chez l’adulte, couverture vaccinale contre la grippe et le Covid-19 “restent insuffisants chez les personnes à risque”. Un peu plus de la moitié des 65 ans et plus (54%) ont été vaccinés contre la grippe lors de la saison 2023-2024, soit 2,2 points de moins qu’un an plus tôt. Contre le Covid, seul un tiers des 65 ans et plus ont été vaccinés.
Simplification du parcours de vaccination
Ce retard de vaccination chez les adolescents et les plus de 65 ans ne reflète toutefois pas une méfiance de la population à l’égard du vaccin mais plutôt un besoin de simplifier davantage le processus de vaccination, estime Anne-Claude Crémieux, présidente. de la commission technique des vaccinations de la Haute autorité de santé (HAS). Selon le baromètre de Santé publique France (1), intégré au bilan 2023, 83,7 % de la population se déclare favorable à la vaccination en 2023.
Si « L’observance vaccinale reste plus faible chez les personnes les moins qualifiées ou les moins riches »précise Santé Publique France, avec une défiance de 29% vis-à-vis du vaccin contre le Covid-19, le taux d’observance global a augmenté de dix points par rapport à avant la pandémie. “La population a compris que les vaccins pouvaient sauver, c’est acquis dans la conscience collective”, se félicite Anne-Claude Crémieux. Une confiance qui a par exemple conduit de nombreux parents à recourir au nouveau traitement Beyfortus contre la bronchiolite.
« Si plus de 80 % de la population se dit favorable à la vaccination, on pourrait observer ce même taux de couverture vaccinale. Il ne s’agit donc pas d’un refus de se faire vacciner mais d’une nécessité de simplifier la procédure. insiste l’infectiologue. Cette simplification doit, selon elle, se traduire par la mise en place de repères clairs, comme le regroupement des rappels et des vaccins à certains âges clés. La possibilité de se faire vacciner en pharmacie ou la mise en place prochaine d’un carnet de vaccination électronique devraient également contribuer à faciliter le suivi.
(1) 2 741 personnes âgées de 18 à 75 ans ont été interrogées de février à mai 2023.
