Le bruit des éoliennes a accompagné le réveil des Libournais ce lundi 22 avril. Des températures proches de zéro ont été enregistrées tôt ce matin dans des secteurs bien précis du Grand Libournais, des terres sujettes au gel et surveillées de très près par les vignerons. Petits dégâts…
Le bruit des éoliennes a accompagné le réveil des Libournais ce lundi 22 avril. Des températures proches de zéro ont été enregistrées tôt ce matin dans des secteurs bien précis du Grand Libournais, des terres sujettes au gel et surveillées de très près par les vignerons. Peu de dégâts ont été constatés. Mais les professionnels sont en alerte. « Les températures sont tombées à zéro dans plusieurs zones », soupire Jean-Michel Bernard, chef de culture du Château Mazeyres, en appellation Pomerol à Libourne.
Le thermomètre est le juge de paix. « Mais ce n’est pas suffisant », commente Xavier Buffo, directeur du Château de La Rivière, à Fronsac. En fonction de la localisation des vignes, de l’humidité, du vent, du rayonnement du soleil, nous devons prendre des décisions. » Les vignes de La Rivière s’étalent sur les coteaux, des berges de la route départementale 670 jusqu’aux hauteurs. « Nous concentrons notre action dans le Palus, en contrebas, sur deux hectares de Sauvignon Blanc et Sauvignon Gris, nos terres les plus sujettes au gel. »
Compétence
Ses équipes ont posé des bougies vendredi 19 avril. Elles les ont remises en place ce lundi matin. « Si ces vignes gèlent, nous n’aurons pas de vin blanc cette année, comme en 2017. » Il n’a pas peur pour ses rouges. « Nous disposons de trois stations de mesure. A mi-hauteur, la température est de 1 à 2°C plus élevée ; au sommet, on enregistre +3°C »
Dans le Saint-Émilionnais, plusieurs propriétaires ont allumé des bougies et activé des éoliennes pour réduire la chaleur. « Mais c’est ponctuel », explique-t-on au Conseil des vins de Saint-Émilion. Presque une précaution. Jean-Michel Bernard, à Libourne, connaît bien cet état d’esprit. L’homme, qui connaît le terrain presque au centimètre près, sait où diriger ses efforts, à l’image de ces terrains arrachés à l’ancien hippodrome. La surveillance et l’expertise sont essentielles. « Nous attendons 4°C dans la nuit de lundi à mardi. Mais cela ne nous donne pas la température à 50 cm du sol. Nous sommes condamnés à prendre les devants. »
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