23 communes du Lot, dont des petits villages, sont équipées de caméras de vidéoprotection

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Par Marc Louison
Publié le

22 avril 24 à 7h00

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23 communes de Lot sont équipés d’un dispositif de vidéoprotection : Arcambal, Bétaille, Biars-sur-Cère, Cabrerets, Cajarc, Cahors, Crayssac, Douelle, Figeac, Gagnac-sur-Cère, Gignac, Gourdon, Issendolus, Le Montat, Mercuès, Montcabrier, Nuzéjouls, Pradines, Prayssac, Puybrun, Saint -Céré, Saint-Cirq-Lapopie, Souillac.

L’installation de appareils photo dans les plus grandes communes n’est pas surprenant. Nous pourrions être surpris par la présence de caméras dans les petites communautés et villages.

Mettre fin aux incivilités

L’équipe municipale du village de Nuzéjouls (380 habitants) a constaté des incivilités commises autour du terrain de tennis : présence de canettes de bière vides, lumières allumées, tags sur le mur du club-house, faible circulation… Quand les élus prennent la décision de supprimer le court de tennis pour aménager un parc municipal (ouvert à l’été 2022), ils choisissent de sécuriser les lieux et d’y installer des caméras, pour dissuader ceux qui auraient l’idée de dégradant ce nouvel équipement. Mais avant de pouvoir filmer cet espace public, la municipalité a fait une demande auprès de la préfecture du Lot (lire encadré). “Nous avons reçu un accusé de réception en août 2023 et une autorisation pour pouvoir filmer, sous forme d’arrêté préfectoral, le 13 décembre 2023” explique Brigitte Dessertaine, maire de Nuzéjouls. Deux caméras installées sur le site fonctionnent depuis début 2024. « Les deux caméras permettent de filmer le parc de la ville et les gens qui arrivent. Nous avons essayé d’avoir l’angle le plus large possible. Les caméras ont un rôle dissuasif. L’idée n’est pas de savoir qui y va mais, s’il y a un problème, de savoir qui est responsable. Le but est de retrouver les auteurs pour les punir et éviter que cela ne se reproduise. » Les élus de la commune visitent fréquemment le site. Si des incivilités sont constatées, le recours aux images facilitera le travail des forces de l’ordre. Les images sont conservées pendant 30 jours et sont automatiquement supprimées après cette période. La municipalité a fait appel à la société ACVI, basée à Rocamadour, et a acheté l’appareil pour la somme de 1 856 euros TTC.

Claire Delande, maire de Gagnac-sur-Cère (730 habitants), et les élus du conseil municipal n’ont eu d’autre choix que d’utiliser des caméras, entraînant un coût pour la collectivité de plusieurs milliers d’euros. “On a hésité à le faire, on aurait préféré mettre l’argent sur un autre projet” explique Claire Delande. Mais la situation était devenue trop compliquée dans le quartier situé à côté des ateliers municipaux. Des conteneurs à ordures ont été déposés illégalement, même si la déchetterie de Glanes n’est qu’à 3 km. L’aire de jeux voisine a également été la cible d’incivilités, sans compter les rodéos de voitures. « On voulait arrêter tout ça. » L’effet des caméras, installées à l’automne 2022, a été radical. Il n’y a plus d’incivilité sur le site. « Les gens ont vu la caméra et le panneau obligatoire « site sous vidéoprotection » et ont immédiatement remonté leur voiture. Nous l’avons fait pour dissuader. Et ça, c’est vraiment dissuasif. Il n’y a eu aucune poursuite. Mais si on remarque quelque chose, les images pourraient être utilisées par la police. » Les deux caméras permettent également de surveiller les ateliers municipaux qui ont déjà fait l’objet de vols par le passé. Les images sont stockées sur un ordinateur à la mairie. Seulement deux élus, Mmoi le maire et l’adjointe à la communication y ont accès. Gagnac-sur-Cère, très grande commune avec ses 27 hameaux, située à la limite de la Corrèze, doit faire face à un autre phénomène. Les voisins corréziens, soumis à la tarification incitative, viennent déposer leurs ordures dans le Lot pour ne pas payer.

Protéger l’église du village

D’autres villages ont installé des caméras pour protéger des sites spécifiques comme l’église.

A Issendolus (530 habitants), la mairie a installé trois caméras et une alarme volumétrique à l’intérieur de l’église en septembre 2023. «C’est de la prévention», explique Éric Dubarry le maire. « Nous faisons partie des églises ouvertes de 9h à 19h. Nous sommes sur le passage du GR, avec de nombreux pèlerins. Il y a de belles peintures, récemment restaurées, et des objets de valeur dans l’église. Il y a eu une alerte de la gendarmerie au niveau régional suite à une série de cambriolages dans des églises en Occitanie. Il y a eu un vol à l’église de Miers dans le quartier. » La municipalité a donc choisi de protéger l’église pour dissuader les voleurs potentiels d’agir. Des affiches indiquent que le site est sous vidéoprotection. Les images sont accessibles depuis deux téléphones mobiles et deux ordinateurs et sont conservées pendant 30 jours. « Nous pouvons regarder en temps réel. J’ai une connexion sur mon téléphone portable», explique le maire. La municipalité a payé 10 000 euros HT pour le système (6 000 euros pour l’alarme et 4 000 euros pour les 3 caméras).

