La raison : des dynamiques politiques internes très différentes. Au Locle, les résultats s’expliquent autant par la victoire du PLR – contrairement à la tendance observée dans l’ensemble du canton – que par la défaite de la gauche, notamment du POP. Une gauche unie – le POP est allé seul au combat – aurait peut-être pu sauver sa majorité au Conseil municipal. Les popistes ont sûrement commis une erreur en quittant, lors de la même législature, leurs deux locomotives électorales, Denis de la Reussille et Cédric Dupraz.
Dans la Mère Commune, la gauche ne se porte pas très bien. Le Parti socialiste doit encore reconstruire sa place et pour les popistes, c’est évidemment le moment de mettre en place de nouvelles figures tutélaires. Denis de la Reussille, que nous avons contacté par téléphone, est attristé par la baisse interminable du taux de participation. Cette dernière atteint cette fois moins de 28% au Locle. Un désintérêt qui, selon le popiste, se manifeste plutôt parmi les plus démunis, c’est-à-dire l’électorat POP.
A La Chaux-de-Fonds, la gauche se porte mieux. Le POP poursuit sa progression sur la scène politique municipale. Il avait la meilleure liste pour le Conseil Municipal et il a remporté cette élection. Il est aujourd’hui le deuxième parti le mieux élu au Parlement avec quelques voix de plus que le PLR.
Les Verts, vainqueurs des élections de 2020, ont peut-être pris un petit coup dur avec leur quatrième place. Mais beaucoup parlent d’un retour à la normale pour le parti écologiste qui surfait sur la vague il y a quatre ans. Les Verts autorisent aujourd’hui le retour d’une femme à l’exécutif de Chaux-de-Fondier avec l’élection d’Ilinka Guyot. Ceux qui ont présenté la liste de candidats la plus étoffée au Conseil général maintiennent une certaine dynamique.
Et puis à La Chaux-de-Fonds, il y a surtout – et il y a toujours eu – le Parti socialiste. L’échec d’il y a quatre ans apparaît aujourd’hui comme un vote sanction de l’électorat de gauche. Aujourd’hui, le PS retrouve son statut de parti numéro un, avec un conseiller municipal et dix conseillers généraux, soit deux de plus que le POP et le PLR.
La raison du succès des socialistes de la Chaux-de-Foniers est double. En interne, on souligne un renouvellement de la section, avec un bon tiers de nouveaux visages parmi les candidats au Conseil général. Mais c’est l’ensemble du Parti socialiste suisse qui a su rebondir en se rapprochant des préoccupations de la population. Un parti qui, comme l’a souligné l’une de ses figures, le Juranais Jean-Claude Rennwald, doit éviter de devenir sociétal pour rester social.
La recette semble fonctionner à La Chaux-de-Fonds et dans tout le canton de Neuchâtel.