Il y a deux ans, une partie des gouttières en cuivre de l’église de Montcabrier (350 habitants) sont arrachés et volés. « Je n’étais pas pressé de remettre les gouttières en place pour les réparer », avoue le Maire Didier Doriac, qui a fait installer les gouttières en 2010 pour nettoyer l’église. Après plusieurs mois, le maire a profité de la présence d’un entrepreneur local dans la bastide, engagé sur un autre chantier, pour installer des gouttières en cuivre. « Le jour de leur installation, les gouttières brillaient. S’ils brillent pour moi, ils brillent pour les autres ! » Pour les protéger, le maire et son équipe ont décidé d’installer une caméra devant la porte de l’église, qui scrute toute la place et l’unique entrée de la bastide. La caméra fonctionne depuis fin 2023. « S’il y a quelque chose, je peux regarder les images. Cela permet d’éviter certaines incivilités mineures. » Les jeunes venus lancer des pétards sur le terrain synthétique récemment installé l’ont appris à leurs dépens… Comme Gagnac-sur-Cère, les poubelles installées sur la commune de Montcabrier débordent. Des voisins du Lot-et-Garonne et de la Dordogne, concernés par la tarification incitative, déposent leurs déchets dans le Lot pour éviter de payer. « C’est catastrophique ! J’avais alerté bien avant. Nous étudions actuellement la possibilité d’installer des caméras de chasse», explique Didier Doriac, qui se dit favorable à la mise en place d’une tarification incitative dans le Lot pour mettre fin à ces dérives.

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Les images d’Arcambal sont souvent utilisées

La commune d’Arcambal, qui a dépassé le cap des 1 000 habitants, a installé six caméras autour de la mairie. « Nous avons été confrontés à une augmentation des cambriolages et des incivilités. Nous sommes à un centre névralgique, sur la route de Villefranche-de-Rouergue. Nous sommes régulièrement contactés par la police lorsqu’elle recherche des personnes ayant commis des infractions et susceptibles de transiter par cette zone. Les images sont extraites à la demande de la police. Il existe un registre à la mairie, où tout est noté et répertorié. Le cadre juridique est très strict », explique Jérôme Dietsch, maire d’Arcambal. Certaines zones filmées sont floues dans les images, lorsque l’on voit des propriétés privées, « pour garantir l’intimité de chacun ».

Six caméras sont installées autour de la mairie d’Arcambal. ©Marc LOUISON

Les images sont conservées 30 jours. Le maire précise que personne ne les regarde sans raison valable. Lui-même a refusé d’avoir accès aux images, un « choix éthique ». Les caméras sont clairement visibles par tous. Aux entrées de la ville, des panneaux « Site vidéo protégé » sont installés, comme l’exige la loi. « Le rôle des caméras est dissuasif, c’est l’objectif numéro 1. Nous n’avons pas consulté la population avant d’installer les caméras. Il y a eu un débat animé au conseil municipal, les gens étaient opposés à cette démarche. La décision n’a pas été prise à l’unanimité. Aujourd’hui, personne ne s’en plaint. »

La municipalité dispose d’un contrat de location avec la société Dubois Industries, basée à Cahors (environ 200 euros par mois), pour l’entretien et la gestion des six caméras.

Lors de la séance du conseil municipal du mercredi 10 avril 2024, les élus ont voté en faveur de l’installation d’une septième caméra. « Nous avons des problèmes avec les poubelles installées au même endroit, place Fréjaville, qui sont très fréquentées. » Les gens, souvent de passage et n’habitant pas la commune, ne respectent pas les règles et déposent des objets encombrants qui doivent normalement être déposés à la déchetterie. ” C’est une catastrophe ! Nous filmerons la zone pour identifier ces personnes. La municipalité achètera une caméra qui sera bientôt installée. Les images seront stockées. Nous les examinerons si nécessaire. »

Certaines petites villes et villages n’ont trouvé d’autre solution que d’installer des caméras face aux incivilités de quelques-uns, qui empoisonnent la vie de tous les autres.

Règles à respecter

Une Mairie souhaitant filmer la voie publique ou les lieux recevant du public doit introduire une demande d’autorisation auprès de la Préfecture. Le dossier est examiné par la Commission départementale de vidéoprotection, qui rend un avis sur la demande. La décision est prise par le préfet. L’autorisation préfectorale est valable 5 ans.
L’installation d’un système de vidéoprotection doit être signalée au public au moyen d’affiches ou de panneaux. La durée de conservation des images, prévue par l’arrêté préfectoral d’autorisation, ne peut excéder un mois.
Source : CNIL

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